Jour 67 – Antalya et liberté

C’était la grasse matinée ce matin!  Levée à 8h, vous imaginez? Je suis arrivée à l’heure, mais bonne dernière au petit déjeuner. Tout le monde était levé depuis une demi-éternité et en était à son énième café.  Bref, j’ai beau être la petite jeunesse, c’est quand même moi qui dors le plus!

Ce matin, nous visitions le musée archéologique d’Antalya. Le musée a été fondée dans les années 60 et est surtout constitué d’objets du patrimoine romain, dont plusieurs ont été trouvés dans la ville de Perge. En effet, il reste peu de chose des populations pourtant bien avancées de l’ancienne Lycie, où la démocratie a été instaurée très tôt.  De 80 à 130 après JC, d’importants tremblements de terre ont détruit pratiquement toute la ville, sauf quelques sarcophages et les vestiges datent surtout du 2e siècle, lors de l’époque romaine.

Le musée est hyper bien fait, avec une section pour enfants avec plein de maquettes qui illustrent le mode de vie en Lycie depuis la préhistoire jusqu’à – presque – nos jours. On y voit les vestiges les plus imposants, datés et expliqués. Patara, lieu de naissance de St-Nicolas, Myra, où il a vécu, les théâtres ainsi que Perge, ville très importante de la Pamphilie. Les anciennes traditions sont aussi illustrées : pain simite rond, forge, sellerie.  Bizarrement notre guide décide de commencer par là!  Ça donne une idée de notre inkulture collective

Nous pouvons voir plusieurs fossiles datant d’il y a 4-5 millions d’année ainsi que plusieurs objets provenant de la célèbre grotte de Karain.  On y voit entre autres des bouteilles de larmes, le plus beau cadeau qu’une dame pouvait donner à un homme à son retour de la guerre.  Si elle n’était pas vraiment triste, elle pouvait quand même engager une pleureuse pour le remplir!  L’honneur était sauf! Les objets sont magnifiques.  Il y a quelques petites amphores que j’aurais bien aimé voir chez moi. Mettons que ça fitterait dans mon décor!

Côté poterie, du 9e au 7e siècle avant JC, il y avait surtout des dessins géométriques. Puis, virent les époques archaïques, avec le fond nature et les dessins noirs, et l’époque classique, avec le fond noir et les dessins nature. Nous avons pu voir de très belles poteries en forme d’animaux, qui servaient à verser le vin.

Ça va un peu vite pour moi… je trottine pour réussir à suivre le guide mais j’aurais vraiment aimé plus de temps pour regarder les objets. Les musées et moi… c’est toujours la même histoire. Une autre voyageuse et moi somme TOUJOURS les dernières… mais toujours à l’heure. 

Les statues de marbre sont aussi très belles.  La plupart sont taillées dans un seul bloc mais une jolie danseuse et dans 2 tons de marbre. Elle est juste magnifique. On voit aussi plusieurs empereurs : Septime Sévère, son fils Carracala, Hadrien. On raconte que parfois, quand ils mouraient, on ne faisait que changer la tête… faut bien économiser un peu hein!

Ce musée est aussi le moment que choisit Kadir, notre guide, pour nous raconter les histoires de la mythologie grecque et romaine. Némésis, déesse de la vengeance, Tykhe, au départ déesse de la chance et de la fortune devenue protectrice des villes. Artemis et Apollon, enfants de Zeus et de Leto, dieux principaux d’Anatolie, Hermès et ses pieds ailés, qui a tué une tortue et un mouton pour se fabriquer une lyre, Hygieia, fills d’Asclépios, aussi douée que son père (de son nom vient le mot « hygiène », Kastor et Kioskur, fils jumeaux de pères différents, symboles de l’amitié… Bref, c’est génial de se faire à nouveau raconter toutes ces histoires. On raconte aussi qu’à l’époque, l’hôpital ne prenait que les gens qu’ils pouvaient guérir.  A un point tel que certains inscrivaient sur le fronton « aucun testament ne sera lu ici »… ça donne une idée.  Les malades refusés étaient condamnés.  On raconte qu’un jour, un malade refusé a tenté de se suicider avec du venin de serpent… mais qu’il a miraculeusement guéri. Depuis, le serpent est le symbole de la médecine. Chaque dieu a ses attributs… mais j’avoue que j’ai besoin d’étudier un peu pour les reconnaître!

