Paul en appartement – Michel Rabagliati

Résumé
Nous sommes au début des années 80 et Paul, après avoir terminé ses études en graphisme, part en appartement avec sa copine Lucie sur le Plateau Mont Royal.

Commentaire
Ces jours-ci, j’ai besoin de lectures soit courtes, soit légères.  Petit coup de fatigue et écoeurantite aigüe des tempêtes de neige et du froid qui ne lâche pas.   Un épisode de « Paul » m’attendait bien sagement sur les tablettes de ma bibliothèque… parfait pour moi!

On y retrouve Paul, qui s’installe avec Lucie.  On y voit les débuts de leur relation alors qu’ils sont aux études dans une école de graphisme qui sera révolutionnée par Jean-Louis, nouvel enseignant très artiste et très proche de ses étudiants.  On y fera aussi la connaissance de tante Janette, qui a vécu une vie hors-norme et palpitante ainsi que de Coco la perruche (j’adore la perruche… vraiment mignonne et toujours les pattes dans les plats!)

Encore une fois, nous nous retrouvons 25 ans en arrière, avec les succès de l’époque (des chansons disco aux épisodes de Dynasty) et le paysage urbain d’il y a quelques années.  On y retrouve toujours beaucoup de sensibilité, les réflexions de Paul sont toujours empreintes d’une grande honnêteté.  J’aime beaucoup voir Montréal représentée par ces traits noir et blanc!

Si ce tome est moins drôle que le précédent et remue moins de souvenirs personnels en moi (quoi que le voyage d’étudiants à New York…), il est quand même rempli de moments drôles (les répliques de Tintin, les rencontres des parents, le réparateur) et émouvants (tante Janette).  Et j’ai adoré l’idée de la photo de la fin de la BD!

Bref, un bon moment de relaxation… et là, je vais tenter de me rendre au boulot… en espérant que la route soit maintenant ouverte!!!

8/10

La héronnière – Lise Tremblay

Résumé
« Les cinq nouvelles de « La héronnière » mettent en scène un village en perdition où, sous les mensonges du quotidien, se cachent des drames croisés.  Chacune d’elles aborde des aspects de la vie villageoise, derrière laquelle planent toujours le doute, les faux-semblants et le mystère.  Où naissent donc les monstres qui poussent les personnages de cette chronique de l,arrière-pays à poser des gestes irrévocables?

De son écriture simple et fluide, Lise tremblay cerne avec brio le clivage enetre ville et campagne.  Les citadins, en mal de tranquillité éet d’authenticieé, ont tôt fait de se heurter aux silences masquant difficilement les secrets douloureux des villageois.  Ces derniers, en proie au désarroi menaçant leur survie, balancent entre désespoir et fuite vers la ville.  Mais au-delà des considérations sociologiques, la fiction nous amène ici sur le terrai de l’âme humaine et aussi, peut-être, de l’âme d’une terre, l’esprit d’un lieu. »

Commentaire
Il est rare qu’un quatrième de couverture décrive si bien ce que j’ai ressenti à l’égard de ces nouvelles de Lise Tremblay.  Je me demande même ce que je vais trouver à y ajouter!  Après avoir aimé « La soeur de Judith« , de cet auteur, j’ai attrapé au passage ce recueil de nouvelles un peu sans savoir qu’il s’agissait de nouvelles.  Il faut dire que ce n’est pas mon genre littéraire favori au départ!

Pourtant j’ai passé un excellent moment de lecture dans ce petit village isolé des grands centres, qui tente de survivre dans un monde qui ne semble plus fait pour lui.   Le fait que toutes les nouvelles se déroulent dans le même village m’a beaucoup plu.  J’ai bien apprécié les allusions aux personnages rencontrés dans les nouvelles précédentes.   Le portrait que l’auteure dresse n’est pourtant pas gai.  Elle nous montre ce fameux village, qui survit grâce aux « étrangers » et aux chasseurs – et qui ne l’accepte qu’à moitié –  sous son plus mauvais jour.   Mais on y sent le désespoir, le clivage entre les villageois et les touristes qui, bien qu’ils y possèdent une maison et viennent au village depuis des années, ne seront jamais considérés que comme des étrangers.  L’écriture de Lise Tremblay, très simple mais très belle, s’accorde parfaitement à son sujet. 

