La vérité sur l’affaire Harry Quebert – Joël Dicker

Le comment du pourquoi

Mon amie Yueyin a détesté ce roman. Du coup, j’avais décidé de ne pas le lire. Mais au bureau, tout le monde le lisait… et je VOULAIS participer à la discussion, vu que bon, pour une fois, on ne parle pas si souvent littérature au boulot!

De quoi ça parle

Markus Goldman a écrit un énorme succès littéraire mais depuis, il est en panne d’écriture. Une ÉNORME panne d’écriture. Du coup, il se réfugie chez son maître à penser, Harry Québert, écrivain chéri de l’Amérique et son prof à l’université. Quand, quelques mois plus tard, Harry est accusé du meurtre de Nola Kellerman survenu 33 ans auparant, Markus est persuadé qu’il doit trouver la vérité et réhabiliter Harry Quebert. Du coup, il débarque à Aurora, petit village de carte postale américain, pour mener l’enquête.

Mon avis

Quebert, ça me fait penser à Q-Bert. J’ai eu ce petit bonhomme unipode avec une trompe en tête tout le long du roman. C’était la parenthèse pas rapport du jour!

Voyez-vous, j’étais tellement convaincue que je n’allais pas aimer que je suis partie avec des attentes à zéro… et que finalement, j’ai passé tout de même un bon moment. Incredible, n’est-ce pas! Entendons-nous, c’est un roman qui se lit tout seul, c’est très addictif et avec toutes les révélations du roman, difficile de le lâcher. En fait, je dois avouer que j’avais promis à ma collègue (coucou Véro) que je la rattraperais et qu’ensuite, je le lirais en même temps qu’elle. Trois jours plus tard, j’avais fini. Comment dire… Oups?

Les histoires d’écrivains, ça me plaît. On n’a qu’à penser à Bolano, Roth ou Bukowski. Du coup, on part avec un apriori positif. Markus « le Magnifique » est un être qui a eu une renaissance au contact de Harry Quebert, son professeur. Il était dans le paraître, quitte à tricher, et a appris à accepter son côté faillible. Et à devenir un écrivain du coup. Aimable? Pas vraiment. Mais bon, il voue un culte à Harry, qu’il considère comme son seul ami.

Harry, Harry, Harry… Comment dire. Il est… heu… bref, j’ai du mal avec Harry. Il ne me fascine pas, Harry. Quinze ans, bordel! Il paraît que c’est Patrick Dempsey qui le joue à la télé… peut-être que ça aurait pu m’aider à l’apprécier, mais tout son discours sur l’amouuuuuûr me dérange profondément. Quand ton grand amour (et égérie adolescente) a 15 ans et que tu en as 34, qu’elle te vénère et tout… tu te gardes une petite gène. Mais c’est moi et mon coeur de pierre. Je ne spoile rien, c’est connu depuis le début.

On m’avait mise au défi de deviner. Savais-je? Pas tout. Je savais qui depuis un bon moment (du moins, forts doutes). Je me doutais de ce qui s’était passé. J’avais compris plusieurs petites intrigues secondaires. Mais certains rebondissements m’ont prise au dépourvu et ça j’aime. Aurais-je pu deviner? Non. Mais c’est expliqué et ça passe. Mais ça ne m’aide pas à aimer Harry par contre! Les fils se nouent tous à la fin et j’ai trouvé cette construction pas mal du tout et qui se tient. Bref, l’intrigue m’a plu et je pense que je vais m’en souvenir.

Là où le bât blesse? L’écriture, qui est ma foi… basique. Et les dialogues ne m’ont pas du tout plu. J’ai eu l’impression que le roman se prenait parfois au sérieux (genre le grand roman américain, mais écrit par un Français- Oups… on me chuchote à l’oreille qu’il est Suisse… my bad) et on est loin de Philip Roth question plume. Selon moi. Of course. De plus, les personnages féminins ne sont pas top (cliché de mère juive, de tenancière de café hystérique, ado enamourée) et souvent assez unidimensionnels. Des longueurs, certes, mais presque tous les personnages ont leur raison d’être et ça c’est bien.

Mais bon… POURQUOI les policiers laissent-ils des nonames gérer leurs enquêtes? Je ne comprendrai jamais!

En résumé, une lecture très prenante, qui va en accrocher plus d’un et qui peut vraiment plaire, si on le prend comme un bon divertissement qui va nous accrocher à une histoire et nous intriguer. De plus, il y a une critique assez jubilatoire du monde de l’édition. Et bon, je serais bien curieuse de voir ce que VOUS, vous aviez deviné!

