Légende d’un dormeur éveillé – Gaelle Nohant

Ce roman, j’en entends parler depuis un petit moment.  J’en ai aussi jasé autour d’un déjeuner avec l’auteur et un certain ex-petit garçon.   Entendre Gaëlle Nohant parler de Desnos, c’est fascinant.  On sent dans sa voix et dans son regard toute son admiration pour l’auteur et pour l’homme.  Bref, j’avais une hâte folle de lire ce roman.   Je l’ai attendu… et ça valait le coup!  Quelle merveille.  Quelle ode à la liberté!

 

Je l’ai commencé entre deux avions et c’est seulement à mon retour que j’ai finalement décidé de le relire au complet, car non seulement il mérite toute notre attention, mais pour quelqu’un comme moi qui ne connaît pas tant l’époque et le contexte, il en a besoin, de cette attention.  Sinon, on se ramasse, comme moi, un peu perdue dans les noms et les dates… et on passe notre temps à revérifier les mêmes choses, à chaque fois qu’on croise un nom connu… et il y en a pas mal!  Mais quand je l’ai repris, avec toute ma tête et mon coeur, j’ai été transportée!

 

De Desnos, je connaissais quelques poèmes, et j’avais croisé son nom lors de ma visite de Terezin, vers la même époque l’an dernier.   Dans cette fresque qui s’étale sur une quinzaine d’années, nous rencontrons Robert, l’homme et l’artiste, pour qui la poésie est aussi essentielle que l’air, un être épris de liberté et prêt à tous pour ce en quoi il croit.   Nous le voyons évoluer dans le cercle des surréaliste, tout en gardant ses propres convictions.   Nous le voyons tomber amoureux, éperdument amoureux.  Rencontrer Youki à travers ses yeux a un côté magique.  Puis arrive la guerre, la résistance.

 

Portrait grandiose, grand bouillon de culture et incursion dans un univers clos et souvent fantasmé, celui des beaux jours de Montparnasse et de la rive gauche.  On y croise Kiki, Foujita, André Breton, Prévert, Neruda, Garcia Lorca… et plein d’autres que j’ai connus à travers ces pages.  Le texte est habilement parsemé de poésies de Desnos, toujours en lien avec les propos.  Et ça donne envie d’en lire davantage, pour comprendre tous les doubles sens ainsi que se délecter de ses mots.

 

Dans ce roman, Gaëlle Nohant s’éloigne du ton de La part des flammes et devient plus lyrique et poétique.  J’ai adoré.  Si on sent que chaque mot à son importance, ce n’est jamais lourd ou artificiel.  Les dernières pages sont déchirantes, mais, étrangement, c’est un roman qui fait du bien, comme si l’optimisme de Desnos traversait le temps pour nous atteindre.  Et ça donne envie de vivre!  C’est fou!

 

Passionnant… et à lire la tête reposée, surtout si on est – comme moi – inculte, et qu’on n’a aucune idée de qui est – par exemple – Jean-Louis Barrault!

26 Commentaires

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  1. Il faut que je le lise !

    1. Gaelle a réussi à écrire un truc assez génial… sérieux, il faut que tout le monde le lise!

  2. Ton enthousiasme donne envie de céder aussi aux sirènes (nombreuses) qui vantent les mérites de ce livre !

    1. Il a quelque chose, ce roman. Il faut avoir le cerveau disponible à Robert et sa sirène, ainsi qu’à tout cet univers des surréalistes.

  3. Je n’ai pas encore réussi à écrire un billet, je veux le relire en entier encore une fois avant mais je suis d’accord avec tout ☺

    1. Tu as vu, tu es dans les remerciements! :))

  4. Je vais laisser passer les sirènes de la rentrée mais je le note, ayant une profonde admiration pour l’oeuvre de Desnos. Mais rien à voir, un ex-petit garçon, c’est intrigant …

    1. L’ex-petit-garçon, c’est un clin d’oeil à Gaelle… et si tu lis la dédicace (en tout cas… je ne sais plus comment ça s’appelle… le truc qui dit « à…  » au début du livre), tu vas voir le lien!

  5. Je n’ai pas pu passer à côté de l’enthousiasme qu’il provoque, mais je pense attendre. J’avais vraiment adoré « L’Ancre des rêves », mais je suis moins portée par l’exofiction en général. J’aime savoir sur quel pied danser, ou sont le vrai et le faux (sauf quand c’est le but de l’auteur de rester flou comme chez De Vigan). J’avais aussi été un peu déçue par « La part des flammes » (contrairement au reste du monde, et tant mieux car Gaëlle était une blogueuse que j’appréciais beaucoup).

    1. L’écriture est hyper différente de la part des flammes, je trouve. Le style aussi… bref, c’est autre chose. Et ce livre m’a vraiment parlé, c’est fou.

  6. Tu ne connaissais pas Jean-Louis Barrault .. ah oui, quand même ! mais bon, tu n’es pas française et tu es jeune toi, ce n’est pas ta génération 😉 Blague à part, c’est un livre qui me tente de plus en plus, le destin de Desnos m’a toujours paru tellement tragique.

    1. Nope, je ne connaissais pas Jean-Louis Barrault… et plusieurs autres! Ce destin est tragique et malgré tout, même si on sait, tout au long, on espère… c’est incroyable! Et cette écriture, cette écriture!

  7. Les avis son unanimes et devant tant d’enthousiasme je ne vais pas résister longtemps !

    1. Ne résiste pas! J’ai tellement aimé que je voudrais que tout le monde le lise!

  8. Je n’ai jamais lu cette romancière, le sujet m’intéresse, donc j’espère le croiser en bibliothèque, ce roman !

    1. Celui-ci est devenu mon préféré!

  9. J’avais beaucoup aimé son précédent. Alors je note celui-ci, forcément.

    1. Son écriture est super différente mais il vaut vraiment le coup.

  10. je le veux !

    1. Oui, et il te le faut! Absolument!

  11. La part des flammes avait déjà fait beaucoup parlé de lui…
    Il faudra un jour que je lise cette auteure ! Ça m’intrigue…

    1. Tout est beau avec Gaëlle. Celui-ci est mon plus préréfé des trois… mais bon, l’ancre des rêves… 😉

  12. Un livre qui me plairait surtout avec Desnos ! Je retiens.

    1. Si Desnos te plaît d’avance… je te le conseille avec beauuuucoup d’enthousiasme!

  13. Tu m’as donné une folle envie de le lire ? du coup j’ai fait ma petite visite chez mon libraire et le voilà dans ma pal ?

    1. Je suis ravie de l’apprendre! Je te souhaite une super bonne lecture, en espérant que tu aimeras autant que moi!

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