Bien entendu, ce ne sont pas tous les petits villages qui sont aussi mal en point et qui vivent ainsi dans le passé.   Ce ne sont pas tous les villageois qui s’ennuient tellement qu’ils vivent par procuration la vie du village entier, loin de là!  Par contre, j’ai retrouvé l’atmosphère un peu « vase clos » de certains endroits que je connais, où tout le monde sait la vie de tout le monde mais où il y a plein de secrets de familles et de vieilles chicanes non résolues.   On s’y croirait, dans leurs festivals, leurs fêtes et leurs tentatives de parties de hockey. 

Ce qui est dommage, par contre, c’est qu’on réalise que plusieurs petits villages se meurent, les jeunes n’y restant pas et les plus vieux n’y faisant plus grand chose, par manque d’économie à faire tourner.  Triste mais vrai.

J’aime bien cette auteure… je lirai certainement autre chose d’elle!

8/10 

Tag-à-souvenirs!

C’est la faute à Ys si vous êtes en train de lire ces « premières fois » qui ne concernent aucunement la lecture!  Ne vous inquiétez pas, ça reste décent!  Ceux qui sont ici en raison d’une recherche avec « première fois » dans un moteur quelconque (ben quoi… yen a qui font ce genre de recherche « discrète ».. avec les cookies, rares sont les personnes qui veulent que leur mère – ou grand frère agaceux – mère troombe sur des mots-clé derecherche bien explicites à ce sujet, non?), vous ne risquez pas de trouver grand chose, je n’ai nullement l’intention de dévoiler ici de mode d’emploi pour quelque première fois que ce soit!!!

Les règles?

Répondre aux questions (ça, c’est la partie que j’aime bien!)
Taguer 6 personnes à notre tour! (ça, c’est la partie que j’aime moins!)

Premier job:  Ma première « jobbine » était d’être monitrice de patinage artistique.  Je m’occupais des petits-petits (2-5 ans… c’est impressionnant les angles que peuvent faire – sans se briser – les pattes de petits de 2-5

ans quand ils font un vol plané en patin!  Je les préparais pour des petites compétitions, montait leurs numéros de spectacle… c’était cute à mort avec leurs petits costumes à paillettes!  J’avais aussi des plus grands élèves mais c’est mes bébés-patineurs qui m’ont le plus marquée!  C’est probablement pour ça que j’ai choisi de travailler avec des enfants de cet âge dans ma « vraie job ».  Plus tard j’ai été guide touristique… et comme j’ai souuuuvent de la visite chez moi, je pratique encore à temps partiel!  Ben quoi… quand on connaît par coeur tous les mautadits numéros de téléphones et toutes les distances entre telle et telle ville ou attraction touristique… c’est quand même pratique!  J’ai déjà dit que j’avais une mémoire stupide, n’est-ce pas!  Ca fait quand même 15 ans de ça!!

Première voiture:  Première voiture à moi, une Saturn « couleur poussière » (pour ne pas avoir à laver l’extérieur souvent) qui m’a toffé 9 ans et 295 000 km.  À la fin, c’était une épave ambulante et me rendre du

point à au point B devenait un réel challenge!  Je me serais cru dans Amazing race à tous les jours!!!  Mais bon, je trouvais ça un peu normal que je sois la seule à être capable de conduire le bazou en question!  Imaginez ma surprise quand j’ai eu une voiture neuve!!  Une voiture qui ne stallait pas à tous les coins de rue à moins de donner du gaz à un moment précis du cycle du moteur, j’ai réalisé que ça existait!!!!

Première page de scrap/web:  Ben… celle-ci!  Je suis blogonulle mais je suis encore pire avec mes 10 doigts!  Voir mes prouesses d’emballage pour plus de détails!!!

Premier voyage: Plus difficile celle-là… quand j’étais petite, aller à Québec, c’était un voyage, dans ma petite tête!!!!  Premier voyage hors du

pays, c’était aux États-Unis.  La Floride, colonie de vacances des Québécois, en voiture en longeant la côte.  J’ai été tellement détestable pendant ce voyage (faut me pardonner… j’avais 13 ans, un copain dans ma région et un camp d’été de patinage… un voyage en famille, ça me tentait moins que pas!) que ma mère refuse encore d’en parler!    Moi j’avais beaucoup aimé mon voyage (en fait, je lisais toute la journée sur la plage ou sur le balcon avec mes – charmants – voisins de condo en disant à mes parents que je restais enfermée dans la chambre d’hôtel à l’air climatisé pour les faire se sentir coupables ben comme il faut de m’avoir traînée là.  Ils ont dû trouver que les lampes du condo avaient des propriétés bronzantes!) mais le reste de la famille sont encore traumatisés!  Ne vous en faites pas, je ne suis plus aussi détestable!!!

