Pas pleurer – Lydie Salvayre

pas pleurerDisons-le d’emblée, je suis une grande inculte pour tout ce qui concerne la guerre d’Espagne.   Je connais la base de la prise de pouvoir de Franco, je sais qu’il y a eu des horreurs, mais ça se limite pas mal à ça. Du coup, j’ai eu un réel coup de poing avec ce roman.  J’ai accroché tout de suite à la plume, à l’histoire, aux personnages.  J’ai adhéré à la narration, au personnage de Montse, qui n’a comme seul souvenir que cet été 1936 où elle vivait intensément et où l’espoir et l’exaltation l’ont portée à bout de bras.

 

Ce roman est basé sur la vie de l’auteur, ou plutôt sur la vie de la mère de l’auteur, Montse.  Elle est maintenant âgée et a tout oublié, sauf cet été-là.   Entre la narration au présent, une discussion entre Lydie et sa mère,  les retours dans le passé, où nous rencontrerons la jeune Montse et les réflexions de Bernanos  dans « Les grands cimetières sous la lune ».   On a droit à une vision de cette période vue par les yeux d’une adolescente qui, à la suite de son grand frère José, embrasse l’idéologie libertaire.   Pourtant, elle est pauvre.  Une mauvaise pauvre, dans son petite village, où se côtoient nationalistes, socialistes et anarchistes.    Quand c’est tout petit, quand les mouvements ont leur propre visage, ça clashe, of course.

 

J’essaie de structurer un article pour expliquer pourquoi j’ai aimé et je n’y arrive pas.  J’ai aimé l’hommage à la mère, la langue, entre français et espagnol, que celle-ci utilise.  J’ai aimé la relation entre la fille et la mère, la flamboyance des souvenirs.  J’ai aimé voir l’évolution des pensées de chacune des factions,  les désillusions, les grandes joies.  J’ai frémi à l’évocation des horreurs perpétrées par Franco et eu beaucoup, beaucoup de peine à la fin du roman, avec tout ce que ça implique de deuils et de déracinement.

 

Une lecture que je ne pensais pas aimer autant.  Du coup, je vais chercher autre chose de Lydie Salvayre, dont j’ai vraiment apprécié la plume.

6 Commentaires

Passer au formulaire de commentaire

  1. j’ai lu ce livre en version audio et j’ai adoré, pour les même raisons de que toi et en plus la lectrice était très bonne et a très bien su faire vivre la langue de Montse. un coup de coeur.

    1. J’ai aussi en audio! C’était magnifique. Et j’ai compris les bouts en espagnol. Quelle beauté, cette langue.

  2. J’ai beaucoup aimé ce livre également. Il est assez différent de ce qu’elle a fait avant, mais j’ai apprécié également ses premiers romans « la puissance des mouches » et « la compagnie des spectres » entre autres.

    1. Je ne connais pas ses autres romans… c’était mon premier contact avec l’auteur. Mais j’ai adoré ce roman.

  3. Ce que j’ai préféré dans ce roman : les passages de Bernanos.

    1. Ah oui, c’est vrai que c’était intéressant. Mais moi, c’est la langue de Montse, sa vie, qui m’a vraiment fait vibrer…

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.