La fille de Molly – Edna Arseneault-McGrath

Fille-de-molly.jpgDisons-le d’emblée, j’ai su dès la première page qu’entre ce roman et moi, ce n’était pas gagné.  Mais on me l’avait chaudement recommandé et laisser une chance aux livres, ça fait partie de ma philosophie de vie.  Sauf qu’après la deuxième mention d’un personnage désagréable surnommé « Pédopimp » (en un paragraphe, le tout premier) et la fin du  premier chapitre, j’avais d’ores et déjà déterminé qu’etre le style de l’auteur et moi, ça ne collait pas, mais pas du tout.  Trop de comparaisons et de métaphores au pouce carré (les draps qui lui souriaient m’ont marquée, je crois).  Certains adorent mais ça a tendance à m’agacer.  Restait l’espoir que l’histoire soit vraiment à mon goût. 

 

Sauf que bon, non.  Loin de là. 

 

Soyons clairs, je n’ai pas du tout aimé.  Pourtant, plusieurs romans étiquetés « grand public » (je n’ai jamais vraiment compris ce que ça voulait dire, en fait) m’ont beaucoup plu mais je dois avouer qu’ici, j’ai eu l’impression de lire une romance Old School, tant au plan de la forme que du contenu.  « Tu n’avais qu’à arrêter de le lire! », me direz-vous.  Yep, j’avoue.  Mais je voulais voir si ce que je prévoyais aller arriver.  (Et bon, je ne vous dirai pas ce que je prévoyais mais oui, tout est arrivé!)

 

L’histoire s’ouvre donc sur une fillette irlandaise de 7 ans, Tara, qui file comme le vent vers chez elle.  Sauf qu’elle y trouve sa mère, Molly, avec son amant (le « Pédopimp » sus-mentionné).  Molly n’a pas eu la vie facile.  Un mari alcoolique, une famille dysfonctionnelle, enceinte lors de sa première relation.  Bref, un jour, elle part, laissant là ses deux enfants, Tara et Ray.   Le roman suit l’histoire de Tara de 7 à 22-23 ans, je crois.  Et j’ai eu l’impression qu’aucun cliché ne nous était épargné.  Tous les malheurs du monde arrivent à Tara, les uns après les autres, et on les voit venir de loin, en plus de ça.   Je n’en ferai pas la liste ici pour ne rien spoiler mais disons que la pauvre fille a eu la vie dure.  Très dure. 

 

Mais, voyez vous, Tara est d’une beauté à couper le souffle (je crois que c’est répété 100 fois.  Sans exagérer).  Aucun homme ne lui résiste, tous veulent lui sauter dessus et elle attise la jalousie des femmes.  Mais en plus, Tara est intelligente (première de classe, malgré ses malheurs), bonne (elle ne fait jamais une mauvaise action), pas prétentieuse (« après un tel compliment, toute femme aurait été gonflée d’orgueil.  Pas elle! ») et dotée de tous les talents : elle chante à merveille, après 5-6 ans de piano, elle joue à la perfection « La polonaise » (j’imagine que c’est l’opus 53) de Chopin, danse superbement bien, dessine magnifiquement, tous ses repas sont excellents et savoureux.   C’est bien simple, ce type de sainte héroïne me hérisse. 

 

Dans ce roman, les gens sont soit infiniment bons (Tara a tant de bienfaiteurs, c’est fou… je ne compte pas le nombre de « c’est trop pour moi » et de « je ne sais pas ce que je ferais sans vous ») ou très très méchants.  Pas de place pour la demi-mesure.  Et quand ils sont méchants, on nous le précise plusieurs fois en nous révélant leurs plans et leurs émotions.  En fait, toutes les émotions et pensées sont détaillées, ce qui ne laisse pas vraiment de place au lecteur pour son propre ressenti.   L’aspect « financier » qui est très important dans le roman m’a aussi dérangée. Une belle maison, des beaux meubles, des habits chers, des cadeaux dispendieux…  la répétition de tout cela m’a plus d’une fois fait grincer des dents.

 

Nous nous baladons dans de l’Irlande au Québec.  Ce que j’ai préféré dans le roman sont les descriptions des lieux, des coutumes, de l’histoire des coins où passe l’héroïne.  On sent que l’auteur a fait des recherches et qu’elle a beaucoup travaillé cet aspect.   De plus, elle réussit à décrire magnifiquement les paysages de l’Irlande et à donner une vie propre au Village de Pointe-Claire.   Ce n’était malheureusement pas assez pour que je prenne du plaisir à ma lecture. 

 

Comme le roman a beaucoup plu (il récolte des avis très positifs dans une biblio près de chez moi) et qu’il y a même une suite, je vous renvoie vers l’avis de Pause Lecture qui est plus enthousiaste que moi afin que vous ne puissiez avoir un autre avis.   Entre moi et ce livre, il y a eu réelle incompatibilité et j’en retiendrai beaucoup, beaucoup de répétitions et une bonne quantité de grands soupirs. 

 

Québec pas en septembre 

12 Commentaires

Passer au formulaire de commentaire

  1. Quand on le sent dès le spremiers pages, en général, ce n’est pas bon signe.

    1. Alex: Yep… en effet, ça fait peur!

  2. Je fais pareil, souvent je vais jusqu’au bout des fois qu’il y aurait amélioration et j’ai tort mais je ne me referai pas. Bon je te remercie de ce billet qui évite à ma LAL de progresser.

    Le Papou

    1. Le Papou: Je suis presque incapable de cesser de lire… shame on me!  On dirait que je veux laisser la chance au roman. 

  3. Oh que je suis d’accord avec toi! J’ai lu ce roman aussi puisque je l’avais reçu et je me suis franchement ennuyée! Le pire dans tout ça, c’est que j’aime bien ces histoires à l’eau de rose, un peu à la « Anne la maison aux pignons verts » mais là non, vraiment. Des personnages aucunement attachants, une héroïne qui tape sur les nerfs… Merci de ta critique qui rejoint la mienne, ça fait du bien 

    1. Valérie: Ah, tu me rassures, je pensais que j’étais toute seule avec cette opinion!  Je suis moins weird que je pensais!  Fiou!

  4. Ce qui est génial avec tes billets, c’est que même lorsque tu parles de livres que tu n’as pas aimé, tu es passionnante et drôle. J’adore ! 🙂

    1. Lewerentz: Ah merci, c’est vraiment super gentil!

  5. Je crois que je vais rester sur ton avis et passer sur ce roman.

    1. Manu: Connaissant nos fréquents avis similaires… je pense que tu as raison!

  6. Tu sais aussi donner envie de ne lire un roman 😉

    1. Céline: Entre ce roman et moi, c’était l’incompatibilité totaaale!

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.