Premier baiser: Premier bisou, je devais avoir 4-5 ans… un bisou vite-vite sur le bec avec un copain juste pour prouver aux autres copains que ça ne

m’écoeurait pas (ce qui était totalement faux, un bisou à Yann ou à un serpent, c’était aussi dégueu l’un que l’autre dans ma tête de fillette!)  Mais je pense qu’il a été plus traumatisé que moi car ce bisou-là l’a – à ses dire – fait revirer de bord!  Vous vous inquiéteriez, à ma place?  Et le premier vrai baiser, plusieurs années plus tard… un agréable souvenir… que je vais garder pour moi!

Puisque je n’ai pas le choix (ça me met toujours mal à l’aise), je vais tagguer Charlie Bobine (je la taggue tout le temps, pauvre elle!!!), Fashion, Amanda, Stéphanie, Lune de Pluie et Bladelor.  Je n’ai pas eu le temps de faire le tour des blogs aujourd’hui donc je ne sais pas trop si quelqu’un d’autre vous l’a déjà refilé… Si ça ne vous tente pas, ya pas de souci!

Seven Up – Janet Evanovich

7up.jpg Résumé
Tout ce que Stephanie Plum, chasseuse de primes, a à faire est de trouver (et idéalement d’appréhender) Eddie DeChooch, une espèce de mafioso à la semi-retraite de l’âge de Grandma Mazur.  Toutefois, celui-ci semble avoir un talent particulier pour disparaître juste au bon moment. 

De plus,  Dougie a mystérieusement disparu et Stephanie mettra tout en oeuvre pour le retrouver, avec l’aide de Ranger, son mentor (et possible superhéros).  Mais l’aide de Ranger semble, cette fois, avoir un prix!

Commentaire
Mais comment elle fait, Janet Evanovich?  À chaque fois que je me dis que je vais cesser la série pour un moment, que ça commence à devenir un peu répétitif par moments et que je vais me laisser un peu de temps pour m’ennuyer de tout ce beau petit monde (bon, ok, j’avoue tout, surtout de Morelli et Ranger!!), elle réussit à finir sur un truc incroyable… et sur lequel je voudrais avoir des détails!!

En fait, ce volet des aventures de Stephanie Plum a, encore une fois, tous les éléments pour plaire.  Une histoire pas possible, des personnages hauts en couleurs et des aventures complètement incroyables de notre héroïne qui pourrait facilement enseigner à tous l’art de se mettre les pieds dans les plats.  Même moi, j’ai l’air complètement inoffensive, comparé à Miss Plum (quoi que personne n’a jamais osé me mettre un fusil dans les mains…). 

Les scènes de famille des Plum sont hilarantes.  La mère de Stephanie est une sainte!  Et voici donc que Valerie, Sainte Valerie, la soeur plus-que-parfaite de Stephanie débarque avec ses deux enfants.  Son mari ayant préféré disparaître aux Caymans avec la babysitter (à laquelle Valerie a offert un beany baby pour son anniversaire), elle a décidé de revenir à Trenton… et de devenir lesbienne.   Grandma Mazur est toujours aussi farfelue et imprévisible. 

J’ai toutefois moins accroché à cet épisode… moins de Ranger et de Morelli, d’une part, et d’autre part, les personnages secondaires de Mooner et Dougie, que j’ai bien aimés dans le volume précédent, m’ont un peu ennuyée dans celui-ci.  Je crois sincèrement que je vais faire une pause dans la série. 

Toutefois, ce fut une lecture quand même agréable, avec de nombreux éclats de rire… impossible de ne pas sourire en imaginant une méga bataille de boue entre Stephanie, Lula et des lutteuses professionnelles!  Quoi qu’on en pense, les romans de Janet Evanovich nous font la plupart du temps passer un très bon moment!

