Brideshead revisited (Retour à Brideshead) – Evelyn Waugh

Brideshead revisitedÇa aura été une bizarre d’aventure entre ce roman et moi.  J’ai adoré toute ma lecture, puis j’ai été un peu déçue par la finale