Fat Girl on a Plane – Kelly deVos

Le pourquoi du comment

Sérieusement? Je ne sais plus. J’en ai entendu parler quelque part, et je l’ai aussitôt emprunté, prise par une envie de lire du young adult. Et en fait, c’est juste moyen du young adult. Mais ce n’est pas mal non plus.

De quoi ça parle

Un jour, en allait faire l’entrevue de sa vie, Cookie Vonn, jeune adulte (ou grande ado) a été interpellée par une hôtesse de l’air. Elle est trop grosse pour voler. Elle doit acheter deux sièges. Ou ne pas embarquer, et ce même si dans le vol juste avant, elle n’était pas trop grosse. Serrée dans le siège, certes, mais pas « trop ». Après avoir réussi à emprunter des sous à son meilleur ami, dont elle est secrètement amoureuse, elle va finalement rater sa chance. C’est certain que quand on veut percer dans le domaine de la mode, selon Cookie, le poids a son importance. Elle va donc passer de Fat Cookie à Skinny Cookie… et découvrir que ça ne règle définitivement pas tous les problèmes.

Et mon avis…

Sachez-le d’emblée, ce n’est pas un « body positive book ». Ceci dit, ce n’est pas « body negative » non plus, mais c’est l’histoire d’une fille qui décide de maigrir car selon elle, c’est la solution. J’ai lu partout que ce roman était problématique, justement pour ça. Parce qu’elle a maigri et que plusieurs problèmes venaient du fait qu’elle soit en surpoids. Entendons-nous, je ne parle pas en connaissance de cause. Mon « problème de poids » (défense de rire, Mme Morelli) est uniquement dans ma tête et suis bien mal placée pour juger du traitement de la problématique. Toutefois, ces filles qui veulent perdre du poids ou en ont beaucoup perdu, elles existent. J’en connais. Et selon moi, une telle histoire mérite d’être racontée. Même si ce n’est pas parfait.

Le roman est deux séparé en deux parties, qui se situent à environ 1-2 ans d’intervalle, je ne sais plus trop et dont les chapitres s’alternent, jusqu’à se rejoindre. Et cette alternance est frustrante parce que j’étais intéressée aux deux histoires… et que je bougonnais à chaque fois qu’on changeait d’époque. Parce que, avouons-le, j’aime beaucoup Cookie et sa grande gueule malgré ses insécurités. C’est le genre de fille que j’aurais aimé avoir comme amie. Me semble qu’on aurait eu du fun. Quoiqu’elle m’aurait rapidement perdue avec ses histoires de mode.

Comme je le disais, Cookie veut être créatrice de mode et elle a du talent. Elle a toujours voulu entrer dans une célèbre école de New York et créer sa propre ligne pour tailles plus. Après sa perte de poids, tout semble possible à ses yeux et elle va débarquer à New York et se voir offrir une opportunité en or. En apparence. Certes, il est question de perte de poids, c’est l’une des principales intrigues, mais il y a plus que ça. J’ai beaucoup aimé explorer le milieu de la mode (j’ai dû faire des recherches, je ne connaissais aucun des célèbres modèles évoqués), même si ce que j’y ai découvert ne m’a pas toujours marquée positivement. Certains personnages sont un peu repoussants et on a tout de même le goût de secouer les personnages pour les sortir des relations dans lesquelles ils sont embarqués. Ce n’est pas parce que Cookie est maintenant « skinny » que tout est réglé, au contraire. Elle se cherche et n’est pas guérie des insultes qu’elle a pu subir, elle est obsédée parce qu’elle mange (ce régime semble horrible) et compte ses points à longueur de journée. Bref, j’ai bien aimé la réflexion que ça implique.

Certes, ce n’est pas parfait, les personnages nous font fâcher, mais j’ai trouvé réaliste, quoique décevante, les réactions de certains personnages adolescents, qui comprennent tout de travers. Je regretterai la présence d’un personnage un peu trop « bitch » à mon goût, mais en gros, j’ai passé un bon moment. Pas inoubliable, mais un bon moment.

6 Commentaires

Passer au formulaire de commentaire

  1. Un thème un peu «dangereux». Comment parler de l’obésité de la bonne façon? Le personnage devrait-il s’accepter ou bien viser le côté santé et commencer à mieux manger et bouger (oublions l’histoire des hormones svp)? Pour ma part, j’aime bien l’idée de la faire évoluer dans la mode, un milieu créatif qui m’intéresse. Mais n’aurait-ce pas été mieux qu’elle soit dans la mode pour offrir un choix de vêtements diversifié pour les femmes rondes? Quoiqu’il en soit, c’est un livre plutôt intéressant. J’ignore toutefois quelles genres d’émotions ce thème susciterait chez moi, hum…

    1. Oui, c’est ça, elle veut faire une collection tailles plus. Je suis toujours mal à l’aise de parler de ce genre de roman parce que je ne suis pas vraiment concernée par le problème. Et c’est tout à fait ça la question… s’accepter, accepter ce qu’on est, mais celles qui ne veulent pas? Bref, je n’ai pas détesté.

  2. C’est clair que le titre est catchy et la thématique casse-gueule! Bon perso, je ne me pèse jamais (d’ailleurs les muscles, ça pèse, non?) donc je peine à comprendre les gens obsédés par ça. D’ailleurs plus on me parle de régime, plus j’ai envie de chocolat. Du coup, la lecture de ce livre pourrait avoir un effet assez pervers et vu que ça ne semble pas être un indispensable, je préfère éviter 😉

    1. Je comprends parfaitement ton point de vue. Comme tu dis, le sujet est hyper casse-gueule et je suis comme toi… le régime va me donner envie de frites, c’est fou. Mais ayant été patineuse toute ma jeunesse, le poids était une obsession… c’est mieux maintenant. Mais jamais assez une obsession pour arrêter les frites et la poutine!

  3. Je suis pas fan des young adult, et je crois selon ta chronique que celui-ci fait partie des intéressants.

    1. Il est intéressant et il a déchaîné les passions. Certains adorent et d’autres en sont dégoûtés. Ce sujet est super sensible, en fait. J’ai aimé que tout ne soit pas clair, que le message soit certes positif, mais ce n’est pas que ça. Ça parle de fille qui veut maigrir. Et on a tendance à la diaboliser aussi. Bref, c’est compliqué.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.