Doomsday book (Le grand livre) – Connie Willis

doomsday.jpgPrésentation de l’éditeur (en français… je suis une horrible paresseuse)

Quoi de plus naturel, au XXIe siècle, que d’utiliser des transmetteurs temporels pour envoyer des historiens vérifier sur place l’idée qu’ils se font du passé ? Kirvin Engle, elle, a choisi l’an 1320, afin d’étudier les us et coutumes de cette époque fascinante qu’aucun de ses contemporains n’a encore visitée : le Moyen Age. Le grand jour est arrivé, tous sont venus assister au départ : Gilchrist, le directeur d’études de Kirvin ; l’archéologue Lupe Montoya ; le docteur Ahrens ; sans oublier ce bon professeur Dunworthy, qui la trouve trop jeune et inexpérimentée pour se lancer dans pareille aventure et qui s’inquiète tant pour elle. Ses craintes sont ridicules, le professeur Gilchrist a tout prévu ! Tout, mais le pire… Commentaire
Depuis ma lecture de « Sans parler du chien« , j’avais bien envie de retourner dans ce monde particulier, en 2054, où des historiens voyagent dans le temps pour étudier les époques.  J’ai saisi l’occasion avec Doomsday book, même s’il était question d’épidémies de vilains virus et de trucs du genre.  Et j’ai drôlement bien fait parce que l’histoire est palpitante et qu’on retrouve ce petit quelque chose que j’ai tant aimé dans « Sans parler du chien ».
Ce roman précède l’autre dans l’histoire mais aussi dans l’époque d’écriture.  On retrouve le professeur Dunsworthy, professeur à Oxford et responsable de l’un des départements, très inquiet à l’idée d’envoyer Kivrin, son étudiante favorite, dans le moyen-âge, période jusqu’ici interdite parce que trop dangeureuse (la saleté, les brigands… la peste, genre).  En effet, Gilchrist, directeur par interim ayant la particularité d’être particulièrement incompétent en ce qui concerne les voyages dans le temps, a décidé de profiter de son autorité temporaire pour faire à peu près n’importe quoi.    Kivrin apprend à parler le Middle-English, à coudre, à monter à cheval et la voilà partie pleine d’enthousiasme pour l’aventure de sa vie.  Bien entendu, ça ne va pas bien aller. 
En fait, ce qui commence comme une joyeuse farce, avec des personnages et des situations complètement improbables, se transforme rapidement en cauchemar, sans jamais devenir pesant.  C’est que quelque chose est allé terriblement de travers dans le voyage.  La seule personne qui sait quoi a contracté un virus à haut potentiel épidémique et est en plein délire.  Et bizarrement, à part Mr. Dunsworthy et Mary, médecin de son état, tout le monde s’en fout éperdument.   
Deux histoires, donc.  L’une dans le « présent », où Oxford est en quarantaine en raison d’une épidémie terrible, dont la cause est indéterminée.  Tout devient suspect… serait-ce le net qui a causé un problème?  L’autre  histoire se déroule au  moyen-âge, où Kivrin s’est retrouvée en 1348 au lieu d’en 1320 comme prévu.  Sa mission (observer un village médiéval où Montoya, archéologue, fait actuellement des fouilles) change rapidement quand elle arrive malade et qu’elle réalise qu’elle ne comprend rien du tout.  Elle est recueillie par une famille qui la soigne… avant que des envoyés de l’évêque arrivent…  et amènent avec eux l’horreur. 
Deux épidémies, soit, mais moi qui évite toujours ce genre de chose, j’ai été totalement prise par l’histoire.  Les pages se tournent à toute vitesse et malgré les hécatombes, le ton de Willis et les réflexions farfelues des personnages nous évitent de tomber simplement dans le mélodrame.  Au Moyen-Âge, je me suis attachée à Agnès, à cette famille, au pasteur Roche, dans une époque dépassée par les évènements que Kivrin observe, presque complètement impuissante face à tout ça.   Quant au présent, guère plus invitant, il fait également peur car ce qui s’y passe est dans le domaine du possible.  Chacun réagit à sa façon à l’épidémie.  Certains se dévouent, d’autres font presque comme si de rien n’était.  D’autres encore décident d’organiser un concert de cloches.  Mais ça, c’est typiquement Connie Willis.  Ce côté absurde et complètement à côté de la plaque (que ce soit avec le jeune William ou sa mère) permet à l’histoire de ne pas être trop pesante. 
Bref, une lecture très prenante où les pages se tournent toutes seules.  Loin d’être une farce de grand n’importe quoi comme « sans parler du chien », on n’utilise pas non plus de la même façon le voyage dans le temps et le paradoxe temporel.   Plus sombre, soit, mais plus profondément humain aussi. 
Et il paraît qu’en 2010, deux nouveaux livres se passant dans ce monde sont sortis.  Hmmmm… tempting!
 