25 Commentaires

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  1. A vrai dire, je ne me souviens pas de grand chose ; je sais seulement que j’avais été éberluée que l’on fasse tant de cas de ce livre écrit avec les pieds … ceci dit, il est assez addictif, mais le retrouver sur la liste des prix d’automne c’était choquant. Je n’ai rien relu de l’auteur et je n’ai pas l’intention de le faire, à condition que l’on m’affirme qu’il s’est beaucoup amélioré côté style.

    1. Je pense m’arrêter là aussi… pour exactement les mêmes raisons que toi. Et il a été choisi pour les prix d’automne? Really??

  2. Ce livre m’a terriblement agacée… et puis il est trop mal écrit. N’empêche j’avais pas deviné !!!

    1. Pas deviner, pour ma part, c’est toujours ça. Et bon… côté écriture, pour un livre qui parle d’écriture… c’est pas ça mettons.

  3. J’ai abandonné… L’écriture, sans doute?

    1. Pourquoi ne suis-je pas surprise?? 🙂

  4. Je l’ai sur ma pile à lire mais je ne m’y suis pas encore mis: je me suis promis de le lire une fois que la Dicker/QuebertMania se serait un peu tassée. Autant dire que ce serait le moment!
    Juste une précision: l’auteur n’est pas français, mais suisse…

    1. J’ai écrit qu’il était français?? Ma catégorie « Littérature europe (français) regroupe tout ce qui a été écrit « en français »… j’avoue que c’est pas clair! Je n’ai pas détesté hein, c’est page turner et ça tient en haleine. Mais bon, je ne suis pas non plus à m’envoler d’enthousiasme.

  5. Je fais partie des gens qui n’ont pas vraiment aimé. J’explique ici pourquoi (si ça t’intéresse) : https://krolfranca.wordpress.com/2013/03/24/la-verite-sur-laffaire-harry-quebert-de-joel-dicker/
    D’ailleurs je ne compte pas lire ses autres romans, qui, je suppose, sont bâtis sur la même structure.

    1. Je suis allée lire ton billet et je pense que tu as mis le doigt sur le truc. Ils nous les présentent comme des écrivains mais ce sont des vendeurs de livres. C’est un page turner, un bon divertissement, mais pas un grand livre.

  6. J’ai lu et bien aimé celui-ci, malgré les points négatifs que tu soulignes très bien. J’ai lu le suivant, trop dans la même veine, la même écriture basique. Je suis restée sur le côté. Du coup, aucune envie de lire les suivants.

    1. Je ne pense pas lire les suivants. Ça fait bizarre de lire un roman qui parle d’écriture écrit de façon si basique. Mais on reste scotché et c’est toujours ça.

  7. Tu résumes bien je trouve, il est prenant, mais non exempt de défauts…

    1. Voilà. Pour moi, c’est vraiment un page turner… et il faut choisir de passer vite sur autre chose!

  8. Jene l’ai toujours pas lu et il traîne dans ma PAL. A garder pour l’été, si je comprends bien(et ça risque de me plaire)

    1. Voilà. Lecture d’été, sans prise de tête, pour se laisser trimballer!

  9. Il m’est tombé des mains. Alors je l’ai offert..

    1. Ah, moi malgré mes réserves, il ne m’est pas tombé des mains! Tu as bien fait de le donner. Ça plait beaucoup beaucoup généralement!

  10. C’est le seul que j’ai lu de l’auteur. Je me rappelle avoir passé un bon moment.

    1. C’est le souvenir que je vais en garder. Pas mal, écriture pas au top… mais bon, je l’ai lu hyper vite et j’ai trouvé ça prenant!

  11. J’en garde un bon souvenir aussi, un roman efficace ! 🙂 Belle fin d’été, Karine !

    1. Bonne fin d’été aussi!

  12. On me l’a offert il y a quelques années mais je ne l’ai toujours pas lu. A vrai dire ton billet me fait plus peur qu’autre chose même s’il est indulgent. Tes points noirs risquent de m’agacer. Tu me donnes envie de lire Roth en revanche, même si tu n’en dis rien (il suffit d’un rien pour me tenter). J’ai adoré « Portnoy » et beaucoup aimé « Le Complot contre l’Amérique », tu me conseilles quels titres ?

  13. Je me souviens l’avoir commencé avec beaucoup de réserves. Ca se lit très bien, pour ma part j’ai surtout eu des réserves sur la fin où les révélations s’enchaînent si bien qu’au final j’étais plus sûre de qui avait fait quoi xD

    1. Pour savoir qui avait fait quoi, moi, ça allait. C’est surtout l’écriture qui m’a un peu dérangée. Mais j’avoue que la fin, ça va vite!

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