Making faces – Amy Harmon

Making-faces.jpgCommençons par une confession : j’ai pleuré pendant la moitié du roman. Rien de moins. Et là, je sens que je vais être obligée de raconter ma vie pour que vous compreniez un peu dans quel état j’étais… mais bon, je pitche avant… et ensuite, je m’explique.   Mais j’ai adoré.  Rien de moins.  Je l’ai lu en une soirée, incapable de m’arrêter (ni de lire, ni de pleurer) et j’ai vibré avec cette histoire du début à la fin.

Nous rencontrons les personnages alors qu’ils ont 18 ans. On est en septembre 2001 (oui, THE septembre 2001). Ils sont en terminale dans une petite ville all american de la Pennsylvanie. Les héros de cette petite ville, ce sont les lutteurs. En particulier Ambrose Young, le champion de l’État, pratiquement jamais vaincu et Adonis local. Fern, quant à elle, a des broches, a l’air d’avoir 12 ans et a bien bien mal réussi sa dernière coupe de cheveux, ce qui lui donne l’air d’avoir un afro… roux. Pas super jolie quoi. Plain. Elle lit des tonnes de romans d’amour et passe tout son temps avec son cousin, Bailey, atteint de dystrophie musculaire de Duchenne (et pas Dushenne… ça m’a gossée pendant tout le roman). Le père de Bailey est le coach de l’équipe de lutte, Bailey en est le statisticien et le père de Fern est pasteur. La jeune fille est folle amoureuse d’Ambrose et quand sa meilleure copine, la jolie Rita décide qu’elle l’aime bien, Fern l’aide à écrire des mots d’amour (rien de moins) au garçon qu’elle aime depuis toujours.

Ca vous dit quelque chose, hein… mais bon, ne craignez rien… ce n’est pas un remake de Cyrano ou encore un énième traité sur le 11 septembre. L’histoire nous amène parfois en arrière, où nous pouvons voir les enfants que Fern, Bailey et Ambrose ont été. Nous les voyons évoluer sur 3 ans, puis les retrouvons à 21 ans, alors que Fern travaille de soir dans un dépanneur et qu’Ambrose revient de la guerre, beaucoup moins parfait qu’il ne l’était avant.   Il est blessé, rongé par la culpabilité et n’est pas prêt à faire face à son ancienne vie. Et si les personnages principaux sont de bonnes personnes (parfois trop), on s’en fout éperdument.  Parce que c’est une histoire d’amour magnifique, que les héros ont chacun leurs démons, parce qu’on rit, parce qu’on pleure, parce qu’on réfléchit.  Parce qu’il y a Shakespeare, des questions stupides qui révèlent énormément sur les personnages, parce que ça parle de résilience, d’acceptation et d’amours.  Au pluriel.

Bon… et pourquoi j’étais une loque?  Voici donc ma tranche de vie.  Si vous me lisez, vous savez que je suis orthophoniste.  Vous ne savez peut-être pas, par contre, qui sont mes « cretons ».   Mes cretons ont des paralysies cérébrales, des amyotrophies, des dystrophies musculaires, des polyneuropathies et toutes sortes d’autres m*** dégénératives ou pas.  Et pour travailler avec eux, pour les aider, il faut savoir garder une distance.  Sinon, on devient inutile.  Bailey, pour moi, c’était un condensé de toute la lumière de mes cocos.  Ceux qui sont encore là et ceux qui n’y sont plus.  Vivre le temps d’une histoire avec Bailey et Fern, ça m’a permis de pleurer tous les deuils de mes cretons et de leurs parents.  De pleurer leur réalité, leurs embuches quotidiennes, mais de célébrer aussi leur positivisme malgré tout, leur don pour le bonheur malgré l’épée de Damoclès qui leur pend au-dessus de la tête, pour certains.   Ceci a fait que j’ai été profondément touchée, ébranlée.  Jusqu’à me lever les yeux encore rouges le lendemain matin.

Un roman avec des phrases sorties de nulle part qui sonnent vrai, qui parle de l’importance d’être intègre avec soi-même, de dire aux gens qu’on les aime et de vivre à plein chaque jour et chaque année. Parce qu’on ne sait pas.  Un roman qui rappelle que les moments de bonheur valent tout le reste.

Victory is in the battle…

PS: Mon seul bémol, c’est que c’est vraiment très très américain.  Et un peu trop de pensées religieuses mais ça ne prend pas toute la place… même que ça ne m’a pas dérangée 99% du temps… et ça, ça mérite d’être mentionné.  J’ai trouvé ça au contraire très bien placé.  Bref… coup de coeur!

Et un petit oiseau m’a dit qu’il serait traduit en français bientôt.

Merci Cess pour la suggestion!

10 Commentaires

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  1. Ah ce livre me tente de plus en plus ! Je pense que je le lirai prochainement même si ce n’est pas mon prochain livre en anglais à lire.

    1. Il est VRAIMENT bien… je conseille!

  2. Très belle chronique !
    Effectivement, je comprends que ce roman ait pu t’ébranler avec le métier que tu fais. Je me plains souvent de mon boulot et du stress qu’il m’amène et je me rends compte que ton métier est bien encore pire que le mien, que si tu ne mets pas cette distance, il n’est pas possible de retourner travailler le lendemain où une mauvaise nouvelle est tombée.
    Merci pour ton avis, merci d’avoir partagé ce bout de ta vie avec nous !
    Et à tous les autres, FAUT LIRE CE LIVRE !!!!! C UNE OBLIGATION !!!

    1. Jess: J’ai été complètement virée à l’envers. Complètement. Il fait partie des romans qu’il faut lire… rien de moins. Et bon, pour moi, mon métier, j’adore. Même si c’est difficile. On dirait que je suis capable de vivre avec ça… c’est sans doute pour ça que je travaille avec cette clientèle-là.

  3. Tu vas vraiment réussir à me faire lire ce genre de livres !!

    1. Manu: hahaha! J’ai bien hâte de voir ça! :))) Sérieux, je serais curieuse de voir ce que tu en penserais mais je ne suis pas certaine duuu tout. Pour ma part, le lien avec mes cocos était énorme… je ne pouvais pas faire autrement qu’aimer et pleurer comme une madeleine!

  4. J’aime l’histoire (et la couverture du livre) mais d’après la critique, je n’ai pas fini de pleurer à mon avis.

    1. A cause de mon background… je pense que j’ai quand même pleuré plus que la moyenne!

  5. j’ai pleuré à la fin comme il se doit mais Bailey est vraiment le seul personnage que j’ai aimé…

    1. Le seul personnage dont j’ai un souvenir précis est Bailey… tu sais pourquoi. Mais j’ai quand même beaucoup aimé le livres, les références… bref, ça m’a plu, même si après notre conversation, je suis un peu d’accord avec toi sur certains points.

  1. […] c’est un roman de Amy Harmon, qui m’a fait pleurer toutes les larmes de mon corps avec Making Faces.  Avec un pareil titre, j’avais un peu peur que l’aspect religion (ouais… je […]

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