Mukbang – Fanie Demeule

Vous reprendrez bien un peu de Fanie Demeule? Toujours, n’est-ce pas! Et celui-ci commence comme si de rien n’était… mais quel ouvrage. J’en ressors complètement « chouquette », comme dit ma nièce!

De quoi ça parle

Kim Delorme ne s’est jamais sentie aimée et intégrée dans sa famille. Sa vie est sur internet, ses passions sont les jeux vidéos et les réseaux sociaux. Dès qu’elle le peut, elle part pour sa future carrière : youtubeuse professionnelle. Elle va par la suite découvrir l’univers des mukbangs, ces vidéos où des gens ingurgitent de grandes quantités de nourriture.

Mon avis

J’ai été sincèrement, mais sincèrement par surprise par ce roman. Le début monte en puissance et juste au moment où je commençais à me dire que ça devenait un peu longuet, ces histoires de bouffe (il faut dire que je venais de faire une soirée poutine avec mes neveux et que j’avais d’avance un peu mal au coeur), il se passe un truc, la perspective change… et je n’ai pu le refermer avant de l’avoir terminé. C’est tellement ancré dans notre époque, tellement révélateur de l’obsession des réseaux sociaux et de la popularité que ça fait mal. Kim, l’héroïne, est perdue et ne sait pas qui elle est pour elle-même, tant qu’elle est « quelqu’un » pour des milliers de gens qu’elle ne connaît pas. Et c’est tellement triste, surtout qu’elle le voit, le vide derrière ses yeux et son sourire.

Extrêmement dérangeant, la glissement s’effectue et l’isolement s’installe. Encore une fois, le thème de l’obsession est très bien exploité par l’autrice et si la caricature peut être humoristique au départ, on réalise rapidement qu’il n’y a rien de drôle dans la situation. On part de petites vidéos youtube lisses qui se prennent au sérieux, toutes en petits surnoms pour les abonnés, en phrases bien-être qui ne veulent rien dire et en mises en scènes : l’univers du paraître et de l’artificiel. Puis, soudainement, le mukbang. Et la dérape.

Comme lectrice, j’ai ressenti un grand malaise mais également, bien malgré moi, le sentiment d’urgence de Kim et le déplacement des priorités vers le virtuel. Tout ça sans comprendre comment on peut en arriver là. Pour le moins déstabilisant, surtout qu’en trame de fond, on entend s’agiter les profiteurs. La deuxième partie nous permet de comprendre comment on a pu en arriver là et nous rencontrons d’autres personnages qui gravitent autour de Kim. Ceux-ci ont été impliqués dans son histoire et quand on réalise, quand on comprend… c’est encore une fois extrêmement dérangeant.

Si j’ai regardé les codes QR au début de ma lecture, j’ai rapidement abandonné pour ne pas interrompre ma lecture. Je dirais que ça se lit très bien sans mais bon, je manque peut-être de quoi et je ne le sais pas!Ceci dit, un vrai portrait de la cyberdépendance qui nous fait réfléchir aux conséquences sur nous-même et sur les gens qui nous entourent.

2 Commentaires

  1. A lire à jeun, donc.

    1. Oui, vraiment!

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