Juste quelqu’un de bien – Angéla Morelli

Pour moi, lire un roman d’Angéla Morelli, c’est toujours un peu lire l’histoire d’amis que je connais depuis longtemps.   Bérénice, j’en entends parler depuis des années.   Du coup, lire enfin son histoire a été un bonheur, que j’ai savouré un soir de juin (oui, je sais, ça date), au soleil.  Je sais d’avance que j’aime sa plume et que suis fan du fait que sous son ton léger et pétillant, il y a des sujets plus sérieux.  En plus, entre nos références communes, les souvenirs d’Aragon et de Zweig (il FAUT lire « Lettre d’une inconnue« ), comment ne pas aimer hein?

 

Bérénice a rencontré Aurélien à 17 ans.  Et à 22.  Et encore à 27.  Jamais il ne l’a reconnue.  Elle, malgré une personnalité solide, des aventures (à foison) et un solide bon sens, elle ne l’a pas vraiment oublié.  C’est le premier qui a éveillé ce petit quelque chose en elle. Bérénice habite dans le 11e, un quartier parisien que je connais bien, elle a déjà eu des grandes remises en question et elle n’a pas eu les yeux fermés toute sa vie.  Et ça c’est réaliste.  Tout n’arrive pas d’un coup sec.   Au rez-de-chaussée, il y a sa grand-mère.  Au premier, il y a sa mère, voyante-qui-aime-le-rose.  Et elle est au 3e.  Et en panne d’écriture.  Page blanche.   Et bien entendu, Aurélien va ressurgir, dans un drôle d’état.

 

Il y a certes une histoire d’amour mais le roman, ce n’est pas ça.  C’est l’histoire d’une femme qui va être confrontée à ses craintes, à ses espoirs, à ses rêves de jeunesses qui ne sont pas nécessairement les mêmes que ses rêves de femme.   Dans ce roman, il y a un perroquet marxiste, il y a l’île au trésor, un salon décoré par une licorne, une grand-mère à la langue bien pendue et  une meilleure copine dont la fille ne semble pas avoir de mode « sommeil ».   Il y a aussi des réflexions tellement « on the point », notamment sur la maternité, les doutes et le syndrome de l’imposteur.  Ah, cette « illégitimité »!

 

Bérénice, c’est presque moi au même âge.  On a les mêmes craintes, les mêmes interrogations, les mêmes réflexions.  Certes, mes choix ne sont pas les siens, mon contexte n’est pas le sien et je n’en suis pas venue tout à fait aux mêmes conclusions qu’elle.   Ah oui, mes samedis soirs n’étaient pas duuuu tout comme les siens!  Mais sa vision de l’amour auquel elle ne croit plus vraiment, sa peur d’être blessée, ça a réellement éveillé quelque chose en moi.  Pour une fois, un personnage me ressemble un peu.  Et le roman n’est pas un truc over preachy qui me dit qu’en fait, c’est impossible d’être heureuse comme ça et que l’amouuuur va tout changer et qu’en fait, je rate ma vie.  De ça, j’en peux plus.  Ici, rien de tout ça.  Bérénice se trouve elle-même.  Elle reste elle-même.  Elle fait juste se mettre un peu en danger.

 

J’ai tellement aimé que je pardonne les super bons sentiments de la dernière scène.  Même que ça m’a fait sourire.  Il faut le faire, non!

 

 

 

4 Commentaires

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  1. Over preachy ? Non, pas à ce point, apparemment.

    1. Na, jamais!

  2. tout pareil tout pareil… sauf que les bons sentiments de la fin ne m’ont pas gêné, j’aime bien les épilogues 🙂

    1. Je peux être gossante avec les bons sentiments, je sais! Mais j’ai adoré ce roman.

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