Brûlant secret – Stefan Zweig

Brulant-secret.jpgPrésentation de l’éditeur

« Comment le désir et la passion, enracinés au fond de chaque être, peuvent le révéler à lui même et le bouleverser dans son destin: tel est le secret que tentent de percer les quatre écrits qui composent ce volume.  L’éveil de la jalousie chez un garçon de douze ans, qui a innocemment rapproché sa mère et le jeune vacancier oisif dont l’amitié l’emplissait de fierté. »

 

Commentaire

J’ai choisi de faire un billet pour chacune des quatre nouvelles qui composent ce recueil pour éviter un billet fleuve.  Bon, aussi pour mieux démêler mes impressions; je n’ai pas du aimé chroniquer « Amok » et « Lettre d’une inconnue » dans le même billet. 

 

Je sens que j’aurai du mal à parler de cette nouvelle parce que j’en suis sortie avec un sentiment de profond malaise, touchée encore une fois par la plume de Zweig, qui réussit à créer en très peu de pages, une atmosphère de tension palpable, dans une situation assez anodine en soi.

 

Il s’agit donc d’un comte un peu volage qui, pour s’amuser un peu pendant ses vacances, utilise un jeune adolescent de 12 ans en convalescence pour se rapprocher de la mère de celui-ci.  Le jeune garçon passera en peu de temps d’un dévouement extrême, mêlé d’une joie fébrile à l’idée de sortir enfin de l’enfance, à une haine farouche pour cet inconnu, se sentant exclu et trompé par les adultes.  Le lecteur ressent fortement les passions du jeune homme, en plein éveil au monde des adultes, qui met un pied d’abord timide dans l’adolescence.  D’adorateur un peu dérangeant pour les adultes, il se dresse rapidement en juge de leurs actions, avec sa naïveté encore enfantine et devient presque effrayant dans son espionnage et dans son refus de rester l’enfant qu’il a toujours été. 

 

Malaise pour moi car j’ai ressenti en parallèle la frustration du jeune garçon face à ce qu’on ne lui disait pas, face aux injustices et aux mensonges, mais aussi celle des adultes, face à cette attitude adolescente dérangeante et ouvertement provocante.  Ce jeune est en équilibre sur une frontière instable, nous le sentons et malgré ceci, nous nous pouvons nous empêcher de nous sentir oppressés par sa présence, par son arrogance.  Comme ces jeunes qui, nous le savons, doivent vivre les choses très intensément et être particulièrement chamboulés intérieurement, mais qui nous font tout de même réagir, et ce même si nous comprenons parfaitement leurs réactions. 

 

La plume est vive et alerte, toujours concise et allant droit au but.  Toujours aussi efficace, dans mon cas.  À chaque fois, même si les sentiments provoqués varient, je me sens emportée.  Les points de vue varient, les sentiments du jeune passent d’un extrême à l’autre à la vitesse de l’éclair et je me suis sentie impuissante face à tout ça.   Précisons que si le malaise domine, il y a également des ouvertures beaucoup plus positives.  Un texte fort, encore une fois, qui traite de la fin de l’enfance.  Pas mon préféré mais j’ai été définitivement secouée. 

 

Logo Zweig petit

20 Commentaires

Passer au formulaire de commentaire

  1. C’est la 2ème fois que ce texte m’est suggéré et comme ton billet est fort convaincant…direction la médiathèque! Ah mince, c’est fermé :))

    1. Cathulu: Bientôt, alors!  Il est particulier, ce texte.  Zweig réveille en moi toutes sortes de choses, toujours!

  2. La manière dont tu parles des écrits de Zweig donne envie!

    1. Sabbio: Merci ;))  J’aime donner envie de Zweig.  J’aime Zweig tout court!

  3. Mince! J’adore Zweig et je ne vais même pas réussir le mini challenge! Ach quelle honte!

    1. Keisha: Allez, ne désespère pas!!! ;)) Il reste 2 mois!

  4. J’aime bien Zweig, donc je note…

    1. Irrégulière: Le recueil contient de bons textes.  Un auquel j’ai moins accroché mais en gros, j’ai beaucoup aimé.  Mais j’ai un faible pour l’auteur, je pense!

  5. Tu en parles terriblement bien, et même si ce n’est pas un coup de coeur, tu donnes envie de se replonger dans Zweig :).

    J’ai hâte de voir ce que sera votre surprise de Janvier !

    1. Céline: Merci, c’est gentil!  C’est une nouvelle qui mérite d’être découverte, je trouve, même si le sentiment qu’elle m’a laissé est particulier.

  6. J’ai  un billet en retard sur ce cher Stefan ( soupir….)

    1. Clara: Pas grave!  Tu les feras quand tu auras le temp!  Mais les billets en retard, je connais, hein!  Là, je suis presque correcte (il m’en reste juste trois qui tont presque finis mais pas tout à fait) mais des fois.. ouuuufffff!

  7. Mmmm, peut-être que ce sera un des prochains de lui que je vais lire, j’ai épuisé mon stock disponible! 🙂

    1. Pimpi: Il est vraiment bien.  J’ai beaucoup aimé!

  8. Ton billet est très bien !

    J’ai lu ce texte au tout début de l’année et je l’ai a-do-ré ! Mon préféré de Zweig jusqu’à présent.

    1. Lewerentz: j’ai toujours du mal à parler des textes de Zweig qui me font un effet fou!!  Donc, merci!  Ce n’est pas mon texte préféré mais il est très, très fort!

  9. Comme toi, j’ai trouvé ce texte marquant, même si l’histoire n’est pas ma favorite… Et côté retard, « un billet », ça me fait bien rigoler… Allez, j’y retourne ! 🙂

    1. Tamara: Je pense qu’il y a des trucs que j’ai renoncé à chroniquer… c’est comme la PAL officieuse… j’ai la PAC (pile à chroniquer) officieuse!!!

  10. Tu réussis encore une fois à m’intriguer. Il faudrait que je le lise pour voir comment je ressors de cette lecture

    1. Kikine: Oui, il faudrait.  Il faut, même! ;)))

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.