Dans le café de la jeunesse perdue – Patrick Modiano

Je n’avais jamais lu Modiano.   En grande nostalgique que je suis, j’ai choisi ce titre, qui me semblait très… rêveur.  Si j’ai apprécié les descriptions de Paris, la sensation de flou et la recherche de points de repère, j’avoue être restée un peu extérieure au récit, à mon grand désarroi.

 

Le café de la jeunesse perdu, c’est le Condé.  C’est un café un peu hors du temps où se retrouvent plusieurs habitués, tous un peu perdus, tous avec un avenir prétendument sombre.   Quatre narrateurs vont nous parler, nous parler de Louki.  Femme mystérieuse, elle est apparue un jour au Condé et le premier narrateur, un peu effacé, est fasciné par elle, par son aura de mystère.   Nous allons la voir à travers les yeux de ces gens qui l’ont croisée ou aimée.  Toujours fuyante, même pour elle-même, elle va marquer les gens, presque jusqu’à devenir un point fixe pour ceux qui l’ont cotoyée.

 

Modiano est reconnu – semble-t-il – pour ses ambiances nostalgiques et ses personnages flottants, en quête d’identité.   C’est tout à fait le cas pour Louki, jeune femme ayant toujours erré le soir, alors que sa mère travaillait au Moulin Rouge.  Que cherchait-elle?  Qui est-elle?

 

Ce roman parle du passé et de sa recherche (mais en moins beau que Proust… je ne peux m’empêcher de comparer quand il s’agit temps perdu) et nous transporte du Paris des années 60 à celui, bien changé, d’aujourd’hui.   On discute de matière sombre, de « zones neutres », ces endroits de transit, hors du monde ou du temps… et j’ai aimé ces parties.  Mais peut-être était-ce trop bref, peut-être n’ai-je pas eu le temps de m’attacher aux personnages… et je suis passée un peu à côté.  Pourtant tout était fait pour que ça me plaise: l’alternance passé-présent, cette recherche de points fixes, cette volonté de rendre vivant le passé…

 

… mais bon.  Je réessarai avec autre chose parce que la plume est très belle (j’allais écrire « très fluide » mais je l’entends tellement à tous vents que je n’en peux plus de cette expression.  Va falloir que je trouve l’équivalent) et que je sens que je pourrais être touchée, si j’en avais un peu plus.

12 Commentaires

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  1. Je me retrouve tout à fait dans ta lecture de ton premier Modiano…
    Il y a un an, je me suis enfin décidé à céder aux sirènes de Galéa, Modianette entre toutes, et de découvrir enfin Modiano dont tant vantent l’écriture. Par sécurité, j’ai choisi un de ses titres les plus recommandés, Dora Bruder. Et j’en suis ressorti mitigé, sans avoir détesté ma lecture mais sans l’envie folle de recommencer sur-le-champ. Un de ces jours, pourquoi pas…

    1. Galéa m’en a conseillé 3 sur FB… on va voir ce que ça va donner. Mais je n’abandonne pas tout de suite. Mais je pense que je comprends ce qu’elle m’expliquait. J’ai ressenti une absence dans ma lecture. Trop d’évanescence.

  2. Oui, c’est espèce de flou qui ne rassasie pas vraiment, je l’ai ressenti aussi à la lecture des deux Modiano que j’ai lus auparavant. D’ailleurs, je m’en suis séparée depuis. Ça veut tout dire. Je me suis dit que je retenterai un jour, tout de même. Mais tu vois, l’envie de m’a pas encore prise, plus de dix ans après, malgré les éloges de Galéa… Ça veut tout dire aussi.

    1. Je vais réessayer. Je n’abandonne pas si facilement. On dirait qu’il me manque des clés et que je ne parvient pas à combler les trous… peut-être en en lisant quelques uns, je serai plus satisfaite.

  3. J’ai eu du mal avec Modiano au début. Du mal à me laisser porter par son écriture.

    1. Je vais avoir besoin de retenter le coup, en fait. À date, je ne suis pas entièrement convaincue et je suis restée sur le carreau.

  4. Un auteur que j’adore. Il est déstabilisant mais son écriture est vraiment unique.

    1. Galéa m’a conseillé quelques romans pour commencer mais toi, tu me conseillerais quoi? Il y a des clés que je devrais connaître?

  5. Un auteur qui ne m’attire pas vraiment, malgré ses titres poétiques. J’ai de lui l’image d’un auteur très parisien , adoré par la critique et très intello-prout prout (ne me demande pas pourquoi). Ton billet ne me fait pas vraiment changer ma position, mais si tu en lis d’autres, je suivrais tes conseils).

    1. Je vais certainement en lire d’autre. Ne serait-ce que pour me faire une idée plus précise de l’auteur.

  6. J’ai fait plusieurs essais, dont celui-ci, et je n’ai pas encore été ferrée.

    1. Ouf, je ne suis pas toute seule!

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