7,5/10

Gin tonic et concombre – Rafaële Germain

Résumé
« À trente-deux ans, Marine Vandale attend encore le grand amour.  Celui qui décoiffe, qui jette par terre, qui fait peur et qui rend fou. « C’est pas en passant tout ton temps avec trois gars que tu vas le trouver, en tout cas! » lui répète sa mère.  C’est que Marine, son ex Laurent, son coloc Jeff et leur meilleur ami Julien sont inséparables.  Ensemble, ils tâchent de naviguer dans les eaux troubles de la trentaine, de devenir de vrais adultes et d’apprivoiser l’amour.

Mais ce qui semblait un jeu d’enfants autrefois l’est de moins en moins, et les gaffes d’aujourd’hui n’ont plus la légèreté de celles de leurs vingt ans.  Pourtant, ils continuent d’espérer, chacun à sa manière.  Et de rencontre en rencontre, d’homme en homme, au travers de mille situation qu’elle décrit comme étant du « véritable théâtre d’été », Marine persiste à croire qu’un jour elle prouvera à sa mère que contre l’amour on ne peut rien faire. »

Commentaire
Je l’avoue sans honte, j’avais adoré « Soutien-gorge rose et veston noir« , de Rafaële Germain » (qui sera adapté au cinéma, semble-t-il!  La bonne nouvelle du jour!).  C’est mon « chick lit » préféré et de loin.  Et voilà que l’auteure sort un nouveau roman, qui semble être tout à fait dans le même ton et que moi, je dois passer une journée entière dans des loges avec une gang de filles en raison d’un spectacle de baladi!  Il me fallait quelque chose de léger-qui-ne-demande-aucune-concentration pour passer le temps sinon j’allais virer folle!  Mon a-priori était très positif!

En fait, je ne suis pas bien difficile avec ce type de littérature.  Je demande trois choses:
1)  Un Homme avec un grand H (idéalement deux)
2)  Une héroïne plus folle que moi (bon, ok, quand même pas facile, celle-là!)
3)  Et surtout, SURTOUT:  Savoir après 20 pages avec qui l’héroïne-cinglée va finir et m’amuser le reste du temps à les voir s’empêtrer dans des situations pas possibles (et aussi baver devant l’Homme avec un grand H… mais ça, c’est une autre histoire!). 

Et dans ce cas-ci, bien que j’aie aimé une grande partie du livre… ÇA N’A PAS FINI COMME JE LE VOULAIS!  Et c’est assez pour me faire « babouner » comme un gros bébé pendant une bonne demi-heure!  Et non, je ne spoile rien du tout parce que je pense que la plupart des lectrices vont aimer la fin en question!  Mais pour ma part, je me suis sentie trahie!!! 🙂

Pourtant, ça commençait bien!  Un groupe de copains soudés depuis un bon moment, qui se disent tout et qui vivent comme des éternels adolescents dans un monde à part, ça ne pouvait que me plaire. Ceux qui me connaissent un peu « pour vrai » comprendront pourquoi!  (Un indice?  L’ex avec qui on est resté ami : check, le grand chum gay: check, les copains qui vont et qui viennent chez moi comme dans un moulin: check, l’espèce de bulle affectueuse pratiquement impénétrable: check… me manque juste un coloc!)  Plusieurs personnages m’ont beaucoup plu, malgré (et probablement à cause de) leur côté un peu caricatural et les situations abracadabrantes le sont réellement!  J’ai souri à de nombreux endroits et j’aime beaucoup la façon haute en couleurs de raconter les choses.  La complicité du petit groupe en est comique (ils font tous les mêmes commentaires)!  De plus, j’apprécie particulièrement les dialogues et les descriptions de petits détails (que certains trouveraient insignifiants) mais qui m’ont permis de voir la scène comme au théâtre.  J’aime ce genre d’écriture très visuelle.  Bon, ok, il y a des phrases que je suis pas parvenue à comprendre malgré tous mes efforts!  Mais le livre se lit quand même bien et on passe un bon moment.

En fait, j’ai passé un très bon moment pendant les 3/4 du roman, où j’étais enthousiaste.   Mais près un certain temps, j’ai commencé à trouver des longueurs et j’avais hâte de voir où ça s’en allait.  Et comme ce « chick lit » ne finit pas comme je l’aurais voulu, je garde un souvenir assez mitigé du roman, malgré que j’en aie apprécié une bonne partie.  J’ai déjà dit que j’étais bizarre?? 

