L’Arbre-Monde – Richard Power

Le pourquoi du comment

Parce que Richard Powers. Rien de plus à ajouter.

De quoi ça parle

Comment résumer ce foisonnant roman? Allons-y simplement… il s’ouvre sur les Racines, une série de neuf nouvelles qui présentent neuf personnages, qui semblent n’avoir aucun lien entre eux, sauf la présence d’arbres d’une façon ou d’une autre dans leur vie. Puis, dans le Tronc, ils vont se croiser et s’entrecroiser… ou pas, avec comme objectif de sauver ces arbres millénaires qui sont abattus sans scrupule. Finalement, dans les Cimes, on les voit redescendre vers une vie normale et les Graines nous parlent de ce qu’ils vont léguer, ensuite… en quelque sorte. En résumé. Très résumé.

Mon avis

Je n’ai aucune objectivité quand il s’agit de Richard Powers. Me plonger dans l’un de ses romans signifie à chaque fois plusieurs heures de plaisir de lecture. Il réussit à mélanger habilement science et fils narratifs et avec moi, ça fonctionne toujours, toujours, toujours. Soit, ces livres demandent de l’attention et de l’énergie. Ce n’est pas une lecture « détente ». Parfois, pendant la lecture, on voit des longueurs, juste pour comprendre à la fin que non, c’était nécessaire, finalement. Et ici, lire ça alors que la « gratte » de la ville a sauvagement trucidé mes cèdres en déneigeant, ça a été violent!

Je me souviendrai de ce monde riche, plein de vie, cette forêt qui parle, communique, ces arbres qui se protègent et s’envoient des messages. C’est fascinant et cette fascination culmine dans ce roman lorsque deux personnages habitent un grand séquoia, un Arbre-monde, en bonne et due forme. Mais je me souviendrai aussi de l’arbre des Hoel qui pousse en fast forward dans un album photo, de Neelay, qui tente de réinventer la vie dans son fauteuil roulant, de Patty la plante qui ose la première parler des arbres comme d’êtres communiquants ainsi que d’Olivia, qui après être morte une fois, entendait les voix des arbres.

Un roman écologique, qui nous fait à la fois voir l’humain comme un parasite et qui nous fait réaliser à quel point nous sommes petits à l’échelle de l’évolution… mais qui nous laisse quand même sur une note d’espoir. Il y a une réelle réflexion sur l’effet de groupe, sur les gens qui, soudainement, comprennent des choses et décident de se battre pour elles. Nous sommes certes avec des écologistes extrémistes, mais les véritables héros, ce sont ces arbres qu’ils veulent sauver, pour lesquels ils se battent contre des forces qui les dépassent. Entendons-nous, il m’a presque fait pleurer (pour vrai) la disparition du châtaigner d’Amérique.

Un roman-monde, qui grouille de vie, de personnages auxquels on s’attache (plus ou moins), profondément imparfaits, qui font des erreurs à la tonne, mais qui ont un vrai projet. Impossible de ne pas réfléchir à l’avenir de notre planète et à élargir notre vision de l’écologie. Bref… je n’ai peut-être pas autant aimé que « Le temps où nous chantions« , qui fait partie de mon top 10 à vie, je pense… mais j’ai quand même beaucoup, beaucoup aimé! À découvrir.

23 Commentaires

Passer au formulaire de commentaire

  1. Je suis en train de terminer Opération âme errante et …. pfff je crois que j’ai encore préféré! Un de ses meilleurs

    1. Oh, je ne l’ai pas lu celui-là… c’est quoi le thème?

    2. Ah oui? Je l’ai abandonné… je ne comprenais rien!

  2. Comme toi, j’ai tellement aimé Le temps où nous chantions que la barre est toujours trop haute, mais j’ai tout de même aimé le projet, et le sujet de celui-ci. Pendant que je le lisais on parlait beaucoup de l’Amazonie (mais je ne me leurre pas, si on en parle moins, des kilomètres-carrés s’en vont pourtant sous les machines).
    Je suis désolée pour tes cèdres et en colère contre les « déneigeurs » !

