Et d’un seul bras, la soeur balaie sa maison- Cherie Jones

Avec un tel titre, jamais je n’aurais lu ce roman. Balayer la maison, c’est rébarbatif pour moi. Bon, avouons-le, ça n’a aucun espèce de lien avec le ménage par contre. Toujours est-il qu’il était nominé pour le prix des libraires du Québec en catégorie hors-Québec alors, je l’ai lu. Ben c’est ça!

De quoi ça parle

À la Barbade, de nos jours, coexistent les riches étrangers qui viennent pour de longues vacances et les locaux, pauvres et à la merci des caïds. Lala est très jeune et enceinte mais malheureusement dominée par son mari, un petit criminel très violent. Quand un cambriolage tourne mal et qu’un homme blanc meurt, les événements vont se précipiter pour la jeune femme.

Mon avis

Vous savez, parfois, vous comprenez parfaitement pourquoi un roman est sélectionné pour un prix par sa force et sa portée mais vous vous dites en même temps qu’il n’a pas été écrit pour vous? C’est tout à fait ce qui m’est arrivé avec ce roman. Je ne connais rien de l’histoire de la Barbade ni au contexte social du coup, c’était à la fois trop et pas assez. Trop peu de contexte (pour l’ignorante que je suis) et trop de violence et de sexisme pour que je réussisse à avoir un réel plaisir de lecture. Est-ce grave, un roman « pas pour moi »? Non, pas du tout. Les différentes réalités des gens (notamment les communautés racisées) non occidentaux ne sont pas souvent montrées en littérature et ne serait-ce que pour ça, ce roman est important. Mais j’ai eu du mal. Trop de propos dégueulasses envers les femmes, trop de mots horribles, trop de violence gratuite et de mépris. J’ai dû le refermer à plusieurs reprises parce que c’était too much. Le personnage d’Adan (le mari de Lala) est tellement « petit » mais tellement à baffer! Il se croit tout permis et ce qu’il fait subir à sa femme qu’il considère comme sa chose… arghhh! Je n’en pouvais plus

Ceci dit, il y a une réelle réflexion sur les relations intergénérationnelles et sur l’héritage traumatique du passé. La grand-mère de Lala (qui devient donc arrière grand-mère) n’a que 44 ans mais les relations difficiles entre les deux femmes sont extrêmement tristes car nous sentons que les difficultés découlent des douleurs passées. Comment briser ce cercle? Lala va-t-elle réussir, tout en faisant des tresses et en s’occupant de son nouveau-né? Et son ami d’enfance dans tout ça, celui qui en a aussi bavé? Va-t-il réussir à tenir tête à Adan?

En parallèle, une autre vie de femme qui s’effondre, celle de la veuve de l’homme qu’Adan a tué. Blanche, favorisée, elle tente de se sortir du tourbillon d’horreur et de culpabilité qui lui est tombé dessus alors qu’elle était la deuxième femme, pas la mère des enfants qui les accompagnaient et qui ont tout entendu.

Une plume acérée, un roman que je n’oublierai pas mais côté plaisir de lecture, ce n’était pas vraiment ça. Trop loin de moi, trop dur… mais si ça vous parle, tentez le coup et vous me direz.

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