6,5/10

Prix Biblioblog 2008

Ca y est, la sélection du Prix Biblioblog 2008 est sortie! Les rédacteurs ont choisi 7 romans parmi lesquels les rédacteurs et les internautes devront choisir.  La sélection?

1.  Catherine Clément – La princesse mendiante
2.  Philippe Doumenc – Contre-enquête sur la mort d’Emma Bovary
3.  Laurent Graff – Il ne vous reste qu’une photo à prendre
4.  Hélène Rioux – Mercredi soir au bout du monde (mon billet ici)
5.  Jean Teulé – Le magasin des suicides
6.  Joelle Tiano – L’enchanteur et illustrissime gâteau café-café d’Irina Sasson (mon billet ici)
7.  Lyonel Trouillot – L’amour avant que j’oublie

Je vous invite à aller visiter le site de Biblioblog pour plus d’informations ainsi que pour découvrir les sélections du Prix Biblioblog de la Critique, les règlements, les billets des rédacteurs du Biblioblog sur les romans choisis, ainsi que le prix!

Bonne lecture!

La mort du roi Tsongor – Laurent Gaudé

Résumé
« Dans une Antiquité imaginaire, le vieux Tsongor, roi de Massaba, souverain d’un empire immense, s’apprête à marier sa fille.   Mais au jour des fiançailles, un deuxième prétendant surgit.  La guerre éclate: c’est Troie assiégée, c’est Thèbes livrée à la haine.  Le monarque s’éteint; son plus jeune fils s’en va parcourir le continent pour édifier sept tombeaux à l’image de ce que fut le vénéré – et aussi le haïssable – roi Tsongor.

Roman des origines, récit épique et initiatique, le livre de Laurent Gaudé déploie dans une langue enivrante les étendards de la bravoure, la flamboyante beauté des héros, mais aussi l’insidieuse révélation, en eux, de la défaite.  Car en chacun doit s’accomplir, de quelque manière, l’apprentissage de la honte ».

Commentaire
C’est un commentaire de BelledeNuit, qui tient son blog depuis peu, qui m’a fait me diriger vers ce livre pour lequel elle a eu un coup de coeur.  De plus, quand je suis tombée dessus, je fouinais pour mon swap Afrilire et je me suis dit que même si l’auteur n’est pas Africain, le fait qu’il se déroule dans une Afrique imaginaire et passée pourrait me mettre dans l’ambiance!  Ben quoi!  Toutes les raisons sont bonnes!

Tout au long de ce livre, lu au coin du feu chez moi, j’ai cru entendre les mots d’un conteur qui me parvenaient d’un autre âge, d’un autre monde, du coin d’un feu depuis longtemps éteint.  Les mots sont tout simples, mais j’ai adoré la plume de l’auteur.  J’ai cru entendre une vieille légende.  Et oui, je dis bien entendre car c’est l’impression que ça m’a fait.  

C’est une histoire bien humaine, que celle de cette belle cité de Moussaba érigée au prix d’efforts et de 20 ans de conquêtes   Un événement heureux gâché par un incident… qui influencera tout un monde et les projettera tous dans une guerre sans merci qui durera des années et des années.  Et comme dans bien des guerres, armées comme personnelles, la vengeance et l’orgueil éclipsent bien souvent la raison première de la bataille… raison qui finit trop souvent pas être oubliée.  Cette lecture m’a amenée à réfléchir sur de nombreux conflits, cette éternelle histoire qui commence sur une idée, des convictions… et qui se poursuivent pour le pouvoir ou simplement par habitude, pour gagner, laissant derrière une grande désolation.  Conflits remplis de batailles qui trahissent souvent la cause même pour laquelle on se battait au départ.   Humain, quoi.  Et la quête de Souba, quête d’acceptation, quête initiatique est tout aussi humaine. 

J’ai bien aimé les descriptions des différentes tribus hautes en couleur, les terres africaines que parcourt Souba, les cités et les déserts.  Laurent Gaudé réussit également à décrire des scènes d’une grande violence sans sombrer dans le morbide.  Le beau côtoie l’horreur et la mort.  Afrique imaginaire peut-être… mais tout de même très actuel.

