Tous les matins du monde – Pascal Quignard

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Après la mort de sa femme, Monsieur de Sainte Colombe vit avec ses deux filles et sa viole pour compagnes.  Ce passionné de musique, qui pouvait, avec sa viole, « imiter toutes les inflexions de la voix humaine » prendra comme élève Marin Marais, qui semble aspirer davantage à plaire au roi qu’à faire de la réelle musique. 

Commentaire
Je viens de déposer ce court roman et je ne sais trop qu’en penser.  Je suis vraiment songeuse car j’ai aimé avec un bémol.  J’ai vu le film il y a plusieurs années et c’est définitivement la musique qui m’avait envoûtée… à vrai dire, je ne me rappelais même pas l’histoire, seuls les airs de viole me revenaient en tête.  Et encore une fois, suite à cette lecture, c’est encore la musique, la passion pour la musique, que j’ai ressentie tout d’abord à travers ses pages.  Derrière chaque ligne de ce roman empreint d’une grande mélancolie, j’entendais une mélodie grave, aux sonorités riches.  J’ai aussi beaucoup aimé l’écriture de Quignard que j’ai trouvé belle, douce, triste. 

Toutefois, j’ai eu beaucoup de difficulté à m’attacher aux personnages.  Le seul pour qui j’avais la de sympathie est monsieur de Sainte Colombe, homme qui vit au passé, dans le souvenir de sa femme morte.  Les filles du dit monsieur ainsi que Marin Marais m’ont peu touchée.  Encore une fois, je crains de ne garder que peu de souvenir de l’histoire, pour me rappeler uniquement une sensation musicale!

De plus, à mon avis purement personnel, donc discutable, je ne voyais pas du tout l’intérêt de mentionner, même aussi brièvement, certains détails du quotidien comme les règles de Toinette ou la masturbation de Monsieur de Sainte Colombe.  Ce genre de ligne (ça ne dure qu’une ligne, ces épisodes) sonnaient comme un accord discordant dans mon morceau musical.  Jen’ai rien contre ça… mais pas dans ce type de livre!

7,5/10

Il faut prendre le taureau par les contes – Fred Pellerin

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Les contes de Fred Pellerin ont ceci de particulier qu’ils sont véridiques, en général… Véritables, comme des contes de faits, hauts et forts, qui parlent d’eux-même et qui sont trop beaux pour ne pas être vrais. Si les histoires de son premier recueil faisaient le tour des amours de la belle Lurette, ceux-ci rapportent l’âme de Babine, le fou du village. 

Des découpures de journée, des légendes en pièces, qui se cousent et secouent pour donner à voir une histoire qui en dit long sur un homme qui avait le dos large.

Commentaire
Ce livre est en fait un recueil de contes mettant en vedette les habitants du village de St-Elie-de-Caxton, en Mauricie, accompagné d’un CD d’extraits de spectacles de Fred Pellerin, conteur.  J’ai déjà vu Fred Pellerin en spectacle à plusieurs reprises et j’ai, à chaque fois, adoré.  Pellerin est un conteur, un vrai, qui cherche à perpétuer la tradition orale avec ses « contes de village ».   St-Elie-de-Caxton (ou de Klaxon, ou de Carton, ou de Canon, dépendant du conte) recèle de personnages hauts en couleurs, de légendes, avec sa sorcière, son fou, son homme fort et son curé neuf!  On retrouve dans les contes cette magie des histoires abracadabrantes de nos grands-mères et une manière de jouer sur les mots piquante.  Par exemple, des titres de contes: « Trop, c’est comme passé », « Il faut semer les uns les autres », faits à partir de jeux de mots tirés de l’oralité québécoise.  

Le texte de Pellerin est drôle (gros éclats de rire à plusieurs reprises, sous les regards interrogateurs de mes compagnons), les personnages sont touchants et la morale, bien que présente, n’est pas trop lourde et ne vient pas gâcher la sauce.  Les millions de détours du conteur nous ramène toujours au fil initial et y apportent à chaque fois un petit quelque chose. J’ai vraiment a-do-ré cette lecture, qui fut pour moi un véritable coup de coeur.   Allie a aussi savouré ce petit livre!

Un petit extrait?  On y parle de Baptiste, un marchand de semences ambulant, qui faisait le tour des villages.

