Les Possibles – Virgine Grimaldi

Le comment du pourquoi

J’ai entendu dire que dans ce roman, il y avait un enfant présentait un trouble développemental de langage. Du coup, j’ai été intriguée étant donné que je suis orthophoniste et que c’est en plein le programme que je coordonne. Surtout quand un parent m’a dit qu’il avait lu dans un roman (ce roman) que reformuler les énoncés mal produits de son enfant sans demander de répéter (counseling de base) n’était pas recommandé et qu’elle avait lu ça dans ce roman. Je vous rassure tout de suite, ce n’est pas ÇA qui est écrit! Il y avait un peu de premier degré dans l’interprétation, mettons. Mais je l’ai lu, tout de même.

De quoi ça parle

Juliane a une vie rangée, avec son mari et son fils Charlie. L’histoire commence quand la maison de son père Jean brûle et qu’elle le recueille chez elle, le temps que la maison soit reconstruite. Jean a été un père fantasque, quoique absent et avec qui elle a peu de contacts depuis les derniers mois. Il a toujours été hors du cadre, éternel ado et il emmerde la plupart des conventions sociales.

Sauf que rapidement, Juliane réalise que la maison n’a peut-être pas brûlé pour rien. De plus en plus, les bizarreries de son père ne peuvent plus être uniquement attribuées à son côté excentrique.

Mon avis

Je suis assez critique face aux romans feel good mais allez savoir pourquoi, Virginie Grimaldi, ça passe presque tout le temps. Mon préféré reste « Tu comprendras quand tu seras plus grande » mais je sais toujours dans quoi je m’embarque et ça me plait bien. L’autrice a une plume hyper simple, des thèmes touchants et ses personnages ne sont pas parfaits. De plus, les personnages évoluent mais n’ont pas de « méga-révélation-qui-va-changer-toutes-leurs-valeurs » et ce n’est pas non plus du développement personnel déguisé. Bref, j’aime bien.

Ici, l’autrice nous fait partager avec son personnage principal son cheminement vers l’acceptation de la maladie de son père. Ce thème me touche toujours beaucoup car c’est l’une des choses qui me fait le plus peur dans la vie. Ce moment où les rôles basculent entre parents et enfants, ce pas de côté à faire, pour entrer dans l’univers des personnes ayant des troubles cognitifs. Bien entendu, ce sera une occasion pour réfléchir à plusieurs choses qu’elle n’avait jamais remises en question… et voilà. Ça parle de famille, de différence et d’acceptation et même si je suis hyper différente du personnage principal, certaines de ses préoccupations et fragilités me rejoignent. Certes il y a certains défonçages de portes ouvertes mais comme je m’y attendais, ça ne m’a pas réellement dérangée.

J’ai bien aimé le portrait du petit garçon ayant des difficultés langagières, pas trop appuyé. Bon. Et je n’ai même pas buggé sur le portrait du père, dont le langage est épargné par les difficultés cognitives, vu qu’il est mentionné plusieurs fois que le portrait est atypique et que visiblement, ça aurait rendu la lecture plus difficile. Je suis fan de l’humour de l’autrice, ce qui ne nuit pas. Certes, il y a un peu de facilité mais ici, pas d’histoire d’amour qui sort de nulle part.

Par contre, ici, au Québec, lire « Indiens » pour parler d’autochtones me fait un peu friser les oreilles! Mais c’est clairement une question culturo-linguistique. Ceci dit, si vous aimez l’autrice, je suis pas mal certaine que celui-ci va vous plaire aussi!

2 Commentaires

  1. Et qu’en a pensé la professionnelle ? Parce que c’est aussi un peu pour cela que tu l’as lu.

    1. En fait, j’ai trouvé que c’était assez plausible. Ce n’est pas trop appuyé, pas le propos surtout. Mais ça a passé, ce qui n’est pas toujours le cas.

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