Un bien agréable moment de lecture.  La seule chose qui m’empêche d’en faire un coup de coeur est qu’il m’a manqué ce petit « quelque chose » pour m’attacher davantage aux personnages.   Mais tout de même, il s’agit d’un livre que je n’oublierai pas de sitôt!

8/10

Un taxi la nuit – Pierre-Léon Lalonde

Résumé
« Au coucher du soleil, la ville de Montréal se transforme.  Les bureaux se vident et les bars se remplissent.  Bientôt, la faune nocturne envahit la métropole.  À travers ses déambulations nocturnes, un chauffeur de taxi devient le témoin – parfois l’acteur – d’une vaste comédie humaine.

Il dresse le portrait de ses passagers et raconte ses courses invraisemblables.  Surtout, il décrit la ville qu’il aime, en chialant au passage sur les nids-de-poule et les maudits 4×4!  Comme les clients qui montent à bord de son taxi, il emmène ses lecteurs dans un court voyage, dans une zone de transit où les petits détours ne sont pas exclus.

Journal de bord publié initialement sous forme de blogue dans Internet, les textes conservent ici leur chronologie inversée.  Autre voyage, dans le temps cette fois, le lecteur est invité à retourner dans le passé en lisant le livre à rebours.  Mais libre à lui de commencer sa lecture par la fin! »

Commentaire
Comment moi, qui n’avait jamais posé les yeux sur le blog « Un taxi la nuit » ai-je pu décider de lire ce livre?  C’est tout simple!  En fait, c’est la faute de Venise, qui en a fait un billet récemment et qui m’a tentée.  Comme un jour ou deux après le billet en question, le livre m’a fait des clins d’oeil en librairie et qu’il m’a suppliée de l’adopter… je n’ai pas su résister et me voilà partie pour une bien agréable ballade en taxi!

Un taxi la nuit, c’était d’abord un blog.  J’ai beaucoup apprécié retrouver à travers ces pages l’énergie qui se dégage souvent de ce type de communication.  On sent l’humain derrière, avec toutes les facettes et la variabilité que ça implique.  J’ai bien aimé cette juxtaposition de différents niveaux de langage.

De plus, j’ai vraiment eu l’impression que l’auteur me racontait personnellement ses courses en cab, pour me faire partager son quotidien.  Et non seulement ça!  À maints endroits, c’est comme si j’y étais dans ce taxi.  Comme si j’observais toutes ces péripéties, bien cachée dans un recoin du véhicule.  

Ce livre, je l’ai dégusté à petites doses, chaque soir, pour bien goûter chaque anecdote.  Je ne sais pas si j’aurais autant apprécié si je l’avais lu tout d’un coup.   Bien qu’ils soient nécessaires pour comprendre l’univers du taximan et tout à fait à leur place dans le livre, j’ai passé plus vite les épisodes où ça parle principalement d’argent, mais ça, c’est bien personnel car c’est un sujet qui me rend à chaque fois bien mal à l’aise; je n’en parle que très rarement.  Mais j’ai relu quelques fois certains autres passages de moments qui ont « fait sa journée » et qui m’ont remplie d’émotion.

Et il faut dire que Montréal, vue de façon très réaliste de ses rues, est magnifique dans ce livre.  Pas idéalisée, pas romancée.  On sent que Montréal est aimée pour ce qu’elle est; belle ou moins belle, pleine de couleurs, de textures,  (je suis presque certaine que j’ai piqué ce bout de phrase dans le livre… mais je suis un peu paresseuse pour tenter de retrouver la page en question!!!).  Étudiante, je faisais partie de ces illuminées qui s’y balladaient sans but de jour comme de nuit, en ouvrant grand les yeux pour tenter de ne rien manquer.  Je n’y habite plus mais je garde encore une relation particulière avec cette ville qui est remplie de souvenirs et qui a hébergé toute une époque de ma vie.   Les photos présentées, très urbaines, je les ai trouvées magnifiques et j’ai tenté à chaque fois de reconnaître le coin de rue, l’autoroute ou le bâtiment représenté. 

Un bien agréable moment de lecture pour moi!  Ah oui!  Mention spéciale pour les titres des billets et des photos que j’ai trouvés savoureux!!!

