Six degrés de liberté – Nicolas Dickner

Six degrés de libertéDe Dickner, j’avais déjà lu Nikolski il y a plusieurs années.  J’avais aimé cet enchevêtrement de personnages ainsi que la plume de l’auteur.  Du coup, quand j’ai eu l’occasion de lire celui-ci, je n’ai pas hésité, tout en m’attendant à tout et n’importe quoi.  Et j’ai beaucoup aimé.

 

Encore une fois, la plume me plaît.  Beaucoup.  Et encore une fois, je suis entrée dans l’histoire sans rien savoir, j’ai été baladée d’un côté et de l’autre. Nous avons ici une structure narrative fort intéressante, décalée dans le temps, qui surprend parfois, mais qui rend le roman encore plus étonnant.   Nous suivons donc d’un côté Lisa et son meilleur copain agoraphobe mais pas mal génial.  Déjà tout jeunes, ils aiment expérimenter, repousser les limites et tenter l’impossible.  De l’autre, il y a Jay, ancienne pirate informatique (certains reconnaîtront un personnage de Nikolski) qui purge sa peine en société, en faisant des tracking de cartes de crédit.  Et qui s’emmerde.   Puis, un jour,  l’intérêt de sa section (et surtout le sien) sera happé par une étrange histoire de conteneur disparu au port.  Elle va donc décider de mener sa petite enquête.

 

J’ai beaucoup aimé le décalage entre le style et la structure qui sont très « roman policier » et le fond de l’histoire, qui parle du sentiment d’emprisonnement que plusieurs ressentent, comme s’ils étaient pris dans leur vie, ainsi que de leur désir d’évasion et leur goût de repousser les frontières.  Juste parce que c’est possible.   Je ne sais pas pour voir, mais c’est le genre d’histoire qui me donne envie de faire des folies, de me ficher des limites.  Même si ce n’est pas forcément folichon, même si on ressent le mal-être, le sentiment d’être en latence, derrière les actions des personnages.  Et c’est probablement pour ça que j’ai été touchée par cette histoire.   Même si on se concentre sur la logistique, j’aime que le lecteur ait une réelle place dans cette histoire, qu’il doive inférer, deviner.  J’aime quand l’auteur ne nous prend pas pour des imbéciles!

 

Un très bon moment de lecture, un style simple, souvent drôle, mais un réel travail sur la structure temporelle et narrative.  Et bon, c’est du Dickner.  Et du Dickner, ça plait.

 

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8 Commentaires

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  1. J’ai Tarmac dans ma pile depuis des lustres. Ce serait l’occasion 🙂

    1. En effet. J’ai Tarmac auassi… il faudrait aussi hein!

  2. Ce que tu dis de la structure de ce roman m’intrigue.

    1. Oui, c’est particulier… et on met un moment à cerner le tout!

  3. Mince alors, avec ma mémoire de poisson rouge je n’avais pas fait le lien avec le personnage de Nikolski!

    Dickner est rendu un de mes auteurs chouchous, j’adore son petit côté geek!

    1. C’est cool, toutes ces petites références! Et yep, c’est le même! J’en ai parlé avec lui au salon et il aime bien le concept de créer tout un monde, avec des clins d’oeil entre les romans. Ça promet pour la suite!

  4. Le travail sur la structure semble vraiment intéressant. Il me le faut celui-là ! 🙂

    1. Oui, vraiment. Il dit qu’il a dû suivre le tout dans des fichiers parce que c’était complexe!

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