Le diable dans la ville blanche – Erik Larson

diable-dans-la-ville-blanche.gifPrésentation de l’éditeur

« Un homme construit le paradis sur Terre, l’autre y fait régner l’enfer.

1893: l’Exposition universelle de Chicago est l’occasion pour les Etats-Unis de montrer leur puissance au reste du monde. Au coeur de cet événement sans précédent, le célèbre architecte Daniel H Burnham, créateur du premier gratte-ciel, à qui revient la tâche de créer une cité de rêve, la Ville blanche. On attend près de 30 millions de visiteurs, de nombreuses personnalités, parmi lesquelles Houdini, Frank Lloyd Wright ou Thomas Edison.

Mais, dans l’ombre de l’Exposition, une autre figure accomplit de bien plus noirs desseins : H H Holmes, un jeune médecin apparemment bien sous tous rapports, en réalité l’un des tueurs en série les plus terrifiants de l’histoire du crime, sur la piste duquel se pressent un inspecteur d’une incroyable ténacité et une étrange association, le Whitechapel Club.

Une formidable histoire où l’on constatera, une fois de plus, que la réalité dépasse toujours la fiction. »

 

Commentaire

J’ai ce livre depuis plusieurs mois et, pour une raison bizarre, à chaque fois que je le prenais, je lisais le début, je me souvenais que c’était un document, et je me disais que bon, non, en fait, ce n’était pas le bon moment.  Pas assez de temps, de concentration…   bref, je le reposais toujours sur mon étagère.   Mais voilà, ce sont les vacances de Noël (bon, au moment de la publication du billet, ce ne sera plus les vacances de Noël… mais je l’ai dit souvent, j’ai des billets en avance!), je lis un peu plus et j’avais le goût de varier les styles.  Une copine venait de m’en parler et je me suis dit que voilà, c’était un signe. 

 

Et ça devait en être un parce que j’ai vraiment beaucoup aimé!  Et croyez-moi je n’ai pas trouvé ça lourd du tout.

 

« Le diable dans la ville blanche », c’est d’abord et avant tout l’histoire vraie d’une grande aventure aussi éphémère que magnifique pour ce qu’elle a représenté à l’époque: l’exposition universelle de Chicago de 1893.   Pour ma part, j’avais vu quelques photos de « The white city » sans trop savoir ce que c’était.  Sans surtout m’imaginer que c’était temporaire comme installation.  On a la culture qu’on peut hein!

 

Ce document est rédigé comme un roman.  Un roman où deux personnages qui marquèrent la ville de Chicago de façon – très – différente oeuvrent à leur manière sans jamais se rencontrer.   D’un côté, Daniel Burnham, architecte, qui rêvera et construira la ville blanche et de l’autre H. H. Holmes, arnaqueur et tueur en série qui sera responsable de la disparition de plusieurs personnes pendant la période de l’exposition.  Quand je dis que c’est écrit « comme un roman », c’est que nous croyons vraiment avoir affaire à de la fiction, de par l’écriture qui relate des événements tels qu’ils auraient pu avoir eu lieu s’il y avait eu des témoins.  Il y a certes de l’extrapolation faite à partir des documents réels et de l’étude des personnalités mais la base, ce qui s’est passé, ce n’est pas de la fiction.  Et quand on lit cette histoire de meurtrier en série, c’est ma foi incroyable que ça ait pu se passer comme ça.  Du coup, nous nous trouvons plongés dans une époque différente, dans une mentalité différente et les chapitres sur Holmes sont écrits de façon sobre mais percutante (Neph dit « clinique » et je suis bien d’accord avec elle) qui fait que le personnage, aussi psychopathe et dégoûtant soit-il, réussit à fasciner  (je sais, mon mot est mal choisi) par sa folie et son diabolisme.  Je lisais et je n’en croyais pas mes yeux.  Mais comment a-t-il pu s’en tirer si longtemps de cette manière!

 

J’ai tout de même préféré la partie sur l’exposition universelle, allant même jusqu’à ressentir la fièvre des bâtisseurs, qui ont fait sortir de terre une splendeur dans un temps record, alors que tout autour, la Chicago noire et pauvre menaçait.  Nous sommes sur un fond de débâcle économique, les chômeurs abondent, les syndicats sont plus présents et ce contraste entre le désir fou d’une exposition universelle et les conditions de vie alentours est frappante.  Bien entendu, c’est plein de détails, plein de précisions un peu techniques, mais j’ai pour ma part dévoré.  J’ai battu des mains quand j’ai lu le nom du constructeur de ce qui devait « rivaliser » avec la tour Eiffel de l’expo de 1889 et quand j’ai réalisé ce que c’était.  Et j’ai vraiment été triste à la fin de l’expo quand toutes ces beautés ont été laissées là, pour être détruites.  Parce que c’est fou, quand même, toutes les ressources, tout ce qui est entrepris pour une expotition universelle, alors que tous savaient très bien que ce n’était que pour quelques mois. 

 

Bien entendu, on pourra se questionner sur l’association entre Holmes et l’exposition mais bizarrement, même si le lien n’est que très ténu, La juxtaposition des deux événements nous offre un panorama élargi et nous permet de dresser un meilleur portrait de l’époque, qui n’était pas que grands événements et soupers de luxe.  Chicago, avec sa croissance folle, son armée d’ouvriers et de jeunes femmes seules qui arrivaient pour travailler, devient vivante, en dedans et en dehors de l’enceinte de la ville blanche.

