Chroniques d’une LCA québécoise à Tadoussac

Cet été, j’ai eu le plaisir d’avoir la visite d’Enna et la Enna Family.  On a d’ailleurs tourné une petite vidéo pour vous (ouais, ma spécialité sur la chaîne, ce sont les vidéos un peu pompette à déconner avec les copines) et on s’est beaucoup amusées.  C’était comme si on se connaissait depuis toujours.

 

Mais je laisse Enna vous le raconter… pour ma part, je vais me concentrer sur la partie Miss Catastrophe de la dite visite.  Parce que, c,est bien connu, je ne fais jamais rien comme tout le monde.  Même pas changer de voiture.

 

Tout à commencé quand nous avons décidé d’aller voir les baleines aux Escoumins.  Celles-ci étaient au rendez-vous (elle a presque sorti sur nous, en fait.), il ne faisait pas trop froid, on sortait du resto, et on rembarque dans la voiture.  Bon, certes, on avait bien remarqué que des fois, la voiture allait un peu moins bien que la veille, mais rien d’inquiétant… je me disais qu’au pire, on irait voir au garage à Tadoussac.  Pas d’inquiétudes, quoi.  Je suis pas stressée avec ça.

 

Mais bon… là, franchement, ça va pas fort.   La voiture monte un peu mal les côtes.  Pis si vous êtes déjà allés à Tadoussac, vous savez qu’il y en a, des côtes.  Je commence donc à parler langoureusement à ma tuture.  Imaginez.. il y a trois personnes dans la voiture.  Que j’ai rencontrées la veille.  Et qui sont au Québec pour pas longtemps.  Dans ma tête, c’était entre la prière et le criss de câl… et tabarn…  Bref, drôle de mélange de mots d’église.

 

Mais là, juuuuste avant d’arriver… genre, la dernière côte…  rien à faire.  La vilaine bete refuse d’avancer.  J’ai beau la cajoler et la traiter de tous les noms, i-nu-ti-le.  Il faut savoir que ma voiture est une Fil 2007 avec tout plein de kilomètres.  Et que j’avais bien l’intention de faire marcher jusqu’à ce qu’elle meure.  Bref, l’agonie semble bel et bien avoir commencé.

 

On sort de la voiture et je n’ai même pas le temps de sortir le téléphone pour appeler le CAA (lucky me, je m’étais abonnée un peu avant) que je vois des p’tites lumières bleues et rouge qui arrivent.

 

Merde.

 

Crime, yavait tu un panneau « Interdiction-de-tomber-en-panne-dans-cette-côte » pis je l’ai pas vu?  Le policier en sort, genre, au ralenti.  Et je m’imagine avec une contravention en plus d’un bill de garage… mais non!  V’la tu pas monsieur-la-police qui met des balises de détresse et qui commence… à fouiller dans mon moteur pour essayer de voir où est le problème.   Enna et moi on se regarde un peu étonnées… il faut savoir que selon elle, en France, c’est comme surréaliste comme scène.   Après avoir regardé un peu, il décrète que je devrais essayer de rajouter du prestone, fait ni une ni deux, repars avec moi dans sa voiture de police jusqu’au prochain garage à Tadoussac, laissant sur le bord de la route Enna, Mr. Enna et Bastien qui regardent ça aller, un peu médusés.

 

Limite que la dame est restée derrière à comtempler la vue… et à me mitrailler de photos.  Pour se ficher de moi, of course.  Sinon c’est pas drôle.

 

Je vous la fais courte ok… on va au garage, on récupère le prestone… et bon, on réalise que ça va pas le faire.  Vla tu pas monsieur l’agent et Mr. Enna qui entreprennent de POUSSER la voiture sur le bord de la rue.  Je vous rappelle qu’on est dans une côte.  En montant.  C’était dé-li-cieux.   Croyez-moi.

 

Avant que j’aie eu le temps de faire quoi que ce soit, le policier a appelé le garage, la remorque, lui a réexpliqué le truc.  Un peu plus, il me composait le numéro du CAA pour moi.   Je suis un peu médusée, je vois mon compte de banque se vider (mettons que ça coûte pas rien, une voiture qui cesse de fonctionner sans avertir), je voudrais rentrer en dessous de l’asphalte tellement je suis gênée face à Enna qui doit quand même se taper une petite pause forcée pendant ses vacances et j’avoue que je regarde tout ça la bouche ouverte avec un total look de poisson rouge.  Ouais j’avais l’air fine.