PS: Non, je ne me suis pas imaginée mourir de la peste noire suite à cette lecture.  C’est un hypocondrio-progrès, non?

18 Commentaires

Passer au formulaire de commentaire

  1. je ne lis pas trop ton billet, j’attaque tout bientôt « sans parler du chien » !

     

    1. Lystig: Ah mais tu peux lire ce billet-ci… c’est tout à fait autre chose!

  2. Je n’ai pas accroché à « sans parler du chien », alors j’hésite beaucoup à relire l’auteur

    1. Aifelle: C’est différent, mais c’est le même univers.  Ce roman est moins loufoque, beaucoup plus sombre… moins de paradoxes temporels, moins de folleries.

  3. Moi aussi j’ai lu ton billet en diagonale car j’ai l’intention de découvrir très bientôt cette auteure…  Je pensais commencer avec To Say Nothing of the Dog, penses-tu qu’il serait préférable de commencer plutôt avec celui-ci?

    1. Grominou: En fait, celui-ci vient avant dans la chronologie.  Dunsworthy est présent dans sans parler du chien.  Mais je les ai lus à l’envers et ça ne m,a pas duuu tout embêtée.  Tu fais ce qui te plaît, donc!

  4. Bonjour, j’ai vu votre commentaire sur un autre site littéraire a propos du livre Wicked et de la comédie musicale que j’ai vue moi aussi la semaine derniere… Du coup je passe faire un coucou !

    1. Julien Loontens: Merci de votre visite, alors!  J’ai lu Wicked il y a peu (j’ai dû en parler il y a queques semaines) après avoir carrément trippé sur la comédie musicale vue à Londres!  Merci de votre visite!

  5. Qu’avez vous pensé de la ville de Londres ? J’y habite depuis un bout de temps maintenant et j’adoore ! Niveau musicals, mon préféré reste Billy Eliott de loin !

    1. JulienLootens: J’ai adoré Londres.  J’y suis allée 3 fois déjà et si un jour je dois m’expatrier pour un certain temps, ce serait la ville qu eje choisirais, malgré le coût de la vie.  Billy Elliot… un jour, il restera des places quand j’arriverai!

  6. Je crois que c’était l’un des deux ou trois premiers romans SF autour des voyages dans le temps que je lisais. Après Timeline, de Crichton. Et j’ai adoré. C’est vraiment très bon!!!

    1. Pimpi: C’Est un roman surprenant.  Et même moi, over hypocondriaque, j’y ai survécu!

  7. Effectivement tu es sur la pente ascendante 😀

    J’ai vraiment beaucoup aimé « sans parler du chien », et comme j’adore les voyages temporels et les romans historiques, je crois que celui-ci est fait pour moi, non?

    1. Kali: Oui, je pense que ça peut te plaire.  Bon, c’est bien différent de « Sans parler du chien » mais quand même, c’est le même monde.

  8. Cela fait des années qu’il est noté (depuis que j’ai lu Sans parler du chien … comme toi !). Je ne pense jamais à vérifier à la biblio (vu que je n’ai jamais l’occasion d’arrivée à la lettre W du nom de l’auteur … j’ai toujours trouvé quelque chose avant ! mdr !)

    1. Joelle: Ah oui, W, c’Est over loin dans l’alphabet! ;))  No luck!  Mais il vaut le coup, celui-là, que tu ailles jusqu’au bout de la rangée!

  9. @Karine Il faut acheter vos places de théatre et musicals AAVNT de venir a Londres… C’est un bon plan que je vous donne : lastminute.co.uk – Ils ont une rubrique théatre avec d’excellents prix pour certains spectacles ou duo dinner-spectacle pour 20 livres !!

    1. JulienLootens: Merci pour le tuyau!  Je ne connaissais pas du tout!  Thanks!

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.