Oncle Vania – Anton Tchékhov

Oncle-Vania.jpg Présentation de l’éditeur

« Le vieux professeur Sérébriakov est venu se retirer à la campagne, dans la maison de sa première épouse.

Cette arrivée perturbe la vie paisible de Sonia, la fille du professeur, et d’oncle Vania, qui à eux deux exploitent tant bien que mal le domaine. D’autant que l’attention des proches, y compris celle de Vania, se cristallise bientôt sur Eléna, la seconde et très désirable épouse. Dans ce drame, la capacité de Tchekhov à reproduire des atmosphères, sa langue même signalent l’essentiel : que la beauté vient de la simplicité et que les personnages puisent dans le quotidien, même trivial et résigné, le sens de leur existence. »

 

Commentaire

J’avais déjà lu Tchekhov il y a longtemps mais je n’en avais aucun souvenir.  J’ai relu la pièce, et je comprends tout à fait pourquoi je n’en avais aucun souvenir: il ne se passe définitivement pas grand chose. 

 

Ok, j’exagère.  Mais si plusieurs choses m’ont touchée dans ce texte (j’y viens, j’y viens), n’empêche que malgré que la pièce soit courte, ce n’est pas toujours palpitant.  C’est voulu, bien entendu.  Tchékhov voulait montrer les gens dans leur quotidien, des gens ordinaires, placés dans une situation un peu hors de l’ordinaire.   Un peu. L’ennui, la difficulté à vivre quand on a perdu des illusions, c’est l’un des thèmes de la pièce.   C’est probablement un effet voulu que celui de nous le faire ressentir à la lecture.

 

Oncle Vania, c’est une pièce assez triste.  Les personnages ne sont pas tout d’une pièce, on sent qu’ils ont déjà vibré qu’ils ont déjà été autre chose, mais malgré quelques rares pointes d’humour dans la situation, la pièce baigne dans une atmosphère résignée.  L’oncle Vania a toujours estimé son beau-frère, le professeur Sérébriakov et a fait rouler le domaine pour lui, lui envoyant chaque sou sans rien garder.   Il a déchanté depuis et en veut à Sérébriakov, qui se pavane en ville alors que lui, fait tout le travail à la campagne.   La pièce culminera en la confrontation entre les deux hommes, mais on y verra aussi Sonia et son amour sans espoir pour le Docteur.  Elena qui se sacrifie pour son mari, qu’elle n’aime pas.  Ces personnages évoluent dans ce domaine de province, ne sachant que faire pour être significatifs, pour que leur vie compte, alors qu’elle est en fait plutôt gâchée. 

 

C’est donc une lecture en demi-teinte, qui m’a un peu laissée sur ma faim malgré le message et cette douleur résignée dans laquelle la pièce se termine, et qui n’a pu que me toucher.     Toutefois, ce n’est pas une lecture qui m’a réellement exaltée.  Je serais curieuse de voir ce que ça donne sur scène, par contre. 

 

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Et ça compte aussi pour ça, vu que Tchekhov est décédé après avoir bu un verre de champagne, rien de moins!

 

(Et l’allure de ce billet est l’une des principales raisons pourquoi je finis toujours par oublier les logos… trois comme ça, plus long que le billet… bref, passons.)

24 Commentaires

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  1. Mort après avoir bu un verre de champagne, ça c’est une mort classe ! 

    1. Bladelor: Ah, pas vraiment, en fait… il buvait un verre de champagne mais il se mourait AUSSI de tuberculose… ce que je n’ai pas dit pour faire plus classe et pour ne pas que Fashion refuse mon entrée!

  2. Décidément la littérature russe n’est pas  »my cup of tea »comme on dit outre-frontière.

    Un verre de champagne, une seul ? en plus… je suis sceptique ! 

    1. Le Papou: oui oui…un seul.  Et 20 ans de lutte contre la tuberculose aussi, mais c’est accessoire, hein.  Et il faut des « cup of tea » pour tout le monde!

  3. Je suis décidément curieuse! Surtout que moi ça peut beaucoup m’intéresser le quotidien des gens comme ça. Je note pour mon année en Russie, sûr que je vais lire du Tchekhov!

    1. Cryssilda: Cette pièce m’a donné l’impression d’un coup de vent qui soulève leurs vies… et qui retombe, comme ça.  C’est vraiment particulier, en fait.

  4.  Comme tu as pu le voir sur mon blog j’avais vu cette pièce Oncle Vania sur scéne. J’avoue j’en garde pas  un souvenir poignant. Par contre j’avais été très séduite par la version moderne de Louis Malle « Vanya 42 ème rue ». Dans un théâtre new yorkais une troupe travail Tchékov et en particulier Oncle Vania. J’ai été très séduite par cette version new-yorkaise de l’univers de Tchékov. Car il est très moderne Tchékov, il parle de nous, du temps qui passe, c’est un auteur qui nous questionne sur nos choix de vie. Il est certain que c’est un univers assez noir mais il y a toute de même des lueurs de gaité, pour oublier le monde qui bascule !