    1. Ah oui, mes déneigeurs sont vraiment trop cons… je leur en veux encore et, en plus, ils ne répondent pas aux mails à part pour dire qu’ils ont reçu ma demande.
      Tu as raison pour les attentes… c’est dur d’égaler le temps où nous chantions.

  3. Il est dans ma PAL depuis le dernier festival America (dédicacé s’il te plaît !). Si je ne l’ai pas encore lu, c’est qu’il est un peu encombrant à transporter, mais je vais finir par m’y mettre. L’été prochain peut-être.

    1. Dédicacé?? Lucky girl! J’espère que ça va te plaire.

  4. J’ai découvert cet auteur l’an dernier avec Le temps où nous chantions, qui fût indubitablement mon coup de cœur 2019… L’arbre-monde attend maintenant sur mes étagères, j’ai hâte de découvrir une autre facette de son talent..

    1. Le temps où nous chantions a été un feu d’artifices pour moi. Rien de moins. Du coup, je te conseille aussi celui-ci, même si le thème est super différent.

  5. Le temps où nous chantions m’était tombé des mains, alors j’hésite à le lire.

    1. Ah oui, j’avoue!! Je ne suis pas certaine que ce soit pour toi, alors.

  6. J’ai beaucoup aimé ce livre pour son engagement. Comme toi, j’ai été moins touchée que par Le temps où nous chantions (pareil, il fait partie de mon top 10 à vie!).

    1. Le temps où nous chantions est un chef d’oeuvre, rien de moins. Je suis moins touchée au coeur par les arbres mais Powers réussit presque toujorus à nous faire adhérer à ce dont il parle… et à rendre le tout vivant!

  7. « Le Temps où nous chantions » me tente énormément depuis trèèès longtemps, mais je ne l’ai toujours pas lu. Pour celui-ci, on l’a offert à ma mère mais je ne suis pas trop tentée. Et sympa les déneigeurs…

    1. Ah oui, commence par Le temps où nous chantions… musique, racisme, temporalité, physique… c’est capoté!

  8. Le temps où nous chantions m’attend toujours. J’ai lu celui-ci cet été, et j’ai été un peu déçue, j’y ai trouvé des longueurs et certains personnages pas captivants, il m’a laissé un goût mi-figue mi-raisin.

    1. Ce n’est pas par ce roman que je conseillerais de découvrir Powers… c’est clairement différent et on n’adhère pas nécessairement au thème. Le temps où nous chantions parle de musique, racisme, physique… c’est différent. Lent également comme récit, exigent… mais j’ai tellement aimé.

  9. J’ai noté cet auteur, pour Le temps où nous chantions, son format fait qu’il va attendre un peu. Ils sont complètement trucidés tes cèdres ? Dis nous que non, qu’il y a de l’espoir !

    1. Oui, il faut avoir le temps! Et bon, j’ai carrément des demi-cèdres. Avec une belle ligne droite au milieu. j’attends toujours une réponse de la ville.

  10. J’ai acheté le temps où dans chantions dans un vide grenier aujourd’hui (depuis le temps que je le vois dans les top sur les blogs !)
    Si un jour il croise ma route pourquoi pas (mais ce serait bien que je lise d’abord le temps où nous chantions !)

    1. En effet, je conseillerais plutôt de commencer par Le temps où nous chantions. Ca a un côté weird, mais bon, les arbres nen parlent pas dans celui-là!

  11. Il est sur ma PAL et mon épouse me l’a offert, il faut absolument que je le lise. Mais je note aussi « Le temps où nous chantions », je vais voir de ce pas ce qu’il raconte !

    1. Les deux sont hyper bien… mais Le temps où nous chantions a quand me^me ma préférence. Ca a été une illumination livresque.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.