Le Museum – Marie-Anne Legault

Le-Museum.jpgQuelle étrange et déroutante aventure que la lecture de ce roman au goût de fin du monde.   En effet, sans trop que l’on comprenne pourquoi, un épais brouillard a envahi la terre.   La narratrice, spécialiste de l’histoire des civilisations (ou plutôt de l’effondrement des civilisations) assiste donc à la fin de son propre monde.   Mais un jour, une éclaircie dans la brume.  Un mendiant.  Qui lui remet une pièce ancienne.  Puis, un homme-sandwich.  Elle ne sait pas trop où elle va, mais elle sait qu’elle doit aller quelque part.  Vers le Museum.  

 

C’est dans un univers onirique que nous sommes transportés, par le biais du dernier tram.  Une roue qui tourne, des retour en arrière mais surtout des rencontres fantasmagoriques qui nous rappellent un peu celle d’Alice quand elle est au pays des merveilles.  Il y a une Gamine qui joue de la flûte, un Aiguilleur qui aiguille des trains qui ne passent jamais, un Souffleur, un Devin… ou un Grand Prêtre…  Des mots sans queue ni tête, qui reviennent encore et encore.  Un sens qui nous échappe, qui échappe à notre narratrice.  Et, graduellement, on comprend, et tout prend son sens.  Ou son absence de sens. 

 

Tout de suite, on note l’absence de « je ».  Comme ces notes que l’on prend dans les dossiers, quand on documente.  Des bribes, des bulles d’événements, tous plus étranges les uns que les autres. Le tout dans une langue travaillée et riche dont j’ai apprécié lire des extraits à voix haute pour pouvoir en entendre les sonorités et le rythme. 

 

Il est certe bien déconcertant d’avancer ainsi dans le brouillard, sans savoir où l’auteur nous emmène.  Sans savoir si même on ira quelque part.    Ça ne plaira pas à tout le monde mais cette façon de faire correspond tout à fait au propos du roman.  Et quand, doucement, nous croyons trouver un semblant de sens à toutes ces rencontres, ça devient de plus en plus poignant. 

 

Je n’en dirai pas plus.  Un roman à expérimenter, le premier pour l’auteur, que je me ferai un plaisir de suivre.  Sa plume m’a définitivement charmée.

8 Commentaires

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  1. Oh, ça me donne envie! J’aime bien l’idée de la brume et le côté onirique. Mais au vu de l’éditeur, je doute pouvoir le trouver ici. A voir…

    1. Cachou: Québec amérique est assez gros… sait-on jamais!

  2. Je me demandais quoi en penser… Il m’attire ce roman mais je ne suis pas sûre. Je l’emprunterai probablement si je me décide à le lire.

    1. Geneviève: Il est vraiment très particulier ce roman.  Il faut accepter d’entrer dedans dans la brume.

  3. Tout le monde semble touché par ce côté inusité du roman… Il faudra que je lise!

    1. Lucie: En fait, c’est qu’on y avance à tâtons, sans savoir vers où on va, sans savoir ce qu’on cherche vraiment.  Et l’image frappe, je trouve.

  4. Le tout est de se laisser charmer.

    1. Alex: Voilà.  Il faut laisser le temps au roman!

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