Jefferson – Jean-Claude Mourlevat

J’hésitais à lire ce livre car j’avais peur qu’on nous martèle du même message pendant presque 300 pages. C’est quelque chose qui m’énerve au cube, quelle que soit la cause.  Ceci dit, j’ai bien fait de tenter le coup suite à la présentation de l’auteur à Québec. Certes, c’est un livre engagé. Ça traite d’antispécisme et d’exploitation animale. L’auteur est contre le fait de manger de la viande, il l’assume, mais s’il réussit à faire passer son idée, ce n’est pas lourd pour autant. Et je suis pas mal certaine que ça peut influencer pas mal d’enfants par rapport à la consommation de viande.

 

Toutefois, le roman n’est pas que ça.  C’est avant tout une histoire d’enquête dans un monde où existent, dans un pays voisin, des animaux dotés de parole, qui envoient des sms et se font rafraîchir la houpette par… un Blaireau!  Sauf que quand Jefferson Bouchard de la Poterie, un hérisson de 70 cm arrive chez le coiffeur, celui-ci a une paire de ciseaux plantée dans le corps. Il va être accusé, fuir… et décider, avec son ami Gilbert le Cochon, de mener l’enquête.  Et quel meilleur moyen que de partir…en voyage organisé! Envie de ballade… Ballardeau!

 

Quel plaisir de retrouver la plume de Mourlevat. C’est enlevé, jamais lourd, bien écrit et l’auteur ne prend jamais ses jeunes lecteurs pour des imbéciles. Surtout, c’est drôle. Il y a une légèreté, malgré le thème, qui permet de faire passer certaines scènes plus difficiles, comme celle de l’abattoir. Heureusement que cette scène est rapportée et non pas « en direct ». Ouf! Mais je me souviendrai surtout des jeux de mots et de la personnalité un peu compulsive de Jefferson. Ça parle d’amitié, d’engagement et l’auteur en profite pour glisser quelques petites phrases sur des sujets d’actualité, comme ça, juste en passant.  Et ça, c’est bien!

 

Pas mon thème préféré, pas mon combat non plus, même si j’essaie de diminuer ma consommation de viande (je n’en cuisine déjà jamais). On parle quand même de la fille qui est incapable de manger les légumes qu’elle fait pousser elle-même car elle a l’impression de commettre un meurtre et qu’elle a trop de bons souvenirs à propos d’un bébé piment ou d’une toute pitite choupinette de tomate… faut pas chercher à comprendre.

 

Mais le roman, je conseille!  Comme tout Mourlevat, en fait.

2 Commentaires

  1. Ca t’énerve au cube ? J’adore cette expression.

    1. Énerver au cube, ça énerve vraiment, vraiment, vraiment!

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