Jour 64 – Kama Sutra et Derviches tourneurs

Grosse journée aujourd’hui! Plusieurs activités, plusieurs occasions de dépense, mais j’ai été OVER raisonnable.  Une fois n’est pas coutume.  Et ce matin, j’avais fort bien dormi suite à mon changement de chambre.  Frais, agréable… j’étais une autre femme! Assez pour me lever à l’aube pour voir décoller les montgolfières!

On est partis de bon matin, direction la bijouterie.  Ici, les pierres qu’on retrouve le plus sont la turquoise (turquie, turquoise… j’avais jamais fait le lien) et la zultanite, qui change de couleur en fonction de la lumière.  Certains bijoux sont superbes… mais comme j’ai la vilaine habitude de perdre mes boucles d’oreilles, j’ai évité ce genre d’investissement. Je vais me contenter d’une imitation!  Certaines ont acheté de magnifiques objets par contre!

Ensuite, nous nous sommes dirigés vers la vallée blanche pour une autre randonnée. On s’était fait dire que c’était un peu rough au départ mais sérieusement, ça allait.  Ça n’allait peut-être pas pour tout le monde, par contre!  On en a vu certains sur les fesses… je ne nommerai personne, mais on peut se souvenir des pingouins!

La vallée est magnifique.  Officiellement, c’est la vallée blanche.  Pour notre part, on hésite entre vallée du Kama Sutras, ou vallée des Dieux.  Ou des Gods.  Ou Godes.  On a le choix!  Entre deux petites chansons (pas paillardes… je ne connais pas assez les gens pour sortir mon répertoire ici), on en a pris plein les yeux de formations rocheuses, de cheminées des fées et de tunnels creusés pour amener l’eau un peu partout dans la vallée.  Il faisait chaud, mais c’était une magnifique randonnée!

Nous nous sommes ensuite dirigés vers Uchisar pour un dîner chez l’habitant.  La famille qui nous reçoit sont des amis de notre guide Kadir et nous sommes installés dans la courette, sur des bancs, pour manger des délicieuses aubergines farcies et un gâteau au citron.  J’aime beaucoup la nourriture ici. On va se croiser les doigts pour qu’elle m’aime aussi!! Pour le thé, les hommes étaient installés sur les coussins comme des pachas, c’était de toute beauté!  On s’est fait servir le thé par des membres du groupe habillées en costume d’ici… charmant fou rire.  Ils étaient hyper sympathiques, toute la famille participait, c’était chouette. J’ai plein de photos… mais je ne les mettrai pas ici, on voit trop bien les gens!

Autre occasion de dépense, les tapis.  Là, je me suis retenue. Mais c’était beauuuuuuu!!  Les tapis turques sont en laine, en coton, en soie ou en bambou et faits main.  Il y a une trame, des fils pour les nœuds et un autre fil pour barrer la rangée de nœuds. Dépendant de la matière, il y a plus ou moins de nœuds et le motif est plus ou moins délicat. Les tapis de soie sont tellement beaux, c’est fou!  Les motifs sont anatoliens, variés en raison des différentes civilisations qui ont vécu en Anatolie. Ici, le nœud utilisé est le double nœud turc, ou nœud gordien.

Les femmes travaillent généralement à la maison aux tapis pendant l’hiver, pour ajouter un revenu à la famille.  En Cappadoce, on vit de l’artisanat, de l’agriculture et du tourisme.  L’hiver, les hommes font de la céramique et les femmes des tapis.  La plupart d’entre elles ont une base en tissage de tapis. Elles peuvent travailler 3-4h dans la journée, mais la plupart du temps 30 minutes d’affilée pour éviter les erreurs, même si elles surviennent et font l’unicité des tapis. La tradition se transmet de mère en fille et on croit que plus de 4 millions de dames en font en Turquie, surtout dans le centre et l’est, l’ouest étant plus développé économiquement.

Les tapis en Soie sont chers en raison du prix de la matière première.  C’est qu’il y a énormément de chute dans la fabrication de tapis.  On nous a réexpliqué la route de la soie et la façon de récupérer les fils de soie.  La fabrication était fort secrète en Chine jusqu’au 5e siècle alors qu’elle était connue depuis 2000 avant Jésus Christ.  Les moines ont été les premiers espions industriels et ils ont réussi à ramener quelques cocons! Et ça en prend, des cocons! Le vendeur était THE vendeur.  Sympathique, j’avais limite envie d’acheter un tapis pour lui (et me) faire plaisir.  Notre accompagnatrice a craqué et a acheté un MAGNIFIQUE petit tapis de soie… il est trop beau!  Je vous jure qu’il y avait une équipe de vendeurs pour nous, un petit verre de vin, et certains ont même testé les tapis… en se couchant dessus! Encore une fois, je garde la photo pour moi!

Petit arrêt à l’ancien village de Uchisar pour une pause photo et le guide nous a conseillé de goûter le yaourt avec du sirop de raisin et des noix.  C’était tellement bon!  Après avoir goûté au mien, il y a eu plusieurs adeptes, mettons!

Le dernier stop de la journée a été les derviches tourneurs.  Je pense avoir été la seule à vraiment aimer ça, la moitié des gens dormait! Bon, je passais mon temps à comparer la position des danseurs et à observer les instruments.  C’est fou, les quarts de ton dans la musique orientale…  les chants, la flûte… j’ai beaucoup aimé. 

Les Derviches sont nés à Konya, la ville sainte de Turquie. Ils sont très humanistes et naïfs et la danse est une façon de se rapprocher de leur dieu et de purifier leurs pensées. Un jour, un homme de Konya a entendu un marteau et a commencé à tourner. C’est par contre son fils qui a réglé la danse, les habits, et la façon de tourner.  La cérémonie signifie la vie d’une personne. Au début, ils ont un manteau noir, qui représente la terre.  Ils l’enlèvent pour représenter leur naissance. La robe blanche représente le linceul et le chapeau, la pierre tombale, pour ne pas oublier qu’ils vont mourir un jour et que leur mort sera le commencement de leur vraie vie. Cette vie est une préparation et sert à apprendre le don de dieu et à le partager aux autres.  Il y a 12 étapes de la vie, puis ils remettent leur manteau pour symboliser leur mort.  Ils tournent une main vers le ciel (prière, pour recevoir le don) et une vers le sol pour redonner l’offrande reçue.  On tourne pour le distribuer au plus de gens possible. La tête est penchée pour signifier la petitesse de l’homme devant son dieu.

Je pense que les asiatiques devant moi ont moins apprécié… l’une a joué à Candy Crush tout le long, avec la mautadite lumière de son téléphone allumé.  Je l’aurais assommée! Au moins, personne n’a ronflé (opéra de Pékin… souvenirs!)

Nous n’avons pas veillé tard ce soir… on doit se lever à 4h du matin, notre valise doit être faite.. bref, tout le monde a juste le goût de relaxer!  Demain, ce sera l’heure magique!!

Et nous baptisons la journée : le jour du Kama Sutra!

2 Commentaires

  1. Je me demandais ce que le Kama Sutra indien venait faire en Turquie ! J’ai ma réponse.

    1. Yep… quand on regarde les photos, on comprend hein! 🙂

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