Tas-d’roches – Gabriel Marcoux Chabot

Tas d'rochesQuel étrange OVNI littéraire!   Je l’ai terminé il y a quelques jours, j’ai pu en discuter avec l’auteur et je ne sais toujours pas vraiment ce que j’en pense.  C’est certes  le roman d’un homme qui se découvre plus complexe qu’il ne le croyait et qui doit apprendre à accepter ses différentes facettes… mais étrangement, j’ai envie de parler autant de la forme que du fond.  Parce que, avouons-le, j’ai mis un moment à comprendre la proposition (et que si je n’avais pas parlé avec l’auteur, je serais encore assez incertaine de mon interprétation).

 

Ce roman est à fois bien ancré dans la culture québécoise et bourré de références diverses et variées (autant québécoises que chevaleresques).  C’est l’histoire d’un jeune homme adopté et grandissant dans le petit village de St-Nérée.  C’est un gros dur, il est fort comme un boeuf, trippe sur les donjons et dragons et sur les courses de démol.   Puis, il va tomber en amour.

 

Ça semble simple et, d’un sens, ce l’est.  Sauf que quand on a la bête entre les mains, on se demande vraiment sur quoi on est tombés.  C’est en effet un récit foisonnant, qui nous propose aussi un hommage aux langues et au langage, qui nous trimballe de droite à gauche, qui part dans plusieurs directions et qui se sépare en trois principales voix qui voient les choses différemment.  Et ça peut sincèrement déboussoler.  Ça m’a déboussolée, d’ailleurs, ce qui a occasionné un petit passage à vide au milieu du roman.  Jusqu’à ce que je comprenne où ça s’en allait, entre les longues énumérations de noms, de bouffe, de pièces de chars, les parties poétiques entre le français et en innu (qui, en passant, sont celles que j’ai préférées et qui ont contribué à créer des moments d’atmosphère intense) et les élucubrations d’un chevalier pogné à St-Nérée, dans les années 2000.

 

Ça semble étrange?  Ce l’est.  Il faut avoir le goût de s’investir dans cette expérience de lecture à la typographie particulière, aux récits simultanés et au vocabulaire fleuri et ma foi fort « québécois ».  Je mets au défi quelque non-québécois que ce soit de tout comprendre sans lire à haute voix!  Et je dois avouer que j’ai chanté du Richard Desjardins pendant TOUTE ma lecture.  TOUTE!

 

J’ai avisé l’auteur qu’il devrait  y avoir un avertissement sur la couverture : Peut causer des vers d’oreille!

 

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4 Commentaires

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  1. Hihi, un livre qui te fait chanter du Richard Desjardins…génial ! Mon père me l’a prêté et intriguée je suis 😉

    1. Prévois du temps! C’est très très particulier!
      Et yen… j’aurais dû, ben dû donc dû…. pendant 2 SEMAINES!

  2. Pour une raison que je ne m’explique pas, cette présentation me fait envie. Je note !

    1. Pour un ovni littéraire, c’est vraiment THE livre!

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