La nageuse au milieu du lac – Patrick Nicol

nageuse au milieu du lacCe roman, je ne l’aurais jamais lu sans une succession de facteurs.  D’abord, il a fallu parler de Plamondon à David, au stand du Quartanier.  Puis, il a fallu que je sois avec Jules, à qui ce monsieur a conseillé ce roman.  Je n’avais pas encore craqué.  Il a donc fallu que je discute avec Lyne (un contact twitter avec qui j’aime beaucoup parler de littérature québécoise et qui vient de Sherbrooke) pour que je me dise que bon, peut-être… et que je croise l’auteur en signature pour finir par me décider.

 

Et comme cette série de coïncidences m’avait intriguée, je l’ai lu presque tout de suite.  Et j’ai fait une belle découverte.

 

Le personnage principal est un prof de cégep qui se laisse porter par la vie, l’ennui et la désillusion.  Sa mère est atteinte d’Alzheimer et il devient à son tour celui qui doit s’en occuper.  Les rôles sont inversés.   Et pour ne pas se laisser engloutir par ce lac intérieur, il s’adonne au cynisme avec talent.   Mais ne vous sauvez pas tout de suite.  Ce n’est pas déprimant.  Bon, ok, un peu.  Mais c’est surtout touchant et honnête, ce regard dépourvu de gnangnan sur la fin de la vie.  Oui, les deux à la fois.  Même s’il n’est pas facile de s’identifier au personnage (et j’ai l’impression que c’est exprès!).

 

J’ai beaucoup aimé la plume, avec sa structure un peu particulière, où l’auteur nous balade entre passé et présent (autant au plan du fond que de la forme) ou encore entre un CHSLD et un cours où il tente de faire comprendre Poussière sur la ville à des grands ados (morte de rire à leur réactions… c’était teeeellement moi à cet âge!).   Et à côté de ça, quelques passages un peu fantasmagoriques et des souvenirs d’enfance tels qu’il s’imagine que sa mère les revit.

 

Pas toujours facile à lire, car le regard posé sur la vieillesse n’est pas rose, ni particulièrement tendre.  Du moins, pas toujours.  Et on espère ne pas s’y perdre, au milieu de ce lac, à notre tour.   Ou ne pas voir s’y égarer ceux qu’on aime.

2 Commentaires

  1. On dirait bien que tu t’es retrouvé ado dans ces pages.

    1. Dans un passage, oui.
      Mais pas du tout dans le personnage, ce qui ne m’a pas empêchée de beaucoup aimer.

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