Like a love story – Abdi Nazemian

Le comment du pourquoi

C’est la faute à Mylène. Rien de plus à ajouter!

De quoi ça parle

Nous sommes à la fin des années 80, à New-York. Reza vient de Téhéran – en passant par Toronto – se se sait gay. Toutefois, dans sa tête, être gay est une condamnation à mort. Les homosexuels meurent sous le regard indifférent de la population et le sida devient peu à peu le mal du siècle.

Dans sa nouvelle école, il va faire la connaissance de Judy et de Art. Art est ouvertement gay et l’assume à plein. Judy a été nommé par son oncle Stephen en l’honneur de Judy Garland, oncle qui est malade du sida mais qui est surtout une personne flamboyante, charismatique et activiste dans le mouvement Act Up.

Ces trois personnages ont des craintes, des difficultés à cadrer dans ce qui est attendu d’eux et vont devoir grandir et s’accepter, peut-être un peu plus vite que ce qu’ils auraient voulu.

Mon avis

J’ai attendu avant d’écrire ce billet parce que ma lecture a été particulière. J’étais fort dubitative au départ, car je trouvais le départ un peu long, un peu redondant par rapport à toutes mes lectures de romance young adult. Toutefois, quand je l’ai eu terminé, j’ai tellement aimé la finale, la façon de boucler l’histoire, que finalement, j’en garde un très bon souvenir et que je l’ai déjà conseillé à au moins 4 personnes. C’est moins génialissime que le magnifique N’essuie jamais de larmes sans gants, mais beaucoup plus accessible aux jeunes et pour moi, ça compte. Call me miss contradiction.

Ce qu’il faut savoir au départ, c’est que les personnages, adolescents à la fin des années 80, ont à peu près mon âge. Je ne vivais pas à New York, j’avais très peu de contact avec la communauté gay (même si j’avais plusieurs copains queer déjà ado), mais j’avais une peur atroce du VIH et du sida. Atroce. Ok, je suis la pire hypocondriaque de la terre, mais je me suis beaucoup retrouvée dans les réactions (loin d’être top) de Reza. Pas très glorieux, je sais. J’étais persuadée que je perdrais plusieurs copains très jeunes à cause du sida, qu’ils étaient condamnés à mort, et ça me faisait une peine terrible. Et dans ce roman, c’est hyper juste, je trouve. On retrouve vraiment le climat de peur de l’époque, du moins pour certaines personnes. Et ça, j’ai trouvé ça très réussi.

J’ai beaucoup aimé les personnages aussi, pleins de failles et qui prennent parfois des décisions de m… parfois. Judy vient d’une famille qui a été déchirée par la maladie de son oncle, qu’elle adule et adore, où l’homosexualité est acceptée mais qui vit davantage de difficultés par rapport à son poids. Art est le 6e de sa lignée et ses parents ne veulent rien savoir de ses actions militantes ou même de son homosexualité. Quant à Reza, il est dans une famille recomposée, a une soeur un peu hors-norme et un demi-frère qui fait partie de l’élite de l’école. À cet âge, on ne pense pas toujours aux conséquences. Quant à Stephen et les autres activistes, ce sont ceux que j’ai préféré suivre. Comprendre le mouvement Act Up, se retrouver au coeur des manifestations (réelles, mais avec des personnages imaginaires), c’était génial. On sent la profonde admiration de l’auteur pour ces activistes qui faisaient peur aux gens. La communauté gay est ici un élément très positif, très bienveillant et tous ses membres sont des vrais gentils. Je ne sais pas si c’est réaliste, mais dans ce cadre, on s’en fiche un peu!

Mon bémol, en plus du côté convenu et un peu long du début? Vous allez dire que je suis pointilleuse. En fait, j’ai été HYPER énervée de trouver des propos très 2019-2020, avec des formulations très très actuelles, dans la bouche de personnages des années 1980. J’ai vraiment soupiré et levé les yeux au ciel. On aurait dit qu’on tentait à tout prix de dénoncer et de nommer tous les trucs homophobes, xénophones, grossophobes qui se produisent dans le roman et ça faisait vraiment artificiel et politically correct. Et à l’époque, c’était pas comme ça. On ne disait pas ça comme ça. Du moins, pas dans mon bout du monde. Certes, le personnage qui fait ça ne vit pas dans le même milieu que moi, mais ça m’a gossée, gossée!! Vous pouvez pas savoir! Ceci dit, je pense que ce point en particulier va beaucoup plaire à plusieurs personnes… c’est un « à moi de moi »!

Mais la fin… ça m’a énormément, énormément plu. J’ai aimé l’évolution des relations, j’ai eu de la peine pour les personnages, et j’ai trouvé que l’auteur évitait habilement plusieurs pièges qui auraient été trop « faciles ». C’est réaliste, c’est beau, ça parle d’amitié, de premiers amours, de choix et de différences. Bref, une semaine après ma lecture, j’ai changé mes étoiles goodreads parce que finalement, j’en garde un bon souvenir. Call me inconstante!

À découvrir donc!

Et je suis curieuse de voir si certains points vous ont fait le même effet qu’à moi!

12 Commentaires

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  1. J’ai un autre roman sur le sujet dans ma PAL : les optimistes. Je lirai sans doute celui-ci plus tard.

    1. Oui, les optimistes est aussi chez moi! Je le lirai sans doute bientôt!

  2. Je vais rester sur l’excellent N’essuie jamais de larmes sans gants…

    1. Celui-là, c’Était quelque chose, en effet… j’en ai un autre dans ma pile sur le sujet, je vais le prendre bientôt.

  3. Et bien, voilà une BD qui intrigue. J’en note le titre de ce pas.

    1. Ce n’est pas une BD mais plutôt un roman jeune adulte. Et plus j’y pense, plus je le trouve pas mal.

  4. Ok tu m’as totalement convaincu !

    1. Good!!!

  5. Une fois terminée la lecture de ton billet, je me dis woaww, ça a l’air chouette, il faut que je le note (je papote énormément avec moi-même, même si souvent nous ne sommes pas d’accord !!!). Et finalement, je me suis aperçu que je l’ai déjà stocké depuis un bon moment dans ma liseuse. Il ne reste plus qu’à l’en sortir. Merci pour la piqûre de rappel !

    1. Tiens, moi aussi je papote souvent avec moi-même! Au début du blog, je transcrivais souvent les conversations pas rapport entre mon hémisphère gauche et mon hémisphère droit!! Et j’ai hâte d’avoir ton avis.

  6. Tu titilles ma curiosité là…

    1. Plus j’y pense, plus je suis agréablement surprise, en fait.

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