« Les hommes étant occupés à labourer au moment où il passait, il revenait aux femmes de négocier la graine à Baptiste.  Ce qu’elles ne dédaignaient pas. Ça devint une tradition.  Aujour dit, toutes les filles, mères, tantes, soeurs, nièces, demoiselles et pouses se rassemblaient dans le stationnement de l’églisep our attendre cet homme à la graine tant prisée.  Distribuées en haie d’honneur, elles ouvraient le passage à ce courailleux des grands chemins.  Lui qui parcourait à l’enjambée des milles de garnotte depuis tant d’années présentait une poitrine toute en muscles découpés.  Toujours torse nu pour l’effet, il offrait aux yeux de ces femmes avides un teint bronzé sur silhouette robuste.  Un regard perçant, comme le rocher mais au participe présent, achevait de peaufiner son charmeketing. » (p.71)

Le cd est tout aussi savoureux.  Le seul problème, maintenant, c’est qu’il y a trois autres livres-disque de Fred Pellerin en vente… et qui dit « disque dans un livre » dit « ça coûte cher »… Et devinez quoi???  En bonne LCA que je suis… JE LES VEUX!!!

9,5/10

Alabama Song – Gilles Leroy

Alabama-Song.jpg Résumé
« Montgomery, Alabama, 1918.  Quand Zelda, « Belle du Sud », rencontre le lieutenant Scott Fitzgerald, sa vie prend un tournant décisif.  Lui s’est juré de devenir écrivain: le succès retentissant de son premier roman lui donne raison.  Le couple devient la coqueluche du Tout-New York.  Mais Scott et Zelda ne sont encore que des enfants: propulsés dans le feu de la vie mondaine, ils ne tardent pas à se brûler les ailes….

Gilles Leroy s’est glissé dans la peau de Zelda, aup lus près de ses joies et de ses peines.  Pour peindre avec une sensibilité rare le destin de celle qui, cannibalisée par son mari écrivain, dut lutter corps et âme pour exister… »

Commentaire
Je tiens tout d’abord à mentionner que je ne connaissais aucunement la vie de F. Scott Fitzgerald.  Je savais qu’il était l’auteur de Gastby (que j’ai beaucoup aimé) et qu’il aimait bien fêter… C’est à peu près tout.   Je ne savais même pas qu’il avait été marié ni que ce couple était très en vue dans les années 20.  Je ne savais donc rien de Zelda ou de leur histoire.  Pour moi, Zelda, c’était un personnage du jeu Nintendo auquel j’ai tant joué quant j’étais plus jeune (vous savez, celui où Link , un genre de bonhomme habillé en vert, doit parcourir 8 labyrinthes en deux dimensions pour sauver la fameuse princesse Zelda).  Donc, aucun a-priori! 

D’abord, cette période, entre les deux guerres, est l’une de celles qui me fascine.  J’aime explorer cet univers pour son côté glamour (du moins une partie de la période) et un peu décadent.  Déjà un élément pour me plaire!  J’ai beaucoup apprécié ce portrait de femme qui fut jadis flamboyante et qui jette un regard sur sa vie et ses amours passés avec son mari, son associé.  Les personnages sont vivants, avec leurs qualités et leurs défauts, les sentiments sont parfois inconstants, comme dans la vie.  Il m’a souvent fallu m’auto-recadrer pour me dire que non, ce n’était pas Zelda Fitzgerald qui écrivait!!!   J’ai d’ailleurs beaucoup apprécié le style de l’auteur, très simple mais beau à la fois.  

J’ai ressenti la passion de Zelda, cette enfant gâtée à qui tout était permis et qui pouvait faire n’importe quoi sans que ce soit trop grave, parce que la moitié des rues de la ville portaient son nom.  Qui a continué à céder à ses impulsions, avec son mari tourmenté et génial.   L’épisode de son mois d’amour sur la plage et des conséquences qui en ont découlé est particulièrement touchant.  

La relation entre Scott et Zelda m’est apparue déroutante, entre l’amour passion, la simple association et la haine et je ne sais trop comment l’auteur l’imaginait en fait.  Une grande admiration aurait forcé cette femme flamboyante à agir de cette manière?  L’image projetée était-elle si différente de la réalité?  La réaction de Zelda à la mort de son Goofo, pourtant maintenant loin,  m’a touchée, on aurait dit que c’était une partie d’elle-même qu’elle perdait, que ce qu’elle avait été tombait en ruine avec cette disparition.  La même phrase que Fashion m’est restée en tête dans cet épisode: « Qui désormais se souviendra de nous? »   Ce « nous » a été pour moi très révélateur. 

