Rivière Mékistan – Lucie Lachapelle

Riviere-mekistan.jpgQu’est-ce que j’ai pu être touchée par ce roman!  Ça a été ma première lecture du dernier Readathon et j’en suis sortie toute tourneboulée.    J’avais déjà été très touchée par « Histoires nordiques » de Lucie Lachapelle alors suite à une discussion avec elle au salon du livre de Montréal, j’ai pris ce roman.  Et j’ai drôlement bien fait car, j’ai été déboussolée, transportée et émue, à la fois par la quête d’Alice, le personnage principal et par l’avenir des amérindiens du petit village de Mékiskan. 

 

Le roman s’ouvre sur Alice, jolie jeune femme de 25 ans.  Elle est coiffeuse.  Elle est belle.  Et elle est dans un train pour le bout du monde, avec dans un vieux sac les cendres de son père amérindien, ce père dont elle a toujours eu honte, à qui elle en a toujours voulu.  Ce père qu’elle n’a jamais compris.  Ni même cherché à comprendre.  

 

Quand Alice débarque à Mékistan, elle ne sait pas trop à quoi s’attendre.  Elle ne s’attend pas vraiment à Lucy, une parente âgée de son père.  Elle ne s’attend surtout pas à ce père-là, celui qui lui est raconté par le village.   Elle ne s’attendait pas non plus au voyage intérieur qui allait aussi s’accomplir en elle, en même temps que les kilomètres.  

 

C’est un roman qui parle de découverte de soi, certes.  De racines.  Mais aussi de la difficulté de compréhension entre les blancs et les amérindiens.  Des griefs qui sont là depuis des générations.  Pas de vision idyllique ici, même si on ressent à travers chaque mot le profond respect que l’auteur porte à ces gens.   Pas juste des gentils.  Mais surtout des hommes et des femmes écorchés, qui tentent de préserver une culture riche alors qu’au bar de l’hôtel, leur progéniture se saoule et fricote avec n’importe quel blanc de passage.   Des enfants aussi.  Des enfants rieurs ou renfermés qui ont tout vu trop tôt et qui foncent droit vers le précipice, dans bien des cas.  Bref, un coup de poings et une autre bonne prise de conscience.  

 

J’ai particulièrement apprécié l’absence de ton moralisateur et le réalisme des portraits.  Personne n’est un saint ici.  Tout le monde a fait des erreurs.  Mais on ressent avec une force terrible la puissance de ce cercle vicieux et surtout notre impuissance face à cette spirale.  

 

Un roman fort, dont j’ai apprécié la puissance et la simplicité de l’écriture.  En effet, j’ai été touchée droit au coeur par quelques phrases toutes simples mais tellement fortes.  Comme je suis une terrible braillarde (dans les romans), il va de soi que quelques larmes ont été au rendez-vous!


Une auteure à suivre.  Définitivement.  

 

Roman lu en lecture commune avec Anne

22 Commentaires

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  1. magnifique 🙂  j’ai envie, j’ai envie…

    1. Yue: J’en étais certaine.  Et je suis presque certaine que ça va te plaire, en plus. 

  2. Ahhhhh mais il apparait absolument évident que je doive lire ce roman ! Je vais le chercher tout de suite ^^

    1. Lili: Si ce thème t’intéresse, il est à lire, en effet. 

  3. Une belle découverte, oui ! très touchante, je te rejoins complètement sur l’inattendu, le voyage intérieur, l’authenticité… et l’auteur est très sympa, à l’image de son livre. D’ailleurs elle a donné son prénom à un de ses personnages, parce qu’elle connaît bien le sujet manifestement ! Merci d’avoir bien voulu partager cette lecture !

    1. Anne: En effet, l’auteur a vécu en Abitibi, si ma mémoire est bonne.  Elle sait donc de quoi elle parle, je pense.  Ca m’a énormément touchée.  Je ne sais pas exactement pourquoi mais je suis vraiment sortie bouleversée de cette lecture. 

  4. J’engrange pour le futur challenge « littérature québécoise »

    1. Aifelle: Super!  Excellente idée.  Québec en septembre va revenir… en septembre!

  5. Il me tente bien sur mais le cynique Papou espère bien qu’après le succès de Michel Jean il ne va pas y avoir kirielle de retours aux sources amérindiennes dans la littérature d’icitte-là.

    Noté, merci.

    Le Papou

    1. Le Papou: Celui-ci date de 2010,  je pense….  Donc, il a été écrit avant le succès « amérindien » de Michel Jean.  Mais en effet, je pense que le thème risque de redevenir populaire. 

  6. Tu me tentes bien aussi, ça fait un moment que je n’ai pas lu de littérature blanche et la culture des amérindiens m’a toujours intéressée…

    1. JainaXF: C’est une vision réaliste et actuelle de la culture… avec des petits moments de retour au sources… une bonne idée pour revenir à la littérature blanche, en effet!

  7. Une auteure que je ne connais pas et que je note immédiatement !

    1. Gambadou: elle en vaut la peine.  Il y a énormément de sensibilité dans son oeuvre. 

  8. Ta façon de nous parler de ce roman est touchante. J’avais déjà noté le nom de l’auteure chez toi grâce à ton billet sur « Histoires nordiques » Celui-ci me donne encore plus envie de la découvrir.

    1. Topinambulle: Les deux sont excellents.  je pense que ça peut te plaire!

  9. 2ème billet que je lis sur ce roman ce soir, donc 2 fois tentée terriblement !

    1. Géraldine: :))))  Go for it!

  10. Je crois qu’il me plairait beaucoup, comme à toi, alors je le note précieusement ! Merci d’avoir évoqué cet ouvrage.

    1. FondantOChocolat: J’espère que ça va te plaire!  J’ai pour ma part adoré. 

  11. Une très belle découverte! J’ai beaucoup aimé!

    1. Amiedeplume : Je suis plus que ravie que tu aies aimé.  C’est un roman qui vaut la peine d’être découvert. 

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