Profanes – Jeanne Benameur

ProfanesJeanne Benameur est une auteure que je n’avais jamais osé découvrir.  Sans doute parce que l’on me propose toujours « Les demeurées » et que le résumé me fait grincer à chaque fois tant j’ai peur de certaines choses et du traitement que l’on peut faire d’une telle situation.   Mais ce roman, je n’en savais rien.  Et c’est sans doute pour ça que je l’ai ouvert.  Pour ça et pour la jolie couverture, que j’ai trouvée juste magnifique.

 

Et je pense que j’ai bien choisi, parce que même si je suis entrée dans cette histoire complètement à l’aveuglette, même si j’ai mis un moment à entrer moi aussi dans la grande maison d’Octave Lasalle, à me faire une idée de ce le roman attendait de moi comme lectrice, j’ai finalement énormément aimé cette lecture qui a résonné en moi et qui m’a donné une furieuse envie de vivre.  Même si on parle de deuil, de mort et d’épreuves.

 

À 90 ans, Octave Lasalle a fait passer une étrange annonce.  Il recherche 4 personnes pour accompagner ses journées.  Il les a choisies avec soin.  Pourquoi?  On le découvre petit à petit.   On fait les rencontres graduellement.  On entre dans la maison à pas feutrés et, nous aussi, on a envie d’y revenir.  On entrevoir Marc, qui sera l’homme du matin.  Hélène, l’indépendante Hélène, qui est chargée de réaliser un portrait, le portrait d’une morte.  Yolande, qui veut des sous pour elle et pour Louise.  La jeune Béatrice y passera ses nuits.   L’auteur nous les révèle avec beaucoup de pudeur, des phrases fluides, qui accrochent et qui ont parfois quelque chose de viscéral, qui nous prend par le le coeur et le corps.    Tous ces personnages s’effleureront, entre eux se tissera un lien ténu, fragile.  Et moi, comme lectrice, j’ai été charmée.

 

Un roman qui parle de deuil, de voltes-faces de la vie, de reconstruction, mais aussi de doutes, de vie sans certitude, sans réelle foi, mais avec quand même beaucoup d’espoir.   J’avais vu venir de loin certaines révélations, mais peu importe.  Je garderai de ce roman une frénésie de vivre ici, une envie de m’ouvrir aux possibles maintenant, malgré tout, et peut-être à cause de tout.    Et ces haïkus, ces haïkus!

 

Une auteure dont je lirai forcément autre chose.

Forcément.

 

Alex en parle, Violette a trouvé ça trop lourd, Noukette a adoré.

15 Commentaires

Passer au formulaire de commentaire

  1. J’ai beaucoup aimé cette lecture et encore plus « les demeurées » mais je comprends tes réticences. J’ai lu également « laver les ombres » et « les insurrections singulières ». Il y a toujours quelque chose à retirer de ces romans et l’écriture est si belle.

    1. J’essaierai un jour hein, pour les demeurées… mais j,ai peur… et j’ai peur de réagir… violemment!

  2. Tu découvres Benameur et tu aimes…. dans mes bras !!!!!! <3

    1. Ouiiiiii j’aime! Cette plume a vraiment un petit quelque chose!

  3. C’est une auteur que j’ai toujours considérée comme pas faite pour moi. Malgré ton billet élogieux, ton billet me laisse à nouveau penser que c’est le cas, peut-être à cause de ses thématiques. Bon, vu que j’adore moi aussi la couverture, qui sait, je pourrais peut-être craquer sur un coup de folie 😉

    1. Ah, des fois, la folie fait faire de bien belles découvertes! Sait-on jamais!

  4. Je n’ai pas encore lu celui-ci, mais j’ai lu les mêmes qu’Aifelle, « Les demeurées » en premier (c’est une rencontre inoubliable).

    1. Vous allez finir par me convaincre… peut-être…

  5. Ta critique donne envie malgré tout … Je ne sais pas où je mets les pieds mais Je l’ai mis sur ma liste

  6. C’est celui que j’ai le moins aimé. Il te reste tellement de bijoux à lire dans sa bibliographie !

    1. Bon… si c’est le moins bien… va falloir que je lise les autres, hein!

  7. Javais découvert l’année dernière avec « Les insurrections singulières », mais j’avoue que « Profanes » m’a beaucoup plus touchée, justement par les sujets qu’ils évoque…

    1. Pour ma part, il m’a vraiment touchée. Mais Les insurrections singulières me tentent aussi… et peut-être qu’un jour je lirai « les demeurées!

  8. Non mais oh, il FAUT lire « Les demeurées » !

    1. J’ai super peur d’un truc en particulier. Genre de l’invraisemblance. Ou un éloge de chose qui, en fait, ne PEUVENT pas bien aller.. bref, j’ai peur.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.