Bref, j’ai beaucoup aimé mon incursion dans leur univers tourmenté et j’ai fermement l’intention de lire une vraie biographie de l’auteur.  Juste ce bref clin d’oeil me fait regarder son oeuvre, comme « Gatsby », d’une façon un peu différente.  Il m’est impossible de ne pas faire certains parallèles!

8,5/10

Rabbit, run (Coeur de lièvre) – John Updike

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« Rabbit Angstrom, partagé entre les impossibles contradictions de l’Amérique, choisit la fuite, loin de sa femme, loin de la petite ville de Pennsylvanie où il habite, loin de cette vie quotidienne aveugle, dominée par la matière. Parce qu’il y a dans cet être faible un appel désespéré vers la vie intérieure, sa course en zigzag est bien plus qu’une tentative pour s’évader d’un monde invivable. C’est un effort désespéré pour sortir de la nuit et rattraper à l’ouest le soleil couchant. »

Commentaire
Précision audépart… ce livre ne parle en aucun cas de lapins ou de lièvres… seulement d’un homme qui court… pour aller ailleurs!

J’ai – finalement – terminé ce livre hier soir et je ne sais toujours pas trop quoi en penser.   J’ai eu vraiment beaucoup de difficulté à entrer dans l’histoire (en fait, jusqu’à la page 100… sur 265) et surtout à m’attacher au personnage de Rabbit qui m’a semblé, tout le temps de sa fuite, détestable, hautain et désagréable.   Vers le milieu du roman, toutefois, j’ai mieux compris le personnage et j’ai réussi à passer outre son « je m’en foutisme » et son narcissisme pour enfin voir un homme qui n’a pas accepté la fin de sa jeunesse et la disparition du halo de ses exploits au basketball.   Mais au tout début, sa vision des femmes, de sa femme – que j’ai trouvée peu sympathique, soit dit en passant, me hérissait le poil sur les bras. J’ai bien aimé la fin de l’histoire… la dernière moitié, en fait mais le début, avec Ruth, m’a peu intéressée.  Avant d’arriver au milieu du roman, je trouvais toujours quelque chose de plus intéressant à faire que de lire!!!  Mauvais signe!

L’atmosphère est bien rendue et le roman plaira probablement aux inconditionnels de la littérature américaine des années 50-60.  On y trouve ce refus de la vie ordinaire, des conventions, cette quête de « plus », même si on ne sait pas trop en quoi ce « plus » consiste…   Ce qui m’a dérangée au début, c’est qu’il quitte une situation pour retourner dans une autre situation qui n’est guère plus reluisante…  Ce n’est que plus tard que j’ai compris son besoin du « n’importe où sauf ici » et son désir de fuir son quotidien, à tout prix.  

Le personnage de Rabbit ne sait plus trop où il en est, il n’a pas de milieu.  Avec lui, c’est tout noir ou tout blanc: il est un réel mauvais garçon ou un presque saint…  Et, bien entendu, il a de la difficulté à vivre dans les deux rôles.  Je n’ai pas bien réussi à saisir qui est Rabbit… je crois que dans le roman, le personnage ne le sait pas lui-même.  Sa seule solution est la fuite.  

Finalement, j’ai bien aimé l’écriture au présent… Dans ce roman, c’est vraiment évident et remarquable.  Une petite critique, qui est bien personnelle: quand un auteur fait une longue description d’un paysage ou d’un événement… j’ai tendance à apprécier quand ça apporte quelque chose à l’histoire, à l’atmosphère, quand ça amène des possibilités de comparaisons ou de réflexion.  Mais au début du roman, la création d’atmosphère a été trop longue pour moi.  Il m’est arrivé à quelques reprises de me demander… « mais pourquoi il nous raconte ça? »

Donc, impression mitigée… mais paraît-il que c’est un classique américain, réponse à « On the road » de Kerouak.  N’empêche que je lirai certainement la suite, puisque les deux romans sont inclus dans mon éditions.  Pas tout de suite, toutefois!  Donc, à vous de voir!

6,5/10

Chroniques d’une LCA – Arguments béton!!!

