Les frères Karamazov – Dostoïevski

On va commencer par éclaircir les choses. J’aime Dosto. J’aime ses grandes diversions philosophico-religieuses, son exploration en profondeur de l’âme humaine et de la Russie de son époque. Mais ÉCOUTER « Les frères Karamazov » en audio (36 heures, je pense), ce n’était peut-être pas l’idée du siècle. Pas pour la longueur… mais tous ces noms, tous ces patronymes, tous ces surnoms! On va juste dire que j’ai mis un moment pour m’y retrouver!

De quoi ça parle

Fiodor Pavlovitch Karamazov a trois fils : Dmitri, exalté, déchiré entre vice et vertu; Ivan, athée, intellectuel et matérialiste; Alexei, idéaliste et très croyant. Il a aussi engendré un bâtard, gentiment appelé Smerdiakov. Fiodor est un homme profiteur, un peu vulgaire, il désire la même femme que l’un de ses fils et semble prendre un plaisir fou à se jouer d’eux. Sauf qu’un jour, il va mourir.

Mon avis

Ce roman a plus de 1000 pages. Et oui, il y a un meurtre. Oui, il y a un procès. Toutefois, ce roman, ce n’est clairement pas que ça. Comme souvent chez Dosto, le propos dépasse largement l’histoire principale et il s’agit ici de dépeindre la Russie de l’époque, avec ses différents idéaux dépeints par les fameux frères. C’est une époque qui se cherche, qui se questionne, tant sur la religion, la philosophie, que sur l’amour et les classes sociales et tous ces aspects sont explorés (parfois longtemps) dans ce gros roman qui nous oblige à tenter de comprendre l’esprit de cet âge. Tout au long du roman, on retrouve ce questionnement sur l’existence de dieu et sur son importance dans la construction de l’âme humaine, sur sa morale ainsi que sur la notion de liberté. La vision de l’auteur est d’ailleurs très claire du début à la fin.

Chaque personnage est fait de multiples facettes, surtout les trois frères, qui sont davantage que leur apparence première. Ils traversent différentes épreuves qui les changent et suscitent questionnements, culpabilité et noeuds au cerveau. Dmitri, qui incarne pour Dosto la vraie âme russe est guidé par ses pulsions mais n’est pas pour autant dénué de morale et il fascine. Exalté, explosif, c’est celui qui m’a le plus accrochée. J’ai aussi bien aimé plusieurs personnages secondaires parfois tristes mais parfois des caricatures assez drôles et assez justes.

La partie la plus connue, le procès, est souvent dramatique mais avec des touches de comédie qui fait ressortir les travers de plusieurs. On a le goût de les secouer, de leur crier leur mauvaise foi et de leur ouvrir les yeux car nous, nous savons. Rageant!

Ce roman devait être la première partie d’une oeuvre plus large, la seconde devant se centrer sur Aliocha, le benjamin. Sincèrement, j’aurais aimé savoir ce que Dostoïevski lui réservait, mais ce roman était toutefois bien assez long comme ça. Car oui, longueurs il y a, il faut l’admettre. Toute la vie du starets Zosime, entre autres… ouf! Mais c’est un auteur que je lirai et relirai encore. Du grand Dosto!

8 Commentaires

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  1. J’ai découvert avec passion Dostoïevsky quand j’étais adolescente j’ai relu « l’idiot » récemment mais cela m’a moins emporté que dans ma jeunesse.
    Les longueurs sont difficiles à supporter. Je n’ose pas trop imaginer écouter ce livre.

    1. Disons que se faire au noms, ce n’est pas toujours évident! J’ai préféré L’idiot et Crime et Châtiment à celui-ci, je crois. Mais il faut s’attendre à l’exposition de quelques thèses!

  2. ça fait partie des livres que j’aimerais lire un jour!

    1. Je te conseille un jour où tu auras du temps et un cerveau bien disponible si tu veux apprécier!

  3. Une lecture loin d’être choupinou…

    1. Ah non, pas du tout. Ni choupinou, ni doudou!

  4. Je pense aussi que le format audio nuit à cet auteur. Mes coups de cœur de lui sont uniquement des livres lus en version papier.

    1. D’accord avec toi. Ça devient mélangeant, c’est interminable… j’ai aimé quand même hein… mais j’aurais dû le lire en papier.

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