The golden notebook (Le carnet d’or) – Doris Lessing

undefined Résumé
« Anna est écrivain, auteur d’un roman à succès, qui tient régulièrement quatre carnets.  Dans l’un deux – avec une couverture noire – elle raconte l’expérience en Afrique de ses jeunes années.  Dans un carnet rouge, elle relate sa vie politique, ses désillusions à propos du communisme.  Dans un carnet jaune, elle écrit un roman dans lequel l’héroïne revit des parties de ses propres expériences.  Et dans un carnet bleu, elle écrit son journal personnel.  Finalement, en amour avec un écrivain américain et menacée de folie, Anna tente de rapatrier tous les fils de sa vie dans un carnet d’or. »

Commentaire
Première pensée en terminant ce livre: mon challenge ABC 2007 est terminé, et réussi!!!  Bravo à moi!!!  Pour le tableau résumé des « notes » données dans ce challenge (notes qui ne reflètent aucunement la qualité du roman… seulement mon plaisir de lecture), c’est ici.

Manifestement, il y a beaucoup plus que ça à ce roman mais il m’est difficile d’en parler car je suis vraiment mitigée à son sujet.   L’histoire d’Anna, qui fragmente sa vie, semblant avoir énormément de difficulté à fusionner ses différents rôles sociaux est touchante par endroits et je me suis à quelques reprises identifiée à certains aspects du personnage  Certains.   Les thèmes abodés (le féminisme, le communisme, la folie, les relations amoureuses) sont des thèmes qui m’intéressent.  Et je suis consciente que Lessing souhaite écrire davantage qu’un roman à travers cet épais ouvrage; elle tente manifestement de faire réfléchir ses lecteurs sur l’époque et ses désillusions.  J’ai lu à plusieurs endroits que c’était un grand roman. Toutefois, le premier qualificatif qui me vient à l’esprit à propos de ce roman est LONG. 

Selon moi, (et ce n’est qu’une opinion perso), il aurait pu être réduit de moitié.   Je n’ai jamais eu autant hâte de terminer un livre… et ce n’est pas nécessairement que je n’ai pas aimé.   Vers la fin,  j’ai trouvé que les idées étaient tellement ressassées qu’elles en perdaient de leur force, de leur côté percutant. 

J’ai apprécié le premier tiers.  Mais alors là, vraiment.  Le carnet noir, où elle raconte la vie d’un groupe de jeunes communistes, pendant la guerre, en Afrique coloniale m’a vraiment plu – le côté conflictuel de la chose m’a aussi beaucoup intéressée.   Ces fragments de vie, ces personnages qui forment une petite société en eux-même, ce vase clos, la désillusion progressive… j’ai beaucoup aimé.   Cette parenthèse de sa vie, fortement empreinte de nostalgie (qu’Anna, l’auteure, condamne d’ailleurs à plusieurs reprises) est celle que j’ai préférée.    Je suis toujours particulièrement touchée par cette nostalgie de jeunesse quand je la retrouve dans des romans. 

Un autre aspect que j’ai apprécié a été la partie sur le communisme, vu de l’intérieur.  J’ai été sincèrement intéressée par les conflits inhérents au parti, à l’image donnée par rapport aux pensées réelles des membres du parti.  Ceci a donné lieu à de très intéressantes conversations avec mon père pendant le congé des fêtes.  Ne serait-ce que pour ces discussions, je ne regrette pas ce livre!

Les carnets jaune et bleu, par contre, m’ont souvent ennuyée.  L’écriture devient très analytique, on y suit les questionnement (répétitifs à mon goût) d’Anna et c’est dans ces parties que je décrochais.   À certains endroits, l’auteure raconte l’histoire d’une auteure qui écrit un roman à propos d’une auteure (son alter-ego) qui écrit un roman.  Je m’y perdais un peu et démêler le « vrai » de la fiction ( à l’intérieur d’une oeuvre de fiction) me faisait parfois perdre mon latin!

La vision des hommes dans ce livre (je crois qu’il n’y en a pas un qui soit le moins du monde « correct ») m’a un peu déprimée et la descente aux enfers avec Saul était beaucoup trop longue à mon goût, ne comprenant pas, mais pas du tout, ce qu’elle lui trouvait.  J’avais franchement le goût de les secouer.  Bon, ok, ses relations avec les hommes sont le reflet de beaucoup d’autres choses, il y a un sens, je sais, je sais.  Mais lire ça, à répétition (je n’arrivais par à démêler ces salauds les uns des autres), ça a fini par m’énerver plus qu’autre chose.