8,5/10

Tant qu’à faire, je vais être à la hauteur de ma réputation de « Miss anecdotes »…  Il y a certains mots « parlés » que, lorsque je les vois écrits, j’associe tellement à quelqu’un dont je préférerais ne pas me souvenir qu’ils me font grincer des dents à chaque fois.  C’est le cas, par exemple, pour « piasse », « chus » (pour « je suis »), « sua » (pour « sur la »), formes utilisées dans le livre et qui contribuent d’ailleurs à lui donner sa couleur et sa saveur particulières.  Sauf que moi, ces mots-là… arghhhhh!!!!  Je me souviens des conversations msn interminables et désagréables où ces mots étaient écrits aux deux lignes… et je me crispe!  On s’entend ici que ça n’a rien à voir avec la qualité du livre… et oui, je l’avoue, ce commentaire de type « tranche de vie » est complètement inutile… mais fallait que je le dise pareil!!! Bon-e !!  

Empire Falls (Le déclin de l’empire Whiting) – Richard Russo

Empire-Falls.jpg Résumé
« Bienvenue à Empire Falls, dans le Maine, autrefois puissant centre industriel à présent livré à la faillite et l’ennui. Miles Roby, le gérant du grill, nous guide dans cet univers de petites misères et grandes décadence où tout le monde se connaît et où Mrs Whiting, incarnation tyrannique d’un passé prospère, règne en maître. Témoin d’une galerie de personnages drôles et bouleversants, hanté par le souvenir de sa mère, il se débat entre sa future ex-femme, son adolescente de fille, et son père, imprévisible et abusif. La découverte de lourds secrets de famille va bientôt bouleverser sa vie… »

Commentaire
J’ai lu ce livre dans le cadre de mon challenge 2008.  Il était chaudement recommandé par Allie, avec qui j’ai souvent des goûts communs et je suis entrée dedans avec enthousiasme. 

Anecdote, tout d’abord (comme si mes billets ne renfermaient pas davantage d’anecdotes que d’opinions littéraires proprement dites!!!  Je me décourage parfois moi-même!!).  Après quelques chapitres seulement, j’ai eu un flash… et je savais exactement comment le roman allait se terminer.  Habituée à anticiper le contenu des romans (c’est la croix que je suis sans doute condamnée à porter, alors que je n’anticipe JAMAIS que 22 boîtes empilées l’une par-dessus l’autres s’effondreront à coup sur dans le transport entre la voiture et la maison), je n’ai pas été réellement étonnée, même si je trouvais que mon imagination était pas mal précise, cette fois!  Et toujours, des pressentiments, des prédictions un peu trop justes…  Et soudain, à la page 443 (sur 481), j’allume!  Ce roman a été adapté à l’écran!  Étant une écouteuse de télé à l’attention très partielle et sélective, je n’avais que retenu que des flashes, des idées, que je n’avais pas reliées entre elles… mais qui ont fait que, tout au long du roman, je me sentais réellement comme un devin!  Ouffff!!!  J’avoue m’être fait peur sur ce coup!!! C’est que je n’ai aucune envie de devenir la prochaine Jojo Médium, moi!!!  Fin de l’anecdote!

Cette histoire est l’histoire de gens simples.  Des gens qui ont choisi de rester dans la petite ville d’Empire Falls malgré le fait qu’elle ressemble de plus en plus à une ville fantôme et qu’elle se nourrisse encore des souvenirs de ce qu’elle était 40 ans plus tôt, alors que l’économie était à son apogée.  La plupart n’a pas fait d’études, la plupart a renoncé à ses rêves et se laisse porter par la vie.  Les personnages sont généralement nuancés, très humains, avec tout ce que ça implique de faiblesses. 

On y rencontre Miles, trop bon, patron du Empire Grill, ayant abandonné ses études pour venir au chevet de sa mère malade et tant aimée, qui retourne des hamburgers sur le grill depuis.   Janine, future-ex-femme de Miles, qui fait tout ce qui est en son pouvoir pour devenir ce qu’elle aurait voulu être.  Walt, futur mari de la futur-ex-femme, qui tente d’être amical avec le futur-ex-mari en venant hanter le Grill tous les jours.  Tick, la fille de Miles, adolescente qui tente de survivre à l’école secondaire.  Max, le père de Miles, profiteur à souhait qui considère tout ce qui lui arrive comme une opportunité.  Et Mme Whiting, qui possède presque tout Empire Falls et qui règne en reine, à sa manière. 

