L’autre comme moi – José Saramago

Je voulais découvrir Saramago depuis des années sans jamais oser. Il a fallu que je le mette dans ma PAL ultime 2023 ET que Séverine organise les nuits du hasard pour que je me décide enfin à sortir de la pile… 16 ans plus tard. Et ce n’est même pas une exception.

De quoi ça parle

Tertuliano Maximo Alfonso est professeur d’Histoire. Il file un mauvais coton et a une relation avec une femme avec laquelle il ne veut pas s’impliquer. Un jour, en écoutant un film, il y voit son double parfait. Il va être obsédé par cet homme et son concept de lui-même va être bouleversé.

Mon avis

Ce roman n’est pas de ceux qui se laissent rapidement apprivoiser, en tout cas, il ne m’a pas laissée le faire facilement. Il faut être prêt non seulement à plonger dans la psyché d’un homme qui ne va pas bien et qui va se laisser emporter dans une spirale de laquelle il va perdre le contrôle. Le personnage principal est un homme désabusé, souvent seul et malheureux. Il va choisir de taire sa découverte aux gens qui lui sont le plus proche et le fameux double va tourner à l’obsession.

La forme n’est pas toujours simple à aborder. En effet, il y a très peu de paragraphes, très peu de points aussi. Les dialogues sont intégrés dans le texte, séparés uniquement par des virgules, ce qui contribue à l’atmosphère oppressante du récit mais qui ne le rend pas pour autant très accessible. La narration est par contre très intéressante et les discussions entre l’homme et son Sens Commun sont jouissives (et sentent le vécu… mon vécu). Ce dernier sert parfois de narrateur et s’adresse au lecteur, de façon presque intime. Et ça, ça m’a plu.

Alors que l’histoire avance, le roman se transforme de plus en plus en roman psychologique noir et angoissant. Pas qu’il y ait beaucoup d’action mais on voyage dans la tête d’un homme qui se demande soudainement qui il est. Un clône? L’original? Le concept de soi est exploré dans un semi courant de conscience qui intrigue… mais auquel il faut parfois s’accrocher.

Un roman qui fait réfléchir, même après l’avoir refermé, aprèes avoir passé des heures en compagnie d’un homme qui prend de mauvaises décisions et qui ne sait comment entrer en relation avec les gens, ce qui ne va pas s’arranger au moment où il va perdre pied et ne saura plus qui il est. À tenter, quand on a toute notre capacité cognitive disponible.

4 Commentaires

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  1. J’ai lu deux romans de cet auteur qui ne m’ont pas spécialement marqués, et que je n’ai pas non plus spécialement appréciés.

    1. Je lirai peut-être l’aveuglement un jour… mais j’ai beaucoup repensé à celui-ci après ma lecture, même si le moment-lecture en soi n’était pas toujours simple.

  2. J’ai lu de cet auteur Le voyage de l’éléphant, un peu déroutant au départ, mais au final, il m’avait beaucoup plu.

    1. Tout à fait. Déroutant est le mot. J’en garde un bon souvenir toutefois.

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