La contrebasse – Patrick Süskind

contrebasse.jpg Résumé
« La contrebasse est l’instrument le plus gros, le plus puissant et le plus indispensable de l’orchestre, le plus beau aussi, dit d’abord le contrebassiste.  

Mais bientôt l’éloge pompeux laisse affleure les frustrations et les rancoeurs deu musicien et de l’homme.  Et peu à peu la haine d’abord refoulée de cette encombrante compagne, se déchaîne et explose jusqu’à la folie… »

Commentaire
Quelqu’un ici sait que j’aime la musique???  Et tout ce qui parle de musique d’ailleurs!  Et j’aime aussi lire du théâtre.  Ici, tous les éléments étaient réunis.   Je suis partie au départ avec un préjugé favorable!  J’avais vu ce livre commenté chez
Allie, donc je partage l’opinion.  Pourtant, je me suis posé des questions un moment donné, quand le personnage commence à dérailler!  Mais, au final, j’ai beaucoup aimé!  Je l’ai en fait préféré au livre « Le parfum » du même auteur, qui a marqué bon nombre de personnes et que j’ai aussi apprécié.

J’ai beaucoup apprécié la relation trouble qui lie le musicien à son instrument qui prend toute la place, qui fait beaucoup de « bruit », qui guide l’orchestre mais qu’on remarque peu et qui n’est là généralement que pour soutenir.  Cette petite place dans l’orchestre est constamment mise en opposition avec cette énorme place que prend l’énorme contrebasse dans la vie, dans la voiture, dans l’appartement du musicien.   J’y ai aussi vu la banalisation de la musique quand elle devient routine, quand elle ne nous transporte plus.  Pour lui, la musique n’existe en soit que dans ses fantasmes de jouer « Le truite » de Shubert.  Au quotidien, c’est un boulog comme un autre.   Quant on adore la musique, ça vient forcément nous chercher que de lire cela.    

J’ai, de plus, beaucoup apprécié les références à la musique classique et à certaines pièces et compositeurs qui sont  présentés.   Bon, je ne partage pas le point de vue du musicien sur tout (Mozart, entre autres!) mais il était intéressant de voir apparaître ces références un peu partout dans le roman.  

Le ton est très ironique, très peu romantique… mais en général, j’ai beaucoup apprécié cette courte lecture.   J’aimerais bien le voir au théâtre!

8,5/10 

28 Commentaires

Passer au formulaire de commentaire

  1. même remarque, j’aimerais le voir au théatre

  2. Je l’ai lu en allemand il y a de nombreuses années. Je ne m’en souviens plus très bien, mais je me rapelle que je l’avais assez bien aimé par rapport au Parfum. L’univers de Süskind est particulier. Tu connais Le Pigeon ? (Je crois que c’est la traduction retenue pour Die Taube)

  3. de mon côté, ça ne me tente que moyennement. Mais ça me fait penser que tu devrais aller voir « le quatuor ». Mais pour ça, il faudrait que tu viennes à Paris!! 🙂

  4. Comme Mireille, je te conseille « Le pigeon »…

  5. Toi, aimer la musique? Ah bon?

  6. Stéphanie: Ca doit être assez spécial, en effet, un acteur seul sur scène avec une contrebasse! si ça passe un jour ici (ce dont je doute), j’irai certainement! Mireille: En effet, l’univers de Süskind est vraiment particulier. J’ai vu le Pigeon en librairie mais je ne l’ai jamais lu… je ne suis pas d’emblée attirée par ces bestioles! Et comme tout ce que j’ai retenu de mon périple allemant est « ein bier bitte », je ne pense pas pouvoir lire un livre dans cette langue de sitôt!!! ;)) Emeraude: Ne me tente pas trop!! Ces temps-ci, ça ne me prendrait pas grand chose pour quitter mon pôle nord et partir en voyage (il vient ENCORE de tomber un pied et demi de neige… grrrr… moi qui avait tout déblayé, je peux même pas sortir de chez moi!) Anne: Je prends note! C’est un tout petit livre et dans ces cas-là, je ne suis pas difficile à convaincre! Papillon: Avoue que je t’étonne, là!!! :))

  7. J’aime bien Suskind. Celui-ci est très bon.J’ai beaucoup aimé le parfum. Un livre incroyable pour moi.

  8. BelleSahi: En ce qui concerne « Le parfum » je l’ai aussi beaucoup aimé sur le coup… Je ne suis pourtant pas certaine que je le relirais. Mais c’est définitivement une autre perspective!