Les statues sont magnifiques. Comme de coutume, je trippe sur les drapés, surtout ceux qui semblent presque transparents et collés sur le corps.  Non mais comment ils faisaient!!

La section théâtre est aussi superbe.  On y voit des objets retrouvés dans un théâtre, les bas reliefs, les statues qui étaient dans les niches et sur les colonnes… ça donne une bonne idée de comment était vraiment le théâtre d’Aspendos, même si les objets d’ici viennent d’ailleurs. Les sarcophages et les icônes sont aussi super beaux.  J’aurais aimé avoir un peu plus de temps.

On mange du poisson dans un resto un peu hors de la ville et par la suite, avec quatre personnes, nous décidons de revenir à l’hôtel à pieds en longeant la côte. Le guide nous avait dit que ça prendrait 45 minutes… on a mis 2h30!  C’est que c’était beau!  On a fait des pauses photos, on a mangé une super bonne crème glacée turque (celle qu’ils sortent du pot et mélangent sans cesse) et on a décrété à l’unanimité que le citron, c’était le top.  Les familles sont à la plage, les falaises sont très belles et on en profite pour magasiner un peu dans les ruelles d’Antalya, remplies de marchands et d’objets en tous genres… souvent des imitations. Ça fait du bien, parfois, d’être un plus petit groupe et nous avons passé un très très bel après-midi, en poussant la chansonnette, avec des harmonies, en plus.

Petite saucette à la piscine et nous retournons pour la visite guidée de la vieille ville d’Antalya, toute en pente, avec le port en bas. Auparavant, la ville était entourée de murailles où a creusées 3 portes.  La porte principale, près de la tour de l’horloge (qui n’avait, bien entendu, pas d’horloge à ce moment-là), la porte d’Hadrien et a porte de Hirdilik (orthographe aléatoire, d’une époque inconnue et qui servait, entre autres, de phare. La porte d’Hadrien est clairement la plus belle, toute sculptée avec ses trois arches. Le sol en dessous est complètement usé.  My god qu’il y  dû en avoir, des pieds qui ont foulé ses pierres devenues glissantes à force! Cette porte est super bien conservée car elle a été à une époque à l’intérieur de la muraille : on l’avait recouverte.  Elle est donc hyper belle maintenant. Kadir nous explique que les pierres bombées datent de l’époque héllenistique, les pierres plates de l’époque romaine et les petites briques sont des restaurations ottomanes, plus tardives.

À l’entrée de la vielle ville, une statue d’Attalos, roi de Pergame, qui a fondé Antalya, au 4e avant JC. Ils n’y ont été présent que pendant 2 siècles, toutefois, les romains prenant ensuite leur place.

Le minaret cannelé et la tour de l’horloge sont des symboles d’Antalya. Le premier date du 13e et faisait partie d’un grand ensemble.  L’horloge est plus récente (début du 20e, mais a été bâtie directement sur les murailles du 4e. Nous voyons aussi le minaret torsadé, en réparation. Il a brûlé mais sur ce site a déjà été un temple romain, une église chrétienne, et finalement, la mosquée de Korkut. Vive la récupération. Les petites rues sont super mignonnes en plein jour aussi. Il y a plein de cours verdoyantes, des cafés partout, des boutiques et plein de petites rues mystérieuses.  C’est très animé.  Je me fais même attaquer à coup de perche à selfie par une mamie asiatique qui semble se croire seule au monde! Mais c’est une autre histoire! La bonne nouvelle du jour, c’est que je reste raisonnable question achats. Je me suis trouvé un très beau foulard pour me couvrir les cheveux à Istambul mais j’ai résisté à tous les autres magnifiques foulards. Je sais, je sais, je n’en porte jamais… mais ils étaient BEAUX!!!! On verra si je suis toujours aussi économe au grand bazar!

Après le souper (le buffet est énorme et excellent), nous retournons nous promener dans la ville éclairée et aussi pleine de vie.  Je voulais me trouver des amis pour aller prendre un verre dans un bar de l’endroit mais ça n’a pas été une réussite!  Je voulais danser, moi!  On a fini par se partager une bouteille sur la terrasse de l’hôtel, et c’était aussi très agréable.  Le groupe est vraiment sympathique. J’ai de la chance!

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