Port de mer – Luc Mercure

port de merJe l’ai déjà dit quelque part, je crois, mais j’aime beaucoup la ligne éditoriale de la collection Littérature d’Amérique, chez Québec Amérique.  J’y ai fait de très belles découvertes.  Sans compter que j’adore leurs (presque) nouvelles couvertures.   Récemment, on a qu’à penser à « Les souliers de Mandela » ou « Le Museum« .  Et avec cette novella de Luc Mercure, ça a été encore le cas.  Un roman dérangeant, qui n’a pas peur des mots et qui nous plonge dans un réel pas si ancien que ça, vu par les yeux d’un jeune homme normal qui vient de vivre une mini-fin du monde.

 

Ce qui frappe, en premier, c’est le souffle du roman.  Tout de suite, on est emporté par un tourbillon de pensées qui se déroulent sans prendre de pause, sans nous permettre de respirer.  Le style, souvent cru, nous fait lire chaque phrase en apnée, ce qui reflète parfaitement l’impuissance et l’état d’âme du narrateur, un jeune étudiant en littérature en pleine recherche sexuelle, qui vit dans un monde de non-dits et de relations distantes.

 

Le roman commence par un « j’ai hâte de te péter la gueule », prononcé dans un taxi, par un homme que le jeune homme a suivi jusque chez lui.   Par choix.  Sans trop savoir pourquoi.  Mais dans ce Port de mer (les deux tours collées au métro Longueil), il va perdre le contrôle et ressortira hanté, bouleversé.  C’est un texte fort, percutant, qui ne tombe jamais dans le misérabilisme ou le sensationnalisme.  En 100 quelques pages, l’auteur parvient à nous faire ressentir cette perte de contrôle de soi, cette grosse dérape.  Toute l’histoire se passe dans des lieux connus.  Le pont,  L’université,  Le métro.  Un décor banal.  Un étudiant qui paraît banal.  Pas un bum, ni rien.  Juste un mauvais choix.

 

J’ai cru comprendre qu’il y avait un côté d’autofiction dans cette novella, mais à aucun moment je n’ai senti l’étalage.  Je ne me suis pas sentie voyeuse mais emportée par ces mots, ces sentiments, cette impuissance qui prend au coeur et qui met un écran entre le narrateur et le monde qui l’entoure.  À lire, assurément.  Idéalement d’une traite.  Ca vaut le coup!

 

10 Commentaires

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  1. Et hop noté 🙂
    Une couverture bien intrigante 🙂
    Bonne journée Karine 🙂

    1. Les couvertures de cette collection sont superbes. Et cette novella vaut le coup… j’ai adoré discuter de sa genèse avec l’auteur au salon, hier!

  2. je suis tentée, quelle surprise 🙂

    1. Ben oui… quelle surprise, n’est-ce pas! Je te prêterai quand tu seras chez moi!

  3. Te voilà fan de cette collection qui a l’air d proposer de très beaux textes.

    1. Oui, j’ai tout aimé à date ce que j’ai lu d’eux. Ca aide à aimer la collection. C’est une collection qui priorise la qualité littéraire eu coup, j’aime.

  4. Oh oh je note !

    1. Je pense que ça pourrait te plaire, en effet!

  5. Merci pour cette suggestion! Je l’ai lu d’un seul coup!

    1. Ah, là, tu me fais plaaaaaisir! En plus, la conversation avec l’auteur était trippante au salon!

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