Comme toute LCA qui se respecte, toutes les raisons sont bonnes pour acheter de livres.  De plus, deux grandes craintes dominent ma vie :  manquer de lecture et ne pas réussir à mettre la main sur les bouquins que je veux lire.  Mais je suis certaine que vous comprenez!

 

Par contre, il se trouve CERTAINES personnes dans mon entourage qui ont de « légères » difficultés à comprendre ce principe.   Je dois donc, comme plusieurs d’entre vous, supporter les yeux qui roulent vers le ciel, les petits commentaires plates, les sourires condescendants ainsi que de joyeuses argumentations.  Des heures et des heures de plaisir!  De plus, parfois, mon hémisphère gauche cérébral (qui a le boulot de me retenir dans mes achats compulsifs… mais qui est, allez savoir pourquoi, fréquemment en vacances ou en pause… j’ai un hémisphère gauche fonctionnaire, voyez-vous!) s’en mêle et essaie de m’empêcher d’acheter LE livre que je veux plus que tout au monde (sous-entendu : à cette minute précise… dans 5 minutes, ce sera autre chose!) à grands coup d’arguments comme :

  • Tu as une maison à payer… une auto neuve aussi!
  • Si on observe la pyramide de Maslow…  il y a genre «manger » qui est un besoin de base et qui passe bien avant la construction d’une pile de livre gigantesque.
  • Tu as de la lecture en avance pour au moins six mois!  Réalises-tu que tu ne peux pas lire TOUS les livres qui existent à CETTE minute précise?
  • Tu vas bientôt manquer de place… et tu n’as pas moyen d’insérer une sixième bibliothèque à moins de faire construire une mezzanine au bureau.
  • Etc, etc, etc.

 

J’imagine que plusieurs ont dû faire face à ces broutilles soulevées par ces grands incompréhensifs que sont les personnes qui ne sont pas livro-fétichistes!  Voilà donc une série d’arguments qui peuvent être utiles! 

 

Oui, oui, je dois acheter ce livre immédiatement…

  • Au cas où je ne le reverrais plus jamais!
  • Au cas où cet auteur serait subitement mis à l’index!  Plus JAMAIS je ne pourrais trouver ses livres!
  • Mais c’est peut-être la dernière édition de ce livre… c’est un petit bijou tellement méconnu qu’il se vend peu!
  • C’est la première fois que je vois en poche!  Sinon, je devrai l’acheter grand format, ça prend encore plus de place dans une biblio, ça!
  • Mais je vais l’acheter de toute manière… maintenant ou plus tard, ça change quoi?
  • Si je ne le prends pas maintenant, je vais passer plusieurs semaines, voire plusieurs mois à le chercher activement!  Imagine la quantité d’autres bouquins que je peux dénicher « par hasard » en passant du temps à fouiner pour retrouver celui-ci!
  • Si je ne l’achète pas, je vais vraiment angoisser… me réveiller en plein milieu de la nuit, rêver que je peux le cajoler dans ma biblio… JE RISQUE L’ASILE PSYCHIATRIQUE, BON!!!

 

Oui, oui, c’est NÉCESSAIRE d’avoir une PAL qui touche presque au plafond…

  • Je deviens AGRESSIVE quand je manque de livres… C’est comme une drogue! Un sevrage de lecture va rendre tout mon entourage cinglé… toi y compreis!
  • Au cas où je me casse les deux jambes… je ne pourrai pas sortir m’en acheter d’autres!
  • Il peut y avoir une épidémie de grippe aviaire (ben quoi… ils nous rencontrent aux 3 mois pour ça à l’hop… ça doit bien être une menace réelle!!)  Je ne risquerai pas ma vie en pleine épidémie pour sortir à la librairie (ben… quoi que…)
  • Il peut y avoir des travaux dans ma rue qui m’empêchent de sortir pendant des mois!  Que vais-je pouvoir faire pendant des mois, enfermée dans ma maison si je n’ai rien à lire (déclamé sur un ton mélodramatique)
  • Et si la crise de l’industrie forestière faisait monter le prix du papier et des livres en flèche, hein (avoue que t’avais pas pensé à ça!)  Imagine l’économie que je suis en train de faire!!!
  • Les livres sont un bon isolant pour les murs (ben quoi, avant, certains ont déjà isolé en papier journal!)  En tapissant les murs de livres… je pose un geste ÉCOLOGIQUE et je fais baisser la facture de chauffage! 