Donc, une opinion mitigée, mon plaisir de lecture a été très très inégal au long du roman.  J’ai l’impression désagréable d’être passée à côté de quelque chose d’essentiel.  Je tenterai peut-être à nouveau cette auteure… avec quelque chose de plus court. 

6,5/10

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14 Commentaires

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  1. du même auteur, j’ai beaucoup aimé « les grand-mères » qui est un court roman 🙂 je continuerais avec un autre roman que celui-ci

  2. Lessing a écrit dans des genres très variés ,tu devrais pouvoir trouver ton bonheur ! j’ai beaucoup aimé ton analyse d’un roman qui pour moi, à l’époque où je l’ai lu (il y 25 ans !) avait été un vrai choc de lecture.

  3. Je suis contente de lire ton billet Karine ! A part Stéphanie qui a lu « les grands mères », je n’ai vu personne parler de l’oeuvre de D. Lessing. Ca me confirme que ce n’est pas parce qu’elle a eu le prix nobel de la littérature 2007 qu’il faut la lire absolument!! Mais j’ai toujours envie de lire « les grands mères » rien que pour le titre (et puis c’est tout court :-))

  4. Je n’ai jamais rien lu de D. Lessing. Je ne commencerais pas par celui-là alors. J’attends ton avis sur Les grands-mères! Bonne journée!

  5. c’est étonnant, elle a écrit un certain nombre de livres et je ne connais pas grand monde qui l’ait lue !!! En tout cas, je suis dans le cas de ceux qui restent à la découvrir 🙂 Et félicitations pour la réussite de ton challenge !!!!

  6. Stéphanie: Le roman « les grands-mères » m’intéresse, en effet! Je trouve que Lessing écrit bien et pour quelque chose de court, je ne dirai pas non! Cathulu: Pour être un choc, ça en a probablement été un vu que j’en ai rêvé presque toute la nuit!! Mais probablement pas dans le même sens que toi! C’est un roman fort, c’est certain. Je ne regrette pas du tout ma lecture et peut-être mes impressions évolueront-elles après coup, ça m’arrive souvent!!! Emeraude: Ce n’est pas que ce soit mauvais… c’est juste long un peu, à mon goût. Je crois qu’à l’époque où il a été écrit, le livre a dû vraiment toucher des cordes sensibles. Je pense que je vais fouiner pour les grands-mères aussi! Betty: J’aurais peut-être apprécié davantage si je n’avais pas , justement, commencé par celui-ci. Mais comme j’y ai beaucoup pensé depuis que je l’ai refermé… probablement qu’il m’a touchée d’une façon que je n’avais pas prévue en le lisant! Joelle: Merci pour le challenge! J’ai eu peur de ne pas y arriver, un moment donné! Moi non plus, je ne connais pas grand monde qui l’ait lue… étrange!

  7. L’inégalité dont tu parles, je l’ai ressentie. Mais c’est très bien ça! Challenge réussi! 10/10

  8. Félicitations pour ton challenge! (pour le bouquin, je passe…)

  9. Lune de Pluie: Ca fait vraiment bizarre, comme sensation après coup, ce genre de hauts et de bas dans le roman. L’impression globale n’est pas mauvaise, le livre a réussi à venir chercher quelque chose en moi, mais à un moment donné, c’était tellement long que ça en devenait pénible… difficile à noter! Fashion: Merci! Je vais pouvoir m’atteler à celui de 2008!

  10. Je ne note pas le titre, mais je te félicite pour ton challenge 2007. Bravo!! Moi je n’ose pas me lancer dans l’aventure

  11. Gambadou: Merci!!! Se lancer, c’est pas si demandant… c’est surtout terminer qui est un peu compliqué!!!

  12. Bravo pour le challenge. Lessing est dans ma LAL mais comme je n’ai pas encore croisé de bouquin d’elle… une découverte à venir.

  13. Praline: J’ai eu toutes les misères du monde à le dénicher pour mon challenge… et depuis que je l’aie commandé à ma librairie, on dirait qu’ils en tiennent toujours un exemplaire! Je crois vraiment que c’est une auteure à découvrir, ne serait-ce que pour avoir le portrait d’une partie de la société à cette époque!

  14. Je viens de finir ce livre et mon ressenti est très similaire au tien. Toutefois je me demande si ça n’a pas un peu mal vieilli. Il faut essayer d’imaginer ce que ce livre pouvait avoir de choquant en 1962, j’ai du mal à me faire une idée. Preuve que ce livre me travaille quand même un peu, j’ai demandé à ma tante qui dévore les livres si elle ne voulait pas lire celui-ci pour m’éclairer un peu.

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