Félixe et la maison qui marchait la nuit – Sophie Bédard

Cet album m’a été envoyé par surprise et dès que j’ai vu une maison à pattes, j’ai su que j’allais le lire. Entendons-nous, ici, on est loin de Baba Yaga mais sous cette couverture qui semble fort enfantine, il y a un sujet sérieux qui se cache.

De quoi ça parle

Félixe habite dans une maison qui marche pendant la nuit. Elle se réveille chaque matin dans un endroit différent. Un jour, elle a trouvé Mi sur le pas de sa porte. Un tout petit chat. Puis arriveront d’autres personnages qui vont petit à petit peupler son quotidien. C’est que Félixe dort beaucoup et n’a envie de rien. Sa maison doit la trouver tellement ennuyante, non?

Mon avis

Je ne savais pas du tout de quoi parlait cet album jeunesse quand je l’ai ouvert et j’ai beaucoup aimé l’expérience de l’aborder sans savoir et de découvrir petit à petit l’univers et les secrets de Félixe. Toutefois, en en parlant ici, je réalise que je ne peux pas vous le vendre correctement – car il en vaut le coup – sans vous dire un peu de quoi il s’agit.

J’avais beaucoup aimé Les petits garçons, la précédente BD de Sophie Bédard et je savais donc que son ton me plairait. Ici, elle aborde le deuil d’une façon qui sonne vrai et qui parlera au jeune public. Félixe est seule et n’a envie de rien. Son train train tristounet va être chamboulé par l’arrivée consécutive d’un tout petit mini-chat, d’un oiseau-qui-n’a-pas-de-bras, d’une lapine maniaque de propreté et d’un Bébé affamé qui a bien besoin qu’on le nourrisse. De gâteau, idéalement. Petit à petit, elle va à doucement guérir et s’ouvrir à nouveau aux autres.

C’est souvent drôle (Bébé me fait mourir de rire, ainsi que l’oiseau qui tent la patte parce qu’il n’a pas de main) mais surtout très doux, très sensible…. et ça dégouline de cutitude. Tout sonne juste. La description d’une personne en deuil, qui se sent de trop, encombrante, qui n’a envie de rien et qui ne veut que dormir était parfaite pour moi. Félixe essaie. Elle essaie vraiment, ce n’est pas le festival de la plainte. Elle est juste… triste. Le portrait pourrait aussi être parfait pour la dépression. Je me verrais très bien expliquer à un enfant la dépression de son parent avec ce roman. Avec des dialogues et des silences évocateurs, sans grand discours, l’autrice réussit à nous faire comprendre les sentiments de Félixe. Et on finit avec une belle note d’espoir et un bel hommage à l’amitié et à la sororité.

Bref, une réussite pour moi!

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