Pachinko – Min Jin Lee

Le comment du pourquoi

J’ai pris ce roman totalement au hasard, dans les titres qui étaient dans ma liseuse. Il m’avait beaucoup tentée lors de sa sortie en anglais, puis, bizarrement, je l’ai oublié. Comme quoi… 250 autres titres. Que dis-je… je REFUSE de compter mes ebooks oubliés! Genre que je ferme les yeux, bouche mes oreilles et chante LALALALA quand j’y pense! Toujours est-il que j’ai cliqué dessus. Et je viens d’écrire un paragraphe complet pour ne rien dire pantoute. Retrouverais-je mes bonnes habitudes bloguesques?

De quoi ça parle

Nous sommes ici dans une saga familiale qui s’étend sur quatre générations, dans un contexte qui m’était totalement inconnu. En effet, nous suivrons Sunja, sa mère et sa descendance, nés en Corée sous l’occupation japonaise, mais immigrés au Japon, pendant une grande partie du 20e siècle. Adolescente, elle tombe amoureuse d’un homme plus âgé, mais lorsqu’elle se retrouve enceinte et qu’elle découvre qu’il est marié, elle refusera de le revoir et épousera Izak Baek, qui considèrera le bébé comme son fils. Ensemble, ils partiront pour le Japon et y vivront tous les bouleversements du siècle.

Mon avis

Je sais, ma description a l’air plate à mort mais je vous jure que le roman m’a passionnée. Vous savez, en tant qu’occidentale, je suis surtout au fait des discriminations que nous avons perpétrées, mais le sort des Coréens au Japon m’était totalement inconnu. C’est dans ce temps-là qu’on réalise à quel point notre vision du monde est biaisée par notre background culturel et combien il y a de visions différentes d’une même situation. Ici, le Japon est vu par le biais du vécu d’une famille coréenne et pendant une grande partie du siècle, il n’y faisait pas bon être Coréen. Le racisme y est banal et ancré dans la culture. Les Coréens sont considérés comme des êtres inférieurs, sales, colonisés et ne peuvent avoir accès à la plupart des emplois ou même des logements. Sunja et Izak, malgré tout leur bon vouloir et leur travail acharné, vont se heurter à des barrières innombrables… et ça ne s’arrêtera pas avec eux. Le statut des Coréens au Japon depuis plusieurs générations et pourtant toujours considérés comme des étrangers et n’ayant pas la nationalité est réellement particulière. Riches ou pauvres, les Coréens ont peu de moyens d’être considérés pendant cette période. Comment leur demander de s’identifier au Nord ou au Sud alors que quand ils y habitaient, cette séparation n’existait pas?

Autre élément intéressant pour moi; la différence de façon de penser. Le sort de certains personnages, qui ne sera jamais tendre, crève le coeur mais leurs réactions nen sont pas toujours simples à comprendre pour l’occidentale que je suis. La douleur de Noa face à son passé, la culpabilté de Sunja, à qui personne ne va pardonner une erreur de jeunesse, et même la réaction face à Etsuko étonne parfois. La notion d’honneur, le rôle de la femme, tout est un peu différent. Pas complètement différent pour l’époque, mais un peu.

Certes le roman a plus de 600 pages, mais la plume est simple et ça se lit hyper facilement. Ici, pas de chichis, pas de longues descriptions de lieux ou d’atmosphères. On va droit au but et l’accent est mis sur l’action et les personnages. C’est peut-être ce qui m’a manqué pour en faire un réel coup de coeur, mais malgré le ton un peu détaché, j’ai dévoré ces pages pour voir ce qui allait arriver à cette famille. J’ai davantage aimé le début du roman, les plus vieux personnages sont mieux dessinés, mais à travers les générations suivantes, nous voyons évoluer la société japonaise et coréenne. J’aurais juste aimé les voir évoluer davantage. Ça parle de racines (et de déracinement), d’appartenance, d’isolement et de résilience. Ça parle d’amour et de famille, quand l’Histoire s’en mêle.

Très bonne lecture!

4 Commentaires

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  1. Une belle tentation, merci.

    1. J’aime me faire tentatrice!

  2. Une lecture passionnante j’ai adoré! Une adaption cinématographique est d’ailleurs bientôt en cours. Dans le même thème je recommande l’île des femmes de la mer de Lisa See, sur ces pêcheuses traditionnelles coréennes et comment certaines furent enrôlées de force comme femmes de réconfort pour les japonais. Poignant. Merci pour votre blog, toujours plein de bonnes idées lectures.

    1. Oh, je ne connais pas le roman de Lisa See… mais je suis hyper intriguée. C’est vrai que ce roman est passionnant. Ça nous emmène ailleurs. Je ne savais pas que’il y aurait une adaptation ciné, je vais clairement le regarder!!

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