    1. Alice: J’ai trouvé cette pièce très triste, sans beaucoup de gaité mais je n’ai définitivement pas tout lu de lui.  Mais je suis tout à fait d’accord pour la modernité.  Quelques modifications et ça pourrait se passer de nos jours car les mêmes éternels questionnement reviennent.  Je vais lire ton billet, je ne pense pas l’avoir lu, en fait!

  5. Excuse moi j’ai regarder trop  vite le commentaire sur mon blog ! J’ai vu un K alors tout de suite j’ai pensé à Karine 🙂 Un réfléxe pavlovien ! En plus comme nous sommes en plein dans la Russie et Tchékhov j’ai cru que c’était toi. Bref ! quoiqu’il en soit je te conseil de tout cœur de voir la version Louis Malle. Tchékhov est un auteur très apprécié chez les acteurs, car il sait admirablement bien parlé de l’âme humaine 😉

    1. Alice: Ah ben voilà, je pensais que j’étais un peu folle!!!  Je vais lire ton billet… et tenter de trouver la version de Louis Malle, ce qui n’est définitivement pas gagné au Québec.  Mais comme je vais en France bientôt, sait-on jamais!

  6. ma pièce théâtrale préférée de tchékov – j’ai beaucoup aimé la version ciné de Louis Malle également – à voir absolument

    1. Niki: J’ai préféré Les trois soeurs à la lecture mais il faut définitivement que je les voie pour me faire une autre opinion.  Et vraiment, il faut que je voie ce film!

  7. Je réfléchissais..et oui ça m’arrive et dans mes re-lecture à répétitions j’ai oublié mon roman russe préféré lu presque autant de fois que les Trois Mousquetaire. J’ai nommé  »Michel Strogoff »..comment ce n’est pas russe !

    1. Le papou: Tiens, Michel Strogoff… dans ma pile, celui-là.  Il ne va pas pour la semaine russe mais pour « Une année en Russie », ça peut le faire!

  8. J’avais bien aimé cette pièce! Il faut dire que l’écriture de Tchékhov me séduit.
    Mais je conviens que ce n’est pas très joyeux…

    1. Allie: Non, pas très joyeux, en effet, mais on ressort de cette pièce avec un sentiment persistant de cette angoisse ordinaire.  Bref, je n’ai pas détesté, hein… je pense que mon billet n’est pas vraiment représentatif, en fait!

  9. Karine : il devait pas aller fort bien déjà en buvant sa coupe de champagne pour en mourir !

    1. Géraldine: Non, en effet 😉  Il avait la tuberculose depuis un bon moment… mais il a fini glamour!

  10. J’ai aussi lu du théâtre de Tchekhov à la fac mais je n’en garde aucun souvenir non plus ! Apparemment ça a l’air normal.

    1. Manu: Je pense que je vais m’en souvenir davantage maintenant… j’espère, en tout cas!

  11. J’ai trouvé la description que l’auteur fait de l’ennui bien réelle. Par là. je veux dire que bien des gens peuvent s’identifier aux personnages encore aujourd’hui. Toutefois, cette pièce ne m’a pas autant plu que ce à quoi j’aurais espéré. Cela dit, si cette pièce est montée dans ma région, j’irai c’est certain!

    1. Amiedeplume: Idem pour moi… je serais bien curieuse de voir ce que ça donne sur scène.  J’ai beaucoup aimé mais ça n’a pas été un coup de coeur non plus.  Mon plaisir est resté plus « intellectuel » qu’autre chose (je sais, je m’exprime mal!)

  12. J’apprécie beaucoup Tchekhov et je considère que son pessimisme n’est peut-être rien d’autre que de la lucidité, surtout en ce qui concerne le quotidine sclérosé des personnages dans la pièce en question. Mais, la pièce que je préfère, de loin, de Tchekhov est bel et bien la Cerisaie (voyez : http://www.litte-ratures.fr/la-cerisaie-tchekhov/) qui dépeint la dure perte d’un paradis, d’un symbole de notre passé autour duquel notre vie se bâtissait. Quand l’économie vient ravager les piliers de nos existences … Tchekhov réalise un coup de maître, et est on ne peut plus moderne !

    1. Roger:  Je ne connais pas du tout cette pièce de Tchekov, que je n’ai lu qu’en pointillés, malheureusement.  Je vais lire le billet vers lequel vous pointez, ça me semble bien intéressant!

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