Mauvais genre – Chloé Cruchaudet

Mauvais genreJe pense que j’ai dû voir cette BD dans au moins 5 tops BDs cette année.  Du coup, quand j’ai eu la chance de la lire, je n’ai pas hésité… et j’ai bien fait.   Je savais un peu de quoi il était question, mais j’ai quand même été surprise d’apprendre que ça se basait (librement) sur une histoire vraie.  Des fois, on dirait vraiment que je débarque!

 

Dans cette BD, dont j’adore vraiment, vraiment beaucoup les illustrations dans les tons de sépia avec des touches de rouge, nous emmène dans le Paris du début du siècle.  Louise rencontre Paul lors d’une valse et ils se marient quelques temps plus tard.  Mais il y a la guerre, que Paul ne réussit pas à supporter.  Une blessure infectée ne suffit pas… il lui faut déserter.

 

Si vous avez vu la couverture, vous pouvez vous imaginer de quelle manière il réussira à vivre pendant ses années de déserteur.    S’ensuivra une exploration du genre, de soi, du personnage qui passe de moyen de survie à véritable identité.  Car si Paul est banal, Suzanne, son alter-ego féminin , fascine et attire tous et chacun, homme ou femme.   Il se laissera prendre au jeu, deviendra Suzanne, laissant un peu Louise de côté.  Louise a de la difficulté à trouver sa place dans cet étrange duo Paul/Suzanne.  Elle ne reconnaît plus son mari, changé par la guerre, par leur vie, leur misère.  Il se laisse séduire par Suzanne, par ce qu’elle est et ce qu’elle suscite et le quotidien n’est pas de tout repos pour Louise, qui l’a pourtant fait vivre pendant 10 ans.   Et malgré tout on sent venir la spirale de violences, d’alcool et de confusion qui se profile…

 

Bref, un mélange bien particulier d’exploration du genre, de la personnalité mais aussi du stress post-traumatique (certaines séquences à ce sujet sont magnifiquement dérangeantes) qui est servi par un trait précis et par l’extraordinaire talent de créatrice d’atmosphère de l’auteur et par sa capacité à nous transporter dans la moralité de l’époque du Paris des années folles.

 

Une réussite!

 

Tiens… encore un mercredi… quelle surprise!

BD-de-la-semaine

Cette semaine, la recension est chez Jacques, de Un amour de BD!

16 Commentaires

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  1. Bonjour Carine,
    Souhaites-tu que j’intègre ton article dans « La BD de la semaine » ?

  2. Bonjour Karine,
    Un album remarqué par de nombreux blogueurs.
    Veux-tu intégrer l’opération « La BD de la semaine » ?

    1. Bonjour! Oui, bien sûr. C’est chez vous cette semaine? Je ne sais jamais c’est où d’une semaine à l’autre! J’ajoute le lien et le logo!

      1. Et ben, voilà. C’est tout bon !

      2. En fait, c’est très simple :
        Le 1er Mercredi, frère Yaneck nous accueille dans « Les Chroniques de l’Invisible »
        Le 2e mercredi, la lumineuse Stéphie nous fait partager ses « Mille et une frasques »
        Le 3e Mercredi, Noukette nous recueille dans « La bibliothèque de Noukette »
        Enfin, le 4e Mercredi, Jacques nous abreuve d’ « Un amour de BD ».

        1. J’ai compris! Merci pour ces éclaircissements! Des fois, ça me prend du temps à comprendre!

  3. J’ai prévu de le lire, mais jusqu’alors, jene l’ai pas encore trouvé en bibliothèque ! 😉

    1. J’ai eu de la chance pour ce coup! On dirait que personne ne lit de la BD adulte dans ma biblio!

  4. Moi je n’ai pas accroché… je dois être la seule d’ailleurs ! 😉

    1. Non non… va voir plus loin, Alex n’a pas aimé non plus!

  5. Une pépite pour moi. J’ai tout aimé dans cet album !

    1. Je pense que je l’avais aussi repéré chez toi. C’est un thème et un développement vraiment particuliers.

  6. J’ai a-d-o-r-é cette BD, les dessins, le scénario, les émotions, tout !

    1. Ca m’a vraiment beaucoup plu… j’aime imaginer ce qui a passé par la tête de tout ce monde…

  7. Une BD qui m’avait déçu : j’ai trouvé qu’elle restait en surface des problèmes du personnage principal.

    1. Oh, je suis déçue que tu aies été déçue. J’ai pour ma part bien accroché même si je suis d’accord, on aurait pu aller encore plus loin dans ce personnage. J’aime assez me faire ma propre interprétation, par contre.

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