Pivot – Marie-Eve Cotton

J’ai traîné ce roman dans ma sacoche pendant 3 mois.  J’avais très envie de le lire mais on dirait qu’un autre livre prenait toujours sa place.  Toujours est-il que pour Québec en novembre, il n’était pas question que je passe à côté.   En effet, comment résister à un roman qui se passe dans une unité psychiatrique et qui ne soit ni (complètement) sombre ni (totalement) déprimant!

 

Nous sommes donc à Montréal, au quatrième étage de l’hôpital Sainte-Marie.  Vous savez, THE étage.  Celui des codes blancs.  Celui qui héberge les patients ayant des problèmes de santé mentale.  Le roman s’ouvre quand Pivot, le personnage principal, voit Jésus s’avancer vers lui du bout du couloir.  Un Jésus immense et haïtien.  Pivot, lui, bien entendu, est le seul sain d’esprit dans cet étage rempli de fous.   Ce n’est pas sa faute s’il est persécuté par le Système car il est le seul à reconnaître leurs messages et à combattre leur mission de rendre amnnésique toute la population de la planète terre.

 

Bref, Pivot en est à son 12e internement.

 

Il est un peu au-dessus de tout ça, même s’il se prend d’affection pouru Jésus Christ et est vraiment énervé par Jonathan Livinstone qui s’est pris pour un goéland.   Puis arrive Mary.  Elle vient d’ailleurs et entend des voix qui crient.   Il va en tomber résolument amoureux.  Après tout… un regard, ça dit tout, non?

 

Contrairement à ce qu’on pourrait s’attendre, le ton est plutôt drôle.  Bien entendu, sous la plume vive et humoristique (surtout au début du roman), on sent la souffrance humaine et les drames personnels, mais ce n’est pas que ça.  Les personnages sont tout de même très humains et ne sont pas limités à leur maladie.  Ils ont un passé, des familles, des côtés lumineux.  Pivot est un homme intelligent, cultivé.  Mais il est complètement obnubilé par le Système.   Et c’est ce que j’ai particulièrement aimé dans ce roman.  Des fois il y a de l’espoir.  Des fois, moins.  C’est souvent drôle, souvent touchant.  Et au final, je garderai le souvenir d’un roman émouvant, différent et profondément humain.

 

L’auteure est psychiatre.  Elle travaille avec les personnes schizophrènes mais aussi au Nunavik.  Ça explique certainement la bonne connaissance du milieu hospitalier, et le respect qu’on sent pour ses personnages.  Merci VLB éditeur!

7 Commentaires

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  1. Un roman à repérer dansmes prochaines pioches québécoises, je le sens !

    1. Super. Il est particulier, pas déprimant mais il y a quand même quelque chose de triste là-dessous.

  2. Jules l’an avait parlé cet été il me semble!

    1. Tout à fait. Jules est beaucoup plus à jour dans les SP!

  3. Tiens, je ne connaissais pas et ça pourrait me plaire!

  4. Pas facile d’écrire sur ce milieu ! et si en plus c’est drôle…chapeau!

    1. En effet, ce n’est pas évident et j’ai trouvé ça assez réussi. Un bon premier pas dans cet univers, je trouve.

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