 

Bref, une lecture qui m’a beaucoup intéressée, qui m’a appris beaucoup de choses et qui, en plus, m’a fait passer un très bon moment de lecture.  Quelques photos, prises sur le net (je ne sais malheureusement plus où) pour vous donner une idée de l’ampleur de la chose.

 

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26 Commentaires

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  1. Comme toi la description de l’expo, sa construction, etc, m’a fascinée, et pourtant ce n’était pas gagné!

    1. Keisha: Voilà!  C’était loin, loin, loin d’être gagné et pourtant j’ai été fascinée aussi.  J’ai eu un peu peur quand j’ai réalisé que ce n’était pas juste de la fiction.

  2. Moi aussi, j’ai adoré mais en France, le livre est classé comme « policier/thriller » et pas comme document (c’est plus « vendeur » !). Je ne me suis jamais ennuyée et j’ai été surprise d’apprendre que c’est lors de cette exposition qu’il a été créé la fameuse chose pour concurrencer la Tour Eiffel (moi aussi, j’ai piaillé dès que j’ai vu le nom du concepteur mais si on ne parle pas anglais, on ne comprend pas tout de suite vu que le nom français de la chose ne comporte pas le nom de son concepteur !)

    1. Joelle: Ici aussi, en fait, c’est classé document.  C’est bâti comme un thriller, on comprend pourquoi.  Voilà, nous avons piaillé au même endroit!  Et je ne savais pas du tout que ça venait de là, en fait.  

    • Neph sur 25/01/2012 à 00:32

    Je vois qu’on a perçu les choses à peu près de la même façon ! Du coup, je me demande si c’était propre à ce livre ou si l’auteur va garder le même style, souvent froid et « clinique », donc, pour ses romans à venir…

    1. Neph: Je me demande aussi… il va falloir que je tente autre chose, juste pour voir!

  3. Il me semble que j’avais déjà repéré ce livre. Moi aussi je sens que je serais inspiré en découvrant l’histoire de Chicago

    1. Maggie: L’histoire d’une expo, en fait… Chicago est en arrière plan, avec sa noirceur et ses crimes… mais c’est surtout l’histoire de cette ville magique et éphémère.  C’est triste de la voir se terminer à la fin…

  4. Inculture pour unculture je ne savais même pas qu’il y avait eu une expo à Chicago.. Mais bon  »MOI » je n’étais pas né. J’ai envie de lire autre chose en ce moment. Celui-là me parait très bien. :=)

    Le Papou

     

    1. Le Papou: Tsssss…. je n’étais pas née non plus hein… quoi que le Docteur aurait bien pu m’y amener ;))  Mais si tu as le goût de lire un truc un peu différent, je pense que ça peut être une très bonne idée.

  5. Déjà noté quelque part, il faut que je souligne ce livre !

    1. Kathel: C’est surprenant.  Et vraiment réussi selon moi.

  6. Pas un coup de coeur mais pas loin. Un excellent bouquin à découvrir. 

    1. Suzanne: Dans le genre curiosité, en effet, c’est une belle découverte.  J’ai été agréblement surprise.

  7. Voilà qui a l’air très intéressant! Je note le titre dans ma LAL. Je ne connais pas du tout la ville de Chicago et cela me paraît être une bonne entrée en matière.

    1. La plume et la page: Je ne connais pas grand chose de cette ville non plus hein…  Mais ça donne envie de connaître davantage et c’est rare que ça m’arrive avec les villes américaines.

  8. Je n’avais pas cet a-priori de document, et je l’ai tout de suite lu comme un roman. Il se dévore.

    1. Alex: En effet.  Mon père a aussi beaucoup aimé, la preuve que ça peut plaire à tout le monde, même quand on ne trippe pas documents!

  9. Je n’ai toujours entendu que du bien sur ce livre mais comme souvent, le temps manque et il y a toujours autre chose à lire… peut être quand il sortira en poche !

    1. Emeraude: Je suis bien contente de l’avoir finalement sorti de ma pile, en fait.  Une super bonne suprise.  Ca vaut le coup!

  10. Bonsoir Karine:), j’ai noté ce roman depuis un moment en lisant plusieurs bonnes ciritiques. La tienne va aussi dans ce sens. Bonne soirée.

    1. Dasola: Ça m’a beaucoup plu, en tout cas.  J’espère que ça te plaira également!

  11. Il faut que je le lise, moi, d’ailleurs…

    1. Stephie; Je pense que ça peut te plaire… et j’imagine que tu l’avais depuis aussi longtemps que moi, hein.  Une intuition comme ça!

  12. Excellent billet! Je l’ai lu il y a quelque temps (après une visite à Chicago!!), et j’ai beaucoup aimé ma lecture, mais j’étais incapable d’écrire un billet. Je n’arrivais pas à construire quelque chose qui se tenait. Je vais peut-être en faire un et juste mettre le lien vers le tien 🙂

    Ça m’épate qu’on bâtisse de tels trucs grandioses pour les détruire peu de temps après.

    1. Mélodie:  J’ai eu aussi du mal à rédiger ce billet.  J’ai toujours de la difficulté à parler de non-fiction, en fait.  Mais ce document m’a vraiment plu, ça se lit comme un roman!

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