Germinal – Emile Zola

Je l’avoue, il me faisait peur, celui-là.  J’en entendais parler depuis des dizaines d’années, on me disait que c’était d’une noirceur absolue.  Plongée au coeur de la misère humaine, quoi.   Et yep, c’est ça.  Misère humaine avec un grand M.  J’ai beaucoup aimé mais je suis bien contente de ne pas avoir commencé par celui-là pour découvrir Zola.   J’aurais eu une peur bleue pour la suite parce que c’est fort sombre et qu’il y a peu d’espoir au sortir de tout ça.

 

Le membre de la famille Rougon-Macquart que nous allons rencontrer, c’est Étienne Lantier.  Il est le fils de Gervaise et de Lantier que nous avons connus dans L’Assomoir.  Oui, je sais, pas le plus gai non plus.  Et disons que le pauvre Étienne n’a pas pas la meilleure hérédité.

 

Nous somme donc dans le Nord, dans l’univers des mines de charbon.  D’un côté il y a les bourgeois, les investisseurs.  De l’autre, les mineurs, ceux qui travaillent, qui travaillent dur toute la journée pour espérer, peut-être, manger le soir.  Pas sûr.  Ils se tuent au travail, meurent à petit feu en se faisant exploiter, sans même toujours espérer une retraite.  Les femmes descendent au fond jusqu’à ce qu’elles se marient ou qu’elle se fassent engrosser encore ados.   Et au fond, c’est encore la misère, dans des conditions horribles.  Rien de joyeux.  Et Étienne arrive sans un sous, sans logis, et se fait embaucher dans une mine appartenant à une grande compagnie, dans l’équipe de Maheux, 40 ans, gros travailleur, marié à la Maheude et père de Zachary, Catherine, Elzire et trois autres petits.   Nous faisons connaissance avec tout ce petit monde, de même qu’avec les voisins, leurs petites magouilles et leurs tentatives pour survivre dans ce monde sans pitié.  Et au fond, il y a le grand Chaval, qui a un oeil sur Catherine, 14 ans.   Le tout au grand désespoir d’Étienne, qui ressent une grande amitié pour la jeune fille.

 

Mais dans la mine, une diminution de salaire plane alors que tout le monde tire le diable par la queue et peine à manger tout les jours.  Une grève plane et Étienne, qui voit grand, prend la tête de la rébellion des mineurs.

 

Dans ce roman, à forte tendance politique et sociale, la mine est un personnage à part entière, un monstre qui bouffe tout et qui engouffre les hommes pour les garder dans ses boyaus.   Le langage utilisé est cru, on sent cette mine vivante, insidieuse, on sent le froid et l’humidité nous envahir… bref, ce n’est pas un roman fait pour que nous nous sentions bien.  J’avoue avoir eu des moments d’ennui pendant la période de grève qui s’éternisait mais cette fin, cette fin!  Quelle finale, quelles scènes déchirantes.  Et quelle tristesse aussi.  Comment voir le bout de tout ça, de ce monde rempli d’injustices?  Bref, un livre fort dur.

 

J’ai besoin d’une petite pause avant de me mettre dans le monde de l’Oeuvre.  Besoin de digérer celui-là!

22 Commentaires

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  1. Je ne me souviens plus trop de la fin, mais pfff, c’est noir noir, celui là. Y en at-il d’ailleurs un rose bonbon dans la série? de mémoire, L’oeuvre n’est pas super optimiste, je crois qu’il parlait d’un de ses amis peintres. Bon je ne dis rien, pas la peine de te caser le moral…

    1. Nope, pas rose bonbon l’oeuvre. Mais moins pire que La terre, celui que je viens de finir… arghhhh!!!! L’horreur. J’ai besoin d’une pause, là.

  2. j’avais adoré le film mais je n’ai jamais lu le livre 😀

    1. C’est une histoire terrible… mais ce n’est pas le plus dur de Zola que j’ai lu à date! Je vais m’en souvenir longtemps en tout cas.

  3. Je me souviens d’un roman très noir aussi mais je ne me souviens absolument pas de la fin ! Ça m’arrive souvent mais celle-ci était marquante dis-tu…

    1. Oh oui, marquante… je retenais limite mon souffle. Si tu veux que je te la rappelle, tu me dis! Je veux pas spoiler les gens!

  4. cela fait longtemps que je n’ai pas lu un Zola, tu me donnes envie de m’y remettre!

    1. Il m’en reste 5 ans les Rougon-Marquart… et là, je prends une petite pause!

  5. Une lecture lourde à digérer, alors.

    1. Yep… cette histoire nous pèse sur le coeur un bon moment… on est enragés contre le système…

  6. Et bien j’ai une histoire particulière avec ce livre ! J’étais ado, je ne lisais presque plus (dégoûtée par les lectures imposées au collège -dont Balzac- ). mon père m’a pris par la peau du dos, m’a mise devant la bibliothèque familiale et m’a dit : » tu choisis un bouquin, celui que tu veux », mais dans 2 semaines je veux une fiche de lecture ».
    J’ai choisi Germinal de Zola !!! Et j’ai adoré. En même temps, il retrace l’histoire de ma région d’orgine, d’où peut-être un intérêt personnel dans cette lecture. Quoiqu’il en soit, ensuite, je n’ai plus jamais cesser de lire !

    1. Je pense qu’avoir visité le coin, une ancienne mine et tout, ça m’avait sensibilisée. Mais sérieusement, ce n’est pas tout le monde qui va apprécier… c’est d’une noirceur.. dans tous les sens!

  7. Il me fait tellement peur que je ne le lirai pas (j’ai été traumatisée par le film quand j’étais enfant).

    1. Ah oui, ce film enfant, ça a de quoi traumatiser une gamine!!

  8. Entre 16 et 18 ans j’ai lu une grosse partie des Rougon Macquart… J’adorais ! J’ai essayé d’en relire un récemment, et je n’ai pas réussi à entrer dedans…

    1. Je pense que tout enchaîner aide à entrer dedans… du moins, moi, ça m’aide.

  9. C’est mon préféré celui là ! Il m’a énormément marquée…

    1. Il est terrible et marquant. C’est l’un de ceux que je n’oublierai pas mais alors pas du tout!

  10. Je me souviens notamment du pauvre cheval de la mine…

    1. Ah oui… quelle horreur…

  11. Quand j’étais ado, j’avais adoré celui-là… et l’adaptation était très bien.

    1. Ah oui, je vois tout à fait pourquoi ça t’a plu! C’est tout à fait tes combats!

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