 

Ce n’est qu’un échantillon de mon répertoire… mais, juste au cas où… il y en a qui ont d’autres idées???

 

Promis, promis, demain j’arrive avec une vraie critique de livre au lieu de déblatérer à tort et à travers!!! 😉

À ciel ouvert – Nelly Arcan

acielouvert.jpg Résumé
Sur le toit d’un immeuble de Montréal, une femme au teint de rousse se fait bronzer.

Immobile sous les rayons, Julie O’Brien ne supporte pas la morsure du soleil : mais elle considère le traitement qu’elle s’inflige comme obligatoire. La beauté, chez Nelly Arcan, est en rapport avec la maltraitance. La beauté est une guerre. Et la guerre surgit lorsque Rose Dubois rejoint Julie sur ce toit brûlant. Rose est en couple avec Charles Nadeau, un photographe de mode. Les deux femmes se lient, mais ne peuvent s’empêcher de projeter dans leur relation l’ombre de leurs peurs.

Chacune peut repérer les traces de la chirurgie sur les lèvres ou les seins de l’autre. Un lien au scalpel. Et pendant que Charles manipule des photos sur son ordinateur, Julie et Rose se demandent laquelle est en trop, qui devra mourir. Dans un monde de harcèlement publicitaire où le corps des femmes est sans cesse déshabillé et exposé, brandi comme une marche à suivre et refondu par la chirurgie esthétique, l’amour semble glisser des doigts.

C’est une histoire d’aujourd’hui, cruelle. C’est aussi une prouesse littéraire sans pareille. Un pur condensé de désenchantement et de colère.

Commentaire
Avertissement préalable: les grands fans de Nelly Arcan, s’abstenir parce que je ne me sens pas du tout « gentille »  ni délicate, ce soir!  Le gros imprévu du jour (d’autres diraient oubli volontaire… mais bon… tout est question de perspectives) a fait un méga trou dans mon compte en banque et m’a mise d’humeur bougonne.  J’adore l’hiver et la neige…   mais c’était sans compter sur l’achat de pneus d’hiver!!!  Grrrrrr!  Suite au commentaire – auquel j’adhère complètement – de
Mallory sur le même livre, j’ai décidé de me défouler dans cette critique!

Trève de digressions.  J’ai lu ce roman lors de sa sortie et je n’avais pas osé commenter… Une chance, il m’avait été prêté par une amie sinon de pense que j’aurais demandé un remboursement!  Non mais, c’est quoi, ça?!?!?!  À savoir, je suis normalement très bon public pour les romans.  C’est rare que je n’aime vraiment pas!   Mais je crois n’avoir rien aimé de ce roman, le style comme l’histoire (quelle histoire, au fait?  Il y en avait une?)  Je me suis forcée pour lire ce livre jusqu’à la fin, ayant peur de manquer quelque chose… mais j’ai seulement manqué l’occasion de lire mieux!  Avec toutes les difficultés qu’ont les jeunes auteurs à faire publier leurs romans, je ne parviens pas à croire qu’on ait publié ce livre…  décidément, il y a des choses auxquelles je ne comprendrai jamais rien!

J’ai été incapable de m’attacher à quelque personnage que ce soit.  Leur manière de penser est beaucoup trop loin de ma réalité et des mes préoccupation.  Au mieux, j’ai été vaguement déroutée d’abord… et écoeurée par la suite.  Le charcutage des femmes via la chirurgie plastique et la beauté à tout prix… je n’adhère pas.  Mon « motto », dans la vie, c’est « be yourself, no matter what they say… ».  Vouloir devenir une autre pour plaire, non merci pour moi.   Je suis d’accord que l’auteure voulait condamner cette surutilisation de la chirurgie mais j’ai quand même été vraiment dérangée par ce thème.   Et ce Charles, là… De quoi décourager toute femme de la gent masculine!  Je suis teeeeeeeeellement contente de ne pas le connaître!

Finalement, j’ai lu les trois livres de cette auteure et je commence à en avoir assez de son égocentrisme et de son nombrillisme.  Son style de pseudo-intellectuelle et de provocatrice ne m’accroche pas, même si je n’avais pas détesté « Putain ».  C’était définitivement ma dernière tentative avec ses romans… je ne dois pas être assez intelligente pour en saisir la portée, les messages profonds et les qualités hautement artistiques!!!