  9. Alors là, Karine, j’avoue que je n’aurais jamais pensé ça de toi! (hi hi hi!!!)

  10. Tu vois, moi je n’avais pas aimé Le parfum… et pourtant j’ai adoré celui-ci! J’ai bien envie de tester Le pigeon un de ces jours! On me l’a conseillé aussi 🙂

  11. Joues-tu d’un instrument ?

  12. Jmais lu et pourtant beaucoup entendu parler en bien !

  13. Papillon: C’est vraiment une grande nouvelle que je vous annonce là, ce matin, n’est-ce pas!! ;)) Allie: Je crois que je vais aussi y aller pour « Le Pigeon ». J’aime bien avoir de courts récits à lire entre deux grosses briques! Aelys: Côté instruments, je joue surtout du piano. Moins bien qu’avant mais bon, je joue quand même! Mais je gratte aussi la guitare (seulement des accompagnements, rien de technique) et je me débrouille avec une flûte traversière. J’ai plusieurs percussions aussi (djembes, bongos, tang tang, maracas, etc.) mais ma technique est très fantaisiste… pour ne pas dire un peu inexistante!! Mais bon, je suis capable de faire des beats, c’est ce qui compte!! 😉 J’aimerais bien apprendre le violon, un jour! (Petite question qui amène une looooongue réponse!!! Dans cet article – http://moncoinlecture.over-blog.com/categorie-10194066.html – tu vois une partie de mon bébé-orchestre personnel!) Cathulu: Si tu aimes ce genre de monologues et que tu tombes dessus, je crois que ça vaut la peine d’essayer! C’est très court et assez spécial!

  14. Moi aussi j’ai préféré «La Contrebasse» au si(!) célèbre Parfum… 🙂

  15. Charlie Bobine: Avec Allie toi et moi dans cette situation, je commence à penser que c’est un trait québécois!!!

  16. Je n’ai lu que « Le parfum » et « Le pigeon » de cet auteur et j’ai aimé les deux alors je note pour « La contrebasse » (mais il me semble que ce titre est déjà dans ma LAL que je n’ai pas sous les yeux en ce moment !)

  17. Joelle: Moi, c’est « Le pigeon » qu’il me tarde de lire!! Mais si tu aimes l’univers un peu bizarre de Suskind, je crois que tu devrais aimer celui-ci!

  18. J’ai également lu ce livre … Je me souviens l’avoir bien aimé mais moins apprécié à cause de mes lacunes en musique classique ! Tu peux lire mon avis ici : http://nath.over-blog.com.over-blog.com/5-categorie-1254506.html A bientôt …

  19. Nath: Je vais aller lire ton avis et explorer davantage ton site, d’ailleurs! J’avoue que quand on a des références précises, même si ce n’est pas absolument nécessaire, ça aide à apprécier!!! 🙂

  20. Je n’ai pas vraiment accroché sur ce livre ni sur le parfum,

  21. Amiedeplume: J’ai moins accroché au Parfum que la plupart des gens (trop d’odeurs et de cruauté, probablement) mais celui-ci, j’ai bien aimé!  C’est assez bizarre pour que ça ne plaise vraiment pas à tous, par contre!

  22. J’ai découvert La Contrebasse et Le Pigeon, en aidant mon ami libraire à regarnir les étagères de sa section romans, en livres de poche. Je Connaissais déjà Le Parfum, mais autrement, assez peu Patrick Süskind. J’ai donc emporté les deux petits livres.

     

    Je lis très peu de théâtre. Je préfère assister aux représentations, et encore, je n’y vais pas souvent. Par exemple, ca fait trente ans que j’essai d’aller voir Broue. D’un autre côté, je ne suis pas du genre à aller voir: En attendant Godo. Je ne sais pas pourquoi, j’attends toujours du théâtre qu’il me fasse rire, alors que j’espère trouver une certaine profondeur dans mes livres. Encore une mauvaise habitude. Mais j’avais lu que Jacques Villeret avait créé La Contrebasse, au théâtre, et j’ai toujours aimé Villeret. Il est un des rares comédiens qui puisse faire rire en jouant une tragédie, ou pleurer, en faisant la comédie. Comme tous les clowns, ses pleurs nous font rire, et ces rires nous font pleurer. Je le regrette beaucoup.

     

    La Contrebasse est un petit livre. Je l’ai lu deux fois, en prenant un seul café. Deux fois, pour me consoler de n’avoir pas vu la pièce. Tout le temps, j’entendais la voix et l’accent de Jacques Villeret. Et cette façon de s’embrouiller dans des explications très poussées… il commence par un traité des harmoniques, puis il saute à la révolution française, pour revenir à son premier sujet, en expliquant: …mais c’est un détail. Même les plaisanteries: 1832 l’année de la mort de Goethe, comme chacun sait, il me semble que c’est tout à fait Jacques Villeret. En fait, je ne serais pas étonné que Süskind ait écrit La Contrebasse en pensant à Villeret, et même qu’il l’ait écrit en français. L’humour du bassiste me semble tellement français, je voudrais bien voir ce que ca donne en allemand. Hélas, je n’y comprendrais rien.

     

    J’aime beaucoup son humour sur les grands compositeurs. Qui oserait dire que Mozart est très surestimé? On oublie pourtant qu’il se trouve parmi nous, des gens qu’on écorche tous les jours, et qui, dans une centaine d’années, seront peut-être considérés comme des dieux. Et puis, ses jeux de mots: Beethoven ne jouait d’aucun instrument à cordes, uniquement le piano, ou encore: La Walkyrie, autant dire Les Dents de la mer. Et finalement: Je ne vous apprendrai rien en vous disant qu’entre l’amour physique et le ridicule il n’y a qu’un pas, et que pourtant ca va très mal ensemble! Dans le fond, lire une pièce de théâtre, ca n’est pas une si mauvaise idée. Si j’avais vu la pièce, sans la lire avant, j’en aurais perdu de bouts, en riant tout le temps.

