Le plongeur – Stéphane Larue

Le responsable du Quartanier avait réussi à me convaincre de la nécessité totale et absolue de lire ce roman mais j’ai attendu de revenir chez moi  pour aller chez Marie-Laura, ma librairie préférée, et me le procurer.  L’un des seuls romans papier que j’ai pris en 2016.  Rien de moins.  Et bon, la couverture était super belle et l’objet livre me plaisait « au boutte ».  C’est une bonne excuse, non?

 

Quel roman particulier.  On m’a demandé souvent à quel autre livre je pourrais le comparer.  Et sérieux… je ne sais pas du tout.   Ça ne ressemble à rien.   On se laisse aspirer avec le narrateur dans une spirale dont on ne voit pas le bout, le tout sur fond de cave de resto chic et branché.

 

On rencontre donc Stéphane.  Il est étudiant en graphisme au cégep du Vieux-Montréal, et il est dans la m…  En fait, il est complètement cassé.  Il s’est sauvé de chez lui parce qu’il devait des mois de loyer à son ex-coloc, il a des dettes partout et invente sa vie à qui veut bien l’entendre.  Son cousin Malik vient à son aide, lui trouve une job de plongeur à la Trattoria… et lui fait confiance pour s’en sortir.  Sauf qu’il ne sait pas tout, disons.

 

Pourquoi l’argent lui file-t-il entre les mains?  Le jeu.  Notre jeune homme est accro aux machines à sous.  Il a des théories pour savoir ce qui va « payer » ou pas.  Over efficaces, comme vous pouvez vous l’imaginer.   C’est donc à sa glissade plus ou moins contrôlée que nous assistons, impuissants.  On le voit faire mauvais choix par-dessus mauvais choix, on le voit mentir à tout le monde, comme une seconde nature et on le voit tenter de s’en sortir en travaillant dans ce resto, où il va rencontrer toute une galerie de personnages hauts en couleurs et pleins de failles.  Mais on s’attache à eux tout de même, surtout à Bébert, figure de mentor un peu éclopé qui va guider notre narrateur à survivre dans le monde de la restauration.

 

Etes-vous déjà entrés dans les cuisines d’un resto?  Moi, pas.  Par contre, j’ai l’impression que oui après avoir lu ce roman.  Je ne sais pas comment Stéphane Larue a fait son compte, mais il a réussi à rendre passionnant la (sur)vie dans une plonge, en pleine heure de rush.  Encore mieux, certains passages qui décrivent les « beautés » des déchets de cuisine sont limite poétiques.  Yep.  Il a même réussi ça.  Incroyable, non?  J’ai a-do-ré la langue.  Très québécoise, très parlée, mais magnifique à la fois.  L’écriture est très visuelle et je me suis passionnée pour chacune des brosses de la gang du resto.  Et dieu sait qu’il y en a.

 

Un roman à découvrir, super particulier et qui nous fait vraiment vivre le temps de quelques mois avec un joueur compulsif qui ne se lève que pour mieux retomber.   Certains diront que certains passages sont du pareil au même… mais c’est tellement ça…  tellement enrageant.  N’oublions pas la musique metal en toile de fond… souvenirs!

 

Bref, à lire.  Juste pour l’expérience.

9 Commentaires

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  1. J’ai beaucoup aimé, moi aussi. 🙂

    1. C’est hyper particulier comme roman! Et bizarrement, je ne suis pas surprise que ça t’ait plu!

  2. Tu es donc adepte de la musique métal ?

    1. Ado, oui! Le vieux metal!

  3. C’est vrai que c’est un bel objet livre, et si il en plus il arrive à rendre passionnante la plonge !

    1. Yep, c’est vraiment super particulier! Je n’aurais jamais pensé!

  4. Je suis en plein dedans… et j’aime bien jusqu’à maintenant !

    1. Et puis, tu en as pensé quoi??

  5. Ce roman est à mettre en parallèle avec L’ordre du méchoui de Lionel Noël publié chez Tête Première. Bien qu’il soit difficile de les comparer car la truculence de L’ordre du méchoui est aux antipodes de la noirceur du Plongeur. Deux romans à lire en tout cas.

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