PS: Je me réserve le droit d’éditer si, à la relecture, quand la facture des pneus aura été avalée, je me trouve trop « bitch »!!!  Je ne voudrais quand même pas choquer personne!!!

2/10

Magasinage O-BLI-GÉ !!!

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Je n’avais pas le choix!  C’était O-BLI-GÉ!  Il FALLAIT que j’aille magasiner au retour du boulot tout à l’heure!!!!  Hé oui, un charmant courriel – je ne vous révélerai pas de qui – m’attendait aujour’hui, qui me révélait le nom de mon/ma swappé(e) !  Vite, vite, j’ai épluché le questionnaire, plein d’idées ont tout de suite surgi dans ma tête!  Donc, une petite visite à la librairie s’imposait!!! 

Mon hémisphère gauche (celui qui est très très « plate ») n’a pas eu besoin de me faire la morale, parce que j’étais en compagnie de quelqu’un que j’appellerai pour l’occasion « ma très raisonnable conscience » !  Ma « très raisonnable conscience » – qui sera par la suite appelée MTRC, pour des raisons de paresse digitale – est sincèrement épouvantée par la quantitié de livres à lire que j’ai à la maison… et que je n’ai pas encore lus… quantité qui semble se multiplier ces temps-ci.  

MTRC:  Tu devrais commander… ça serait beaucoup plus économique.  
Moi:  Tu peux pas comprendre le plaisir qu’il y a à farfouiller dans les bouquins pour trouver LE bon. 
MTRC (l’air sarcastique): « Le » ?  C’est ça, le problème, Ka, le singulier!  Tu as un problème avec le singulier quand il s’agit de livres!
Moi:  C’est pour un cadeau, et j’ai des choix limités en plus… je vais être trèeees raisonnable!
MRTC (en levant les yeux au ciel) : Ça je le croirai quand je le verrai!

Pour finir… la conscience avait un peu raison… (bon… mais comme la dite conscience ne lira certainement pas ici… ne comptez pas sur moi pour lui avouer ça!  Ça va rester entre nous!!!!)  J’ai trouvé (en partie)  pour le swap mais aussi pour moi (bien entendu)!!   J’en ai PRESQUE acheté juste un!  (Cinq, c’est proche de un, non??  C’est dans la même heu… dizaine!!!  Presque identique!!!)

Constatation majeure: la littérature scandinave n’est pas à l’honneur dans les libraires québécoises!!!!   C’est tellement frustrant de constater à quel point la littérature européenne est peu représentée!!!!    Je vais devoir poursuivre mon fouinage pour dénicher tout ce que je veux!  Mais je n’ai pas épuisé mon répertoire d’idées! 🙂

Encore du magasinage en perspective…  N’est-ce pas désolant!?!?!?!?! *dit la fille qui se cache le nez dans son bouquin pour masquer son sourire ravi!!!*

La musique d’une vie – Andreï Makine

Musique-d-une-vie.jpg Résumé

« Le premier concert du jeune pianiste Alexeï Berg est annoncé pour le 24 mai 1941. Fin du long purgatoire que sa famille a vécu durant les années de terreur. Promesse d’oubli, de célébrité future, de nouvelles rencontres parmi la jeunesse dorée de la capitale… Or, ce concert n’aura pas lieu. La vie d’Alexeï se jouera sur une partition différente, marquée par l’amour sans nom, par la familiarité avec la mort, par la découverte de la dignité des vaincus. Car de « roman-destin » est d’abord un éloge de l’indomptable force de l’esprit, de la résistance intérieure. »
Commentaire
J’ai beaucoup aimé ce court roman, de cet auteur né en Sibérie maintenant devenu Français. Je l’ai lu suite au billet sur la musique chez Allie car j’adore l’histoire de Russie et j’adore la musique. C’était donc gagné d’avance et c’est avec la ferme intention d’être charmée que j’ai débuté ce roman. 
 
