Stay With Me – Ayobami Adebayo

Mesdames et messieurs, je vous présente mon premier coup de coeur de 2018.  Vous savez, un coup de coeur, pour moi, c’est un roman qui a quelque chose en plus.  Et le problème, c’est que ce quelque chose en plus, souvent, je suis absolument incapable de le définir.  J’ai donc un peu peur de ne pas faire honneur au roman… mais je vais tenter le coup.

 

Ayobami Adebayo est née et habite au Nigeria.  Stay with me est son premier roman, et quel roman!  On nous transporte en Afrique, au Nigeria, dans une famille Yoruba assez traditionnelle d’Ilesa.  Yejide est mariée à Akin depuis 4 ans et n’est toujours pas enceinte.  Ils sont amoureux, éduqués, modernes.   Mais au Nigeria, une femme sans enfant, ce n’est pas une vraie femme et c’est forcément sa faute. Moomi, la belle-mère de Yejide, met énormément de pression et même si le couple a décidé d’être monogame, elle insiste pour qu’Akin prenne une seconde épouse pour poursuivre la lignée et lui donner un fils.  C’est que, voyez-vous, Akin est le premier fils.   Yejide est prête à tout pour tomber enceinte.  À tout.

 

Le personnage de Yejide est un magnifique personnage de femme, qui tente de se sortir des traditions très présente dans la famille de son mari.  Étant née dans une famille polygame, elle en a bavé depuis la mort de sa mère et ne peut concevoir de vivre avec une seconde épouse.   Ses décisions sont dictées par l’émotion, elle est très imparfaite et réagit comme elle peut à tout ce qui lui arrive.   C’est un roman sur le désir d’enfant, sur la pression sociale et familiale, sur les angoisses et les deuils.  Les deux personnages agissent de façon tellement étrange, ils font des erreurs et la souffrance les amène à avoir des réactions parfois extrêmes. Le roman traite aussi de confiance, de trahison et de grandes tristesses qui se côtoient sans pouvoir s’aider.

 

Le roman ne fait pas 300 pages mais l’auteur réussit à nous immerger dans cette culture que je ne connais absolument pas.  Le roman se déroule de 1985 à 2008 et si nous suivons le couple Yejide/Akin dans leurs grands drames, nous pouvons aussi entrevoir le contexte politique, les coups d’états, les élections repoussées de ces années en Nigéria.   Ces changements ne sont pas le sujet du livre, mais ils sont juste « là », alors que les gens continuent leur vie, se demandant juste s’ils doivent aller travailler…

 

Un magnifique roman, les pages se tournent toutes seules.  On est surpris par l’étendue de l’ignorance et de la naïveté de certains personnages, par la place de la famille et par la détresse de ces femmes qui ont du mal à concevoir ou à « garder leur enfant en vie ».   Une souffrance incroyable, une détresse tangible, une structure qui m’a énormément plu… et je peux à peine croire que ce soit un premier roman.

 

Non mais il FAUT qu’il soit traduit.  Il faut, il faut, il faut.

Coup de coeur!

28 Commentaires

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  1. C’est que tu donnes grave envie là ☺️

    1. sérieux, j’ai adoré. On a peine à y croire parfois, mais ça m’a brassée incroyable.

  2. Oh mais oui, c’est tentant !! Je croise tout pour qu’il arrive ici !

    1. J’espère que les éditeurs en français l’ont déjà repéré!

  3. Pas traduit? Pas de problème, mais il faudra que je le note dans un coin…

    1. Ouiiiii lis-le et parle-en! Plus on en parle, plus ya de chance que ce soit traduit! Ouais, je crois dur comme fer à l’influence des blogs (mode sarcastique on, au cas tu n’aurais pas remarqué!)

  4. Ah oui, pas traduit… donc pas lisible par moi pour l’instant… Comme je regrette de ne pas pouvoir lire en anglais !

    1. Il faut espérer qu’il soit traduit. J’ai tellement aimé.

  5. Je le note, mais je préférerais une traduction, à tout prendre !

    1. C’est certain qu’avoir le choix, plusieurs préféreraient en VF! On croise les doigts.

  6. Une lecture qui a l’air très émouvante, on dirait.

    1. Je ne connaissais rien de la condition des femmes dans ce pays. Du coup, j’ai été très marquée. Et ce désir d’enfant fou, qui rend une personne prête à croire à n’importe quoi… cette douleur semble terrible.

  7. Oh oui, en français please !

    1. Je serais curieuse de voir ce que tu en penserais.

  8. Quelle tentatrice !

    1. J’aime me faire tentatrice dans ce genre de situation.

  9. Pas assez douée pour le lire en VO, mais tu donnes vraiment envie avec ce « petit quelque chose en plus » !

    1. Oui, voire même un gros quelque chose en plus. Faut juste le traduire.

  10. Pas traduit donc pas pour moi mais ce que tu dis sur la condition féminine dans ses pays me touchent beaucoup. On dirait le XIX siècle en France;

    1. Oui, presque. Avec la polygamie en plus… quoique dans certains milieux où il fallait avoir un héritier mâle… mais les femmes n’en savaient pas beaucoup plus, du moins, dans ce roman. C’est hyper intéressant mais ça brasse.

  11. Alors maintenant que tu nous as donné envie de le lire, on fait quoi ????? Tu vas devoir nous trouver un autre coup de coeur.

    1. Je suis vilaine hein! On peut harceler les maisons d’édition!

  12. il est traduit maintenant mais j’ai pas dépassé la moitié ………. trop de drame tue le drame même si je ne doute pas que ce roman reflète parfaitement la réalité :/

    1. Normalmement, l’overdose de drame m’énerve aussi… mais là, je ne sais pas pourquoi, j’ai été touchée +++

  13. Incroyable je suis fan, ma vie ce livre

  14. Incroyable je suis fan, ma vie ce livre.

  15. Nous le lisons en cours d’anglais ! Je recommande il est bouleversant

    1. Je suis tout à fait d’accord.

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