Les doigts croisés – Jocelyn Lanouette

doigts-croises.jpgCe livre et moi, on a eu une drôle d’histoire. 

 

Je l’avais choisi dans une bouquinerie parce qu’il était publié chez XYZ (à qui je fais une confiance limite aveugle) et que l’idée d’un chauffeur de corbillard me plaisait.  Et fin août, je l’ai ouvert. 

 

Oups. 

 

Au début, je dois avouer que j’ai eu peur.  Et par début, je parlerais des 50 premières pages.  J’aimais déjà le style simple,  mais recelant parfois des phrases qui me laissaient longtemps rêveuse.  Et d’autres… bon… perplexe? Mais le contenu, j’avais du mal.  Ode au présent, à la vie mais surtout aux fesses et aux seins de la copine du narrateur, Suzie.  Il me semblait que chaque scène (et elles sont courtes) se finissait dans un lit.  Ou pas, en fait.  Partout sauf dans un lit. 

 

Puis la vie continue, la vie nous rattrape.  Les enfants arrivent et à partir de ce moment-là, j’ai adoré ma lecture.  Puis, soudain, j’ai été frappée par les événements.  Puis, touchée, vraiment.  Et là, j’ai compris ce début.  L’importance de cette sensualité, de toute cette vie débordante qui nous est offerte.  En fait, même si ce début est un peu « trop », un peu cabotineur, on comprend. 

 

Je ne vous en dirai pas plus.  Je vous laisserai découvrir par vous-mêmes les thèmes de ce roman émouvant, parfois bouleversant.  Mais il parle surtout de vie, je dirais.  De vie et d’espoir.  Avec de courts paragraphes et une écriture percutante, l’auteur nous entraîne dans le cheminement du narrateur, un homme dans la trentaine qui conduit une Cadillac avec des passagers bien silencieux à l’arrière.  Le rythme est tout simplement génial, faisant traîner des saisons, en faisant presque disparaître d’autres, faisant les moments de bonheur se fondre dans un genre de brouillard où ressort le sourire de Suzie (et, pour lui, ses seins et ses fesses). 

 

L’auteur joue habilement avec la syntaxe, avec les rythmes.  Il y a un réel travail sur les temps de verbes, très judicieusement utilisés, qui rend le tout réellement frappant et parlant.  On a une impression ma foi très réussie d’instantanés de la vie de l’auteur.  De photographies volées au temps.  Les bonnes. 

 

Bref, un roman dont je ressors émue mais que je ne conseillerais pas à tout le monde.  Genre, ma petite maman d’amour que j’aime et qui me lit, ce n’est pas pour toi.  Limite  que c’est le sous-titre : « Pas pour la maman Denise de Karine »

 

Et il y a une de mes citations de Lamartine préférées là-dedans.  Ça compte, non?

 

Québec en septembre 2013 - 1

26 Commentaires

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  1. Je suis curieuse: quelle est cette citation de Lamartine?

    1. Grominou: Je ne voulais pas le dire dans le billet car ça spoile un peu… mais c’est une citation que j’avais écrite partout dans mes années passionnées d’adolescente. Elle reste encore pour moi très évocatrice.  Ca vient du poème « L’isolement » et c’est « Un seul être vous manque et tout est dépeuplé »…

  2. Hello Karine… Je crois que je vais faire comme ta maman et passer mon tour pour cette histoire-là ! 🙂

    1. FondantOchocolat: Ce n’est pas pour tout le monde, en effet…

  3. Pour ma part je note 😉 

    je cite ce qui m’a décidé dans ton billet  « roman émouvant, parfois bouleversant.  Mais il parle surtout de vie, je dirais.  De vie et d’espoir.  Avec de courts paragraphes et une écriture percutante »

    Par contre à chaque fois que je vois dans ce mois québécois quelque chose qui m’interpelle, je vais faire un tout sur le site de ma biblio municipale et là c’est le désert ;-(

    Peu d’auteurs cités y sont présents (à part G.Soucy, M.Tremblay, M.Laberge et G.Roy)

    1. Valentyne: J’espère que tu trouveras alors.  C’est dommage que les auteurs québécois soient si peu représentés dans vos bubliothèques…

  4. je ne connaissais pas , je vais certainement acheter ce livre merci

    1. Corine: J’espère que ça vous plaira!

  5. Eh bien moi, comme je ne sais pas ce qu’aime maman Denise, je ne sais pas si je vais accrocher ou pas !  

    1. Liliba: Maman Denise n’aime pas un thème en particulier.  Du coup, ce n’est pas pour elle ;)))  Disons juste que ce n’est pas bon pour les hypocondriaques!

  6. Je garde un excellent souvenir de ce premier roman, Une magnifique ode à la vie, en effet!

    1. Lucie: C’est aussi ce que j’en retiendrai.  Même si au départ, je me suis demandé  où ça s’en allait!

  7. J’ai deux romans d’XYZ dans ma PAL, ais pas celui-ci ! (et je ne crois pas que j’aurai le temps d’en lire un pour ce mois-ci ! 

    1. Anne: Tu as lesquels?  J’adore cette maison d’édition.

  8. Si Lucie et toi avez aimé, je n’ai pas le choix. Mais pourquoi pas maman Denise?

    Ça me titille, serait-ce une question de génération ?

    Le Papou curieux

    1. Le Papou: Maman Denise a un problème avec un certain thème, qui est abordé dans ce roman.  Du coup, pas pour elle!  Ce petit message perso a bien mêlé les gens hein!

  9. J’ai Québec aller simple de Pascal Millet, et Espaces, d’Olivia Tapiero. Celui qui m’est tombé dans les mains c’est un roman bien québécois publié par Alto mais il se asse en Louisiane, c’est La porte du ciel, de Dominique Fortier, puis je lirai un Jacques Poulin et un bon gros pavé de Marie Laberge, et je crois que le mois sera fini ou presque !

    1. Anne: Ah j’ai entendu parler d’Olivia Tapiero mais je ne l’ai jamais lu!  Et pas grave pou rla Louisiane, l’auteur est québécoise!  Ca te fait en effet tout un programme!

  10. Ouinnnn c’est pas beau de me tenter, non pas beau du tout… maintenant j’ai TRES envie de le lire avec toutes ces remarques intrigantes au possible…

    1. Yueyin: Je suis vilaine hein… je te l’amènerai en janvier.  Si je finis par acheter mes billets!

  11. je note comme un livre à lire

    1. Denis: J’espere que tu trouveras et que ça te plaira

  12. Je pense que ça pourrait me plaire

    mais pour le trouver ça risque d’êtr compliqué!

    ma BM n’a même pas les auteurs québécois les plus connus!!!

    1. Secrète Louise: C’est dommage que les auteurs québécois soient si durs à trouver outre-Atlantique… 🙁

  13. Une bonne pioche, alors.

    1. Alex: Oui même si j’ai eu très peur!

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