C’était mon premier livre de cet auteur et j’ai vraiment adoré sa plume poétique, remplie de comparaisons fortes (les masques au long nez…) et d’impressions douces. J’ai eu un peu de mal à entrer dans l’histoire, avant que le récit d’Alexeï débute réellement. Je trouvais ça très beau, très bien écrit, mais je me demandais bien où ça allait mener. En fait, j’aurais laissé de côté le début et la fin! Mais ça, c’est moi! C’est une histoire forte, triste, qui parle de survie mais qui, à aucun moment, ne m’a fait venir des larmes, la plus forte émotions que j’ai eue est quand il rejoue du piano. J’ai quand même été touchée par cet homme qui n’a pas vécu sa vie à lui, qui s’est bâti une carapace jusqu’à, par moments, ne plus savoir qui il était vraiment, dans le contexte de cette Russie qui exigeait tant de ses citoyens. J’ai beaucoup apprécié cette lecture, si vite passée!
 
8/10

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Bonjour, là, bonjour – Michel Tremblay

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Après 3 mois d’absence en Europe, Serge revient au pays revoir son père Armand, ses deux tantes un peu cinglées, Charlotte et Gilberte ainsi que ses quatre sœurs : Lucienne, mariée à un « anglais successful » et amante d’un ami de Serge, Denise, dont le plus grand plaisir est de manger, Monique, addict au « pelules »… et surtout Nicole…  
Commentaire
Après ma dernière lecture, je ne sais pas pourquoi, il fallait que je relise cette pièce de Tremblay. Aucun thème en commun, pourtant… mais il fallait! Petit historique : quand on habite au Québec et qu’on aime bien le théâtre… c’est OFFICIEL que nous sommes amenés à voir des pièces de Michel Tremblay. Impossible de passer à côté! J’ai vu celle-là jouée par des amis dans le cadre d’un cours de français théâtre, au Cégep et j’ai été soufflée. C’était peut-être une drôle d’idée du professeur d’amener des ados de 16-17 ans jouer cette pièce, étant donné le thème central mais j’avais tout simplement adoré. Je n’ai toutefois pas lu la pièce tout de suite car le prof en question a enchaîné avec « Les belles-sœurs » du même auteur et là, je n’ai définitivement pas accroché. J’ai donc délaissé Tremblay pour ne lire la pièce que beaucoup plus tard, après l’avoir « héritée » d’un fond de bibliothèque d’une copine qui déménageait!
 
Résultat : La lecture de la pièce a été aussi agréable que son écoute datant de plus de 10 ans auparavant! Cette famille dysfonctionnelle, qui s’aime, mais mal, nous est présentée de façon simultanée. En effet, chronologiquement, Serge visite ses sœurs l’une après l’autre mais dans la pièce, les visites sont évoquées simultanément, comme un concert avec une voix « lead » et des chœurs, qui parlent complètement d’autre chose. C’est d’ailleurs la façon dont Tremblay évoque ses scènes : solo, duo, trio, octuor. Cette structure et les conversations qui tournent un peu en rond demandent un moment d’adaptation au lecteur. 
 
J’ai beaucoup aimé les personnages, tous un peu cinglés, qui voient Serge, le petit frère beaucoup plus jeune, comme un objet, que ce soit pour le chatouiller, l’utiliser comme couverture ou comme support moral.   J’ai aussi apprécié la vision de l’amour, de l’amour différent, non acceptable, mais complètement assumé. 
 
Le thème de la surdité du père m’a beaucoup interpellée aussi. Ne sommes-nous tous pas un peu sourds à ce que nous ne voulons pas entendre? Pas facile de crier ce que normalement on dit tout bas… Et à entendre le verbiage des « ma tante » – qui s’appellent elle-mêmes « ma tante », comme si elles n’existaient que par ça – on le comprends un peu de ne pas vouloir faire réparer son appareil, malgré son amour de la musique. Ne pas entendre, est-ce la même chose que ne pas comprendre??

Une bonne note, peut-être influencée par les souvenirs de copains au théâtre… mais bon!!! 😉

 
8,5/10

La jeune fille à la perle – Tracy Chevalier

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Résumé
La jeune et ravissante Griet est engagée comme sevante dans la maison du peintre Vermeer.  Nous sommes à Delft, au dix-septième siècle, l’âge d’or de la peinture hollandaise.  Griet s’occupe du ménage et des six enfants de Vemeer en s’efforçant d’amadouer l’épouse, la belle-mère et la gouvernante, chacune très jalouse de ses prérogatives. 