     

    Pour le personnage du bassiste, je ne sais pas trop où le situer. Mais j’y reconnais le caractère d’un instrumentiste de métier. Dans un orchestre, c’est le chef qui joue, et parfois le premier violon, ou la flute. Les autres musiciens ne sont pas chargés de donner leur interprétation de la pièce, mais de la jouer, exactement comme le demande le chef, encore que, d’après la bassiste: …même à l’Orchestre National, il nous arrive plus d’une fois de jouer sans nous soucier du chef, ou en passant complètement au-dessus de sa tête sans qu’il s’en rende compte. Autrement, musicien d’orchestre, c’est un métier comme un autre. Il y a le salaire, les avantages sociaux, les vacances, et il faut payer les impôts. En fait, comme il le fait remarquer: La seule chose qui me distingue de vous, c’est qu’à l’occasion, je travaille en habit de soirée… Encore une fois, ca ressemble beaucoup à l’humour de Villeret, et ca correspond tout à fait à l’attitude des musiciens que je connais. Ils ne se prennent pas pour des poètes, et rarement pour des artistes. Mais à la cafétéria, avant la pratique, ils parlent de leurs femmes, de leurs enfants, et de leurs passe-temps, comme tout le monde. Ils ne parlent jamais de la musique, ou des pièces qu’ils vont répéter. Bien sur, ils passent dix heures par jour à faire de la musique, alors, pendant les pauses…

     

    Quant à Süskind, si j’avais lu Le Parfum et La Contrebasse, sans savoir que ca vient du même auteur, je ne l’aurais pas deviné. Je ne peux donc pas dire que je connais maintenant un peu mieux Süskind. Mais, il me reste encore à lire Le Pigeon. Et j’ai bien hâte de voir si c’est encore différent des deux autres.

    1. Yvon Verrier: Merci de me rappeler ces passages savoureux…  je l’ai lu il y a un moment et j’avais complètement oublié!  C’est assez différent du parfum, en effet mais moi, j’avoue que j’aime énormément lire du théâtre pour le voir après.  Ça me permet d’apprécier la pièce de façon différente et d’apprécier les interprétations.  Cette vision des musiciens, désabusée et les jugements du contrebassiste… excellent!

  23. Après avoir lu quelques livres, je pense que je commence à saisir Suskind. Le parfum est plus développé que La Contrebasse et le Pigeon, qui ne mettent en scène qu’un seul personnage. Mais les trois livres parlent de personnages qui, de toutes facons, sont très en dehors de leur sociiété, et donc, très solitaires. Des personnages à qui il arrive des événements, parfois ordinaires. Mais ils les vivent de manière extraordinaire, ce qui transporte leur histoire dans le domaine fantastique.

     

    Enfin, j’ai trouvé un autre livre de Suskind: Un combat et autres récits. Quatre nouvelles qui me feront peut-être découvrir une autre dimension de l’auteur.

    1. Yvon Verrier: Je n’ai pas encore lu Le pigeon mais un jour, certainement!!  J’aime beaucoup votre façon de phraser « des événements ordinaires. Mais ils les vivent de façon extraordinaire. ».  C’est tout à fait adapté à La Contrebasse, en tout cas!

  24. Patrick Suskind semble préférer la nouvelle au roman. Je viens de terminer: Un combat, et autres récits. Je ne veux pas le commenter ici. Mais disons que ca renforce l’idée que je me faisais de l’auteur.

     

    Premièrement, je réalise qu’un scénariste ne raconte pas les choses comme un romancier. On pourrait facilement tirer un film de chacune de ses nouvelles. Je voyais même les scènes, en lisant. Bien sur, des films, sur des nouvelles aussi courtes, ca suppose de longues scènes où ce sont les images qui racontent. Mais les sujets qu’il exploite en valent la peine.

     

    Et justement, ses nouvelles présentent toutes un parfum qu’on pourrait regroupper dans une même famille. Des personages étranges, excentriques, presque fantastiques. Je dirais qu’ils sont très typiques. Je ne suis pas certain que le mot soit pertinent, en français. Mais, c’est ce qu’on dit souvent des personnages de Dicken. Leur protrait est si précis, qu’il en devient irréel, ou, si on veut, comme un caricature de la réalité.

     

    Décidément, Suskind est un auteur à découvrir. Et c’est à regretter que ces livres ne soient pas plus longs. D’un autre côté, c’est peut-être aussi ce qui fait leur charme.

    1. Yvon Verrier: Vous me donnez réellement le goût de lire les nouvelles de Suskind.  L’idée de personnages excentriques et d’écriture cinématographique me plaît bien. 

  25. Blog(fermaton.over-blog.com).No.18- THÉORÈME NELLIGAN.

    POÉSIE ET MATHÉMATIQUES ?

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.