L’orangeraie – Larry Tremblay

L'orangeraieCe roman, c’est l’histoire de deux enfants, Amed et Aziz.  Jumeaux identiques, ils grandissent dans un pays désertique en guerre, ça pourrait être n’importe où mais ça sonne tout de même Moyen Orient.  Ils habitent dans une magnifique orangeraie, fruit du labeur de leurs parents et grands-parents, sorte de paradis terrestre.  Au troisième paragraphe, ils sont devant les décombres de la maison de leurs grands-parents paternels, tués par une bombe lancée par ces « chiens habillés » qui vivent de l’autre côté de la montagne.  Les ennemis.  Puis arrive Soulayed, homme important.  Terrifiant aussi, avec sa mitraillette et son jeep bruyant.   Soulayed affirme que les jumeaux ont réussi à traverser la montagne, là où aucun homme n’avait réussi à passer avant eux.  Ils ont été choisis par Dieu.  L’un deux aura l’honneur de mourir en héros pour sa patrie, sa foi, et pour venger ses grands parents.  

 

Reste juste au père à déterminer lequel.  

 

Ce roman, c’est une véritable claque, mais une claque qui frappe là où ça fait mal.  Ce qui est devant nos yeux, c’est la guerre et le fanatisme, dans toute son absurdité.  La simplicité volontaire de l’écriture contraste avec la lourdeur du propos de façon frappante.  Malgré tout, la plume reste poétique et évocatrice et Larry Tremblay réussit à créer une atmosphère sablonneuse oppressante et étouffante.  On sent le poids de la haine mais aussi de l’histoire, des croyances qui rendent l’absurde normal, voire même grandiose.  Ce sont les mensonges, la fin qui justifie les moyens

 

Et après, que reste-t-il?

Quand la gloire a fait son temps, que les tromperies sont dévoilées, comment la vie fait-elle pour continuer?

 

Un texte court, un roman concis mais abouti, qui nous parle d’enfants devenus adultes trop tôt par la force des choses, de déshumanisation, d’horreur et d’absurdité guerrière, de survie mais aussi d’art à la fin du roman, avec des séquences théâtrales puissantes.  

 

Une réussite, donc.  Une lecture dont je me souviendrai.  

22 Commentaires

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  1. noté et surligné!!!!!

    1. Clara: Je conseille en tout cas!

  2. Tu as écrit le mot magique : jumeaux !

    Je note ce titre.

    1. Lili Galipette: Si c’est un mot magique, en effet, ça peut te rejoindre… un roman terrible mai sbeau. 

  3. Pas tenté. Surtout en ce moment où des canadiens sont enrôlés et meurts au nom de je ne sais trop quelle gloire.

    Oui, je sais ! Je me cache les yeux derrière ma main.

    Le Papou

    1. Le Papou: J’espère juste que ta main n’est pas trop transparente… il est bien ce roman par contre.  Et moi, et ma mère ont aimé, ce qui est rare. 

  4. Il y a combien d’écrivains canadiens qui portent le nom de tremblay ? Je ne m’y retrouve plus !! 😉

    1. Anne: Beaucoup!  Michel, Lise, Larry, Elisabeth… il y en a en effet tout plein.  Nom très commun ici!

  5. Une plume magnifique, un sujet terrible, gros coup de coeur pour moi!

    1. Grominou: Je suis tout à fait d’accord!

  6. Un roman qui a l’air dur. Il vaut mieux être averti, alors.

    1. Alex: Oui, il faut savoir dans quoi on s’embarque!

  7. J’ai trouvé cette lecture magnifique, mais très marquante. D’ailleurs, il faudrait bien que j’écrive un billet à son sujet, sauf que j’ai encore du mal à en parler.

    1. Topinambulle: Je l’ai écrit à chaud sinon je ne sais pas si j’aurais été capable. 

  8. Hon dans ma pile et à lirre très bientôt.

    1. Suzanne: J’ai hâte de voir ce que tu vas en peenser!

  9. Hou la c’est du lourd … dans une période où je serais en forme alors 🙂

    1. Yue: Oui, il faut être en forme.  Mais sérieusement, ça vaut le coup!

  10. Il est en attente dans ma liseuse. Bientôt.

    1. Melodie: Tu me diras ce que tu en as pensé!

  11. Oh oh je note aussi ! 

    1. Liliba: C’est un roman à lire, en tout cas.  Je conseille.

  1. […] roman, et on ne sait jamais trop dans quoi on va tomber.   J’avais eu une grosse claque avec L’orangeraie tandis que Le christ obèse m’a dépassée par sa violence et son côté gore.  Dans […]

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