Au fil du temps, la douceur, la sensibilité et la vivacité de la jeune fille émeuvent le maître qui l’introduit dans son univers.  À mesure que s’affirme leur intimité, le scandale se propage dans la ville… »

Commentaire
J’ai lu ce livre dans le cadre de mon
challenge 2007 et j’ai passé un très bon moment de lecture.  Après les nombreux 10/10 vus un peu partout, je n’en attendais pas moins!!!  J’ai apprécié chaque moment de cette lecture, mais je me demande quelle impression j’en aurai dans 6 mois… Je ne sais pas si elle a été si marquante que ça. Le fait d’écrire les critiques rapidement ne nous laissent parfois pas le recul nécessaire pour savoir si ce livre nous a réellement marqués!  À voir!

D’abord, même en traduction (impossible de mettre la main dessus en VO par ici!), j’ai trouvé l’écriture très fuilde, très belle, la traductrice a fait un très bon travail et le texte original doit aussi avoir ces qualités.   Il n’est pas évident, en décrivant des tableaux, de garder un style accessible, doux et agréable à lire.   Je crois que ce que j’ai apprécié le plus, dans le roman, ce sont d’ailleurs les descriptions de tableaux, plus vraies que nature.  Dans le roman, on parle de plusieurs oeuvres et décrit la création de d’autres.  Ceci m’a poussée à aller voir les tableaux de Vermeer et à m’informer sur sa vie.  Cette jeune fille à la perle est vraiment un merveilleux tableau. 

J’ai aussi aimé l’idée de partir d’une oeuvre et d’imaginer ainsi la personne qui en fut l’inspiration.  J’ai dû observer la reproduction pendant au moins une heure, par petites périodes, tentant de capter son expression, ses pensées.  J’ai bien aimé le personnage de Griet ainsi que la peinture de la vie de l’époque; les classes sociales, les convenances, le quotidien).  J’ai aussi aimé la complicité artistique entre le maître et la servante.

J’ai tout de même perçu ce livre comme le récit de la perte de l’innocence, au sens propre comme au sens figuré.  Si au début elle n’est qu’une enfant quand elle court voir sa famille lors de la quarantaine, elle n’est plus quand elle quitte la maison Vermeer.  J’ai adoré cette phrase, répétée à ces deux occasions : Seuls les voleurs ou les enfants s’en vont en courant.  C’est aussi le portrait d’une servante, qui n’a plus le contrôle total de sa destinée, appartenant presque à ses maîtres.   C’est presque choquant – même si je sais bien ce que c’était à l’époque – d’entendre Griet mentionner qu’au fond, une servante, ça ne coûte rien.  

Si j’ai aimé me plonger dans ce imaginaire et dans le regard et les pensées de cette jeune fille à la perle, le personnage de Cornelia m’a franchement énervée.  Je n’aime pas les personnages qui sont tout noirs ou tout blancs… et c’est le cas pour celui-ci.  De plus, quand un personnage fait ou dit quelque chose de mesquin, nul besoin de rajouter « méchamment » ou « de façon cruelle » …  Mais ce n’est qu’un petit détail à travers une lecture plus qu’agréable.  J’ai aimé y croire, même si je sais que ce n’est que fiction, même si je sais que l’intuition artistique de Griet est improbable… J’ai aimé lire en couleur… lire avec des yeux d’artiste!  Reste à voir ce qui va en rester!

8,5/10

Pour vos yeux, les tableaux mentionnés dans le roman, avec l’explication du roman!  Je ne prétends pas que ce soit la réalité! 🙂

vermeer5.jpg La jeune fille à la perle   – Griet

 

vermeer2.jpg  Vue de Delft – Peinture vue par Griet au début du roman

vermeer3.jpg  La dame au collier de perles – Épouse de Van Ruijven

vermeer7.jpg  Une femme écrivant une lettre – 2e tableau de l’épouse de Van Ruijven

vermeer1.jpg  La laitière – Tanneke versant du lait

vermeer8.jpg  La jeune femme à l’aiguière – la fille du boulanger

vermeer6.jpg  Le concert – Van Ruijven (de dos), sa fille et sa soeur

 

jeune-fille-1.jpg Et un petit ajout, suite à une – très bonne – suggestion d’Emeraude, pour le plaisir de nos yeux de filles-filles… Cooooooooolin!!!  Je n’ai pas réussi à en trouver une meilleure!