L’histoire principale se déroule sur quelques semaines… mais le passé et les secrets qui la sous-tend hantent chacun des personnages.  L’histoire devient presque personnage à son tour.  J’ai eu besoin d’un peu de temps pour y entrer (il y a beaucoup de personnages et, même si Miles est le principal, la plupart sont quand même assez fouillés et bien présentée)  car la mise en place est assez longue.  Toutefois, lorsque j’ai été bien accrochée à cet univers, j’ai été happée.  J’ai eu de la sympathie pour tous les personnages.  Bon, j’avoue avoir vraiment eu de la difficulté avec Max (il m’a vraiment, vraiment horripilée une grande partie du roman… à m’en faire rager) mais au final, j’ai vu du bon en lui aussi.  Il a le mérite de profiter de la vie… même si c’est la plupart du temps au détriment des autres!

Malgré le thème et les petites misères, l’auteur réussit à garder un ton tout de même empreint d’un certain humour ironique.  Il évite généralement de tomber dans le pathétique et c’est quelque chose que j’apprécie généralement dans un livre. 

Au final, malgré un démarrage un peu lent (à mon goût à moi), j’ai beaucoup aimé cette lecture et c’est avec regret que j’ai refermé mon livre.  Par la suite, j’ai passé un bon moment à rêvasser afin de m’imaginer la suite de la vie de ces personnages auxquels j’ai fini par m’attacher. 

8,5/10

Effroyables jardins – Michel Quint

Effroyables-jardins-copie-1.jpg Résumé
« À chaque fête, chaque Noël, chaque anniversaire, il fait le clown.  Il revêt son costume grotesque, son nez rouge et devient « le plus triste des clowns tristes ».  Ce père fait honte à son fils.  Jusqu’au récit de l’oncle Gaston: un dimanche, après une sortie au cinéma, ce dernier lui raconte tout. L’histoire sublime et banale d’un résistant et d’un soldat allemand.  Celle qui a fait du père un héros. »

Commentaire
C’est dans le cadre de mon challenge 2008 que j’ai découvert ce récit.  En effet, de mon côté de l’océan, il n’est pas au programme dans les écoles et si je n’avais pas eu à trouver un « Q » pour le challenge en question, je serais probablement passée à côté… et j’aurais manqué quelque chose! 

Ce livre a été écrit à l’occasion du procès de Maurice Papon (qui était, je l’avoue, un illustre inconnu pour moi… par chance, mon édition contient un très intéressant dossier à la fin, qui m’a permis de me situer davantage) où un clown triste aurait tenté d’assister au procès. Le récit, écrit en rétrospective, raconte une anecdote ayant eu lieu en France, lors de la deuxième guerre mondiale, alors que quatre jeunes sont pris en otage par l’armée allemande et attendent d’être fusillés.

J’ai surtout apprécié les images dans ce roman.  Images fortes, omniprésentes.   Par le récit de quelques anecdotes, on réussit à saisir une partie de l’étendue de ce qui est arrivée à ce moment-là.  L’humain dans ses meilleurs et ses pires jours.  La bêtise humaine.  Et la grandeur humaine aussi.  Comme ces clowns augustes, patauds, petits mais qui volent la vedette des spectacles de clown, on voit des gens ordinaires, des gens simples, qui ont finalement réussi quelque chose de grand.  Par l’humour, la dérision, certains actes aparaissent sous une meilleure lumière.  Le personnage du soldat allemand m’a aussi particulièrement touchée.  Et la raison pour laquelle ces otages avaient été choisis m’a chamboulée.

Un roman aussi qui nous rappelle de na pas oublier, de ne jamais oublier.  Pour ne pas recommencer.  Un moment de lecture qui fut somme toute très fort.  

Et pourtant, il avait bien mal commencé, ce moment.  Les premières pages, racontées par un adolescent qui considère tous et chacun comme des cons et des connes, en langage adolescent, ne m’ont pas vraiment plu en raison du style.  Je me suis alors dit que bon… c’était court!  Sauf qu’au moment où Gaston prend la narration, je suis réellement entrée dans l’histoire.  Et je l’ai finie en sanglots.  Après avoir médité sur l’histoire, je me suis plongée dans le dossier, très simple mais très bien fait, qui explique aux personnes comme moi qui ne connaissent cette période de l’histoire que par les romans certains faits et met en lumière plusieurs aspects du récit. 

8,5/10