 

Et là, une fois la voiture installée sur la remorque, on réalise bien qu’on va pas réussir à tous entrer dans le towing.  Et là, on est en train d’hésiter à marcher (côte, côte, côte, je vous le rappelle… et quand même, la dernière côte avant Tadoussac est à quoi…5 km) ou appeler un taxi (pas d’Uber à Tadoussac… du moins je pense pas!).  Il faut dire qu’une heure a passé.  Mon cerveau embrumé voit ça comme un énooooorme mur à escalader.  Genre celui de Game of Thrones.  C’est dire mon état mental.

 

Il a donc fallu que le policier (encore) régle le problème…

  • Bastien, tu as déjà fait un tour en voiture de police?

Imaginez ses petits yeux s’éclairer… et je ne l’imagine quand, plus tard, le dit policier  mis la sirène… ça a fait sa journée.

 

Pour la faire courte, mon père était chez mon frère, en train de garder, il est descendu à Tadoussac (à 2h de route, quand même), a planté ma mère à la station d’autobus pour qu’elle puisse rentrer à la maison, est venu nous chercher (pendant que nous buvions de la bière avec vue sur le fleuve… ya pire)… et nous a ramenés, en passant par un autre chemin, parce que c’est plus beau.  On a donc repris le traversier!  (Un traversier, c’est un ferry… NDLT)

 

Donc, fallait me voir résumer la situation le lendemain au bureau

  • En fait, je peux pas rester ce soir, parce que j’ai pas de voiture
  • Ouais… elle est tombée en panne…
  • Ben je sais pas, en fait.  Elle est à Tadoussac.

 

Et c’était de voir la face des gens.  Une panne, c’est pas assez hein.  Faut une panne à l’autre bout du monde (et vraiment… loin, genre).  Avec une voiture qui ne peut être déplacée et qui doit rester là.  À deux heures de route.   Sans possibilité de transport en commun.  Et que, genre, va falloir aller la récupérer.  Ou récupérer mon stock.  Sinon ce n’est pas drôle.

 

Soupir.

Ah oui, Spoiler alert.  La voiture a décidé qu’elle ne voulait plus rien savoir de moi après 10 ans 9 mois de loyaux services.  Elle a préféré rejoindre un propriétaire qui était capable de gérer une voiture capricieuse au lieu d’une qui est incapable de changer une roue (MAIS qui réussit à mettre du lave-glace seule… mais pas de l’huile.  Ça je sais pas faire).

J’ai donc dû magasiner une nouvelle voiture.  Entre DEUX voyages en Europe. Et une verrière (ah oui, j’ai pas raconté non plus l’aventure Karine-refait-sa-verrière… pfff) The perfect timing!

Pour une fois, c’était pas ma faute.  Et ça, ça mérite d’être mentionné!

8 Commentaires

Passer au formulaire de commentaire

  1. Tu sais que pour nous ça a plutôt été une aventure qu’un incident (et je m’en voulais de trouver ça très distrayant car je savais que c’était un gros problème pour toi! ça ne nous a pas gâché les vacances : au contraire! Nos bières à Tadoussac, le retour par le traversier ET le policier… des souvenirs inoubliables! 😉

    1. Écoute, tant mieux! J’étais assez mal! Une chance qu’on a pu en rire!

  2. Le policier, ce comportement tellement serviable mais mon dieu quoi, quelle histoire ^^ et en plus, j’ai appris qu’un ferry ça s’appelle un traversier 🙂 ça me fait trop plaisir ^^ et ce texte, c’est juste hilarant, tu as fait ma journée.

    1. MErci! Ça me fait plaisir!

  3. Ah voici l’histoire de la panne en son entier qui vient de me faire sourire, en dépit de tous les frais occasionnés. Merci Karine:)

    1. Ouais, c’était épique! Et t’as le droit de rire!

  4. 10 ans, c’est pas mal quand même ! Moi, j’ai réussi à changer un phare toute seule la semaine dernière, j’étais fière comme un paon. Et je sais mettre de l’huile.

    1. Moi je sais en mettre, de l’huile! Mais je ne sais pas s’il faut en mettre. Par contre, je sais mettre du lave-glace. Et de l’essence. Je trouve que c’est pas mal du tout!!

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.