Le jardin des sept crépuscules – Miquel de Palol

J’ai refermé le roman hier soir, j’en ai rêvé toute la nuit, et je ne sais trop comment je vais vous en parler.  C’est que ce roman, ce roman… j’ai adoré.  J’ai été immergée dans cette histoire, j’ai tout remis en question et je sens que le roman va faire partie de mon top 10 de l’année.  Rien que ça.  Je vous donne envie?  Et si je vous dis que je MEURS d’envie d’en parler avec des gens pour en disctuer et comparer nos interprétations?  Amateurs de livres qui révèlent tout facilement et qui donnent toutes toutes les réponses, passez votre chemin.  Par contre, si vous aimez vous immerger dans un univers, dans un dédale d’histoires et de faux semblants et refermer un livre complètement déboussolé, avec l’envie d’en jaser à tout le monde… jetez-vous dessus!

 

Cette histoire a été écrite en 1989 et traduite en français l’an dernier.  Il se déroule donc dans un futur proche pour nous, le monde est dévasté par une guerre nucléaire, Barcelone est à feu et à sang et le sort de l’humanité est en jeu.   Le narrateur est transporté à grands risques dans un endroit mystérieux, presque mystique, où sont rassemblés des grands de ce monde, dans un cocon presque hors du temps pour le dit narrateur.   L’histoire commence avec des airs de décaméron et d’heptaméron et, pour passer le temps, les gens racontent des histoires, dont celle de la banque Mir et de ses héritiers.   On plonge alors dans des histoires toutes plus variées (et parfois étranges) les unes que les autres, avec mises en abyme sur mise en abyme (jusqu’à 9 histoires enchâssées) (oui, il faut suivre), avec toute une galerie de personnages (encore une fois, il faut suivre) provenant de différentes époques.

 

On lit donc l’histoire de Lluisa Cros, héritière de la banque, une femme solaire au comportement parfois étrange, l’histoire d’un groupe d’empoisonneurs ou encore le récit d’adolescents qui lancent des pommes de terre du haut d’une fenêtre.  Juste au moment où on commence à être perdu, on comprend soudain certains liens entre les histoires et surtout entre celles-ci et plusieurs des narrateurs originaux (ceux de la première histoire, donc… ceux qui sont dans la maison dans les montagnes).  Et à ce moment-là, on ressent le besoin de relire histoire par dessus histoire, on s’émerveille devant la maîtrise de l’auteur qui se retrouve parfaitement dans ces récits complètement subjectifs. On remet tout en question, y compris notre position de lecteur, on a envie d’y croire… bref, un joyau.  Sans mauvais jeu de mot.

 

C’Est un roman qui demande de l’attention, de la patience, de l’effort et de l’amour.  Ça ne va pas plaire à tout le monde (il fait quand même 1152 pages), ça parle de machinations internationales et « simple » est le DERNIER mot à utiliser pour le décrire.   C’est tout plein de petites ramifications et il faut avoir toute sa tête.  Sandrine utilise le terme « tentaculaire » et ça convient tout à fait. Je vous renvoie d’ailleurs à son billet, beaucoup plus scructuré que le mien, mais tout aussi enthousiaste.

 

Coup de coeur!

Et un deuxième pavé pour cet été!!

20 Commentaires

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  1. Je l’ai je l’ai je l’ai, ça va être une belle lecture d’été ça ?

    1. J’ai hyper hâte de voir ce que tu vas en penser! Ca passe ou ça casse, on dirait!

  2. décidément, il y a de belles choses chez cet éditeur (et j’adore les couvertures!)

    1. Dédicément. Il est hors de prix chez moi, ce roman, mais je vais finir par l’acheter quand même hein… juste pour l’avoir dans ma biblio.

  3. Sandrine me l’a prêté, j’ai lu plusieurs dizaines de pages, et comme je commençais à sauter des descriptions, à me perdre dans les personnages et les histoires, et surtout, à m’en moquer complètement, j’ai abandonné… Bravo à toi, donc!

    1. Ah mais ça ne m’a même pas demandé d’efforts… j’ai embarqué tout de suite!

  4. Comme le montre le commentaire de Keisha, avec ce livre, c’est tout ou rien. Je suis bien sûre ravie de ton article et de ton enthousiasme et il en faut pour donner envie aux autres de s’attaquer à un tel pavé, de surcroît pas simple à lire. Mais quel plaisir !

    1. Tu as tout à fait raison. Du tout ou rien. J’espère que des gens le tenteront, ne serait-ce que pour voir s’ils vont faire partie des conquis! Quel roman!

  5. Deuxième pavé de l’été ! Tu m’impressionnes, et surtout avec ce Jardin qui semble un rien compliqué !

    1. Yep, deuxième! Je ne sais pas s’il va y en avoir un autre… mais je suis bien partie. J’ai envie de lire des trucs un peu plus demandants ces temps-ci… je soupire quand c’est trop simpliste!

  6. Tu as vraiment titillé ma curiosité et donné l’envie de le découvrir. Je note sans hésitation.

    1. C’est hyper particulier! Moi, sérieux, j’ai adoré. C’Est un roman à millions de tiroirs et ça m’a fait me questionner comme jamais.

  7. Ah mais décidément, tu ne choisis pas la facilité, avec tes pavés !

    1. N’est-ce pas! Mais j’ai adoré mes deux lectures.

  8. Je l’ai noté sur ma liste depuis que j’ai entendu l’auteur en parler l’an dernier à Saint-Malo, mais je n’ai pas osé me lancer encore. Mais après un tel billet, j’ai très envie !

    1. Je n’avais pas pu assister à la conférence de l’auteur à St-Malo… du coup, je le regrette maintenant. Ce que j’aurais pu aimer l’entendre. J’ai a-do-ré. Mais c’est un roman qui se laisse apprivoiser disons.

  9. Je l’ai eu entre les mains mais je n’ai pas osé me lancer. Je sais qu’il demande une grande disponibilité et je ne peux malheureusement pas lui donner pour l’instant.

    1. Ah oui, pour ça, tu as raison. Il faut de la disponibilité, du temps et un cerveau pas trop surchargé!

  10. Bien entendu, à force de délaisser les blogs, on rate des trucs. Comme ce titre que je ne note que maintenant ! Merci d’avoir fait un top de l’année, sinon je le ratais complétement et pourtant, il devrait me plaire.

    1. Il faut avoir le cerveau bien accroché! Mais j’ai vraiment adoré me casser la tête. Moi aussi je ne visite les blogs que par bouts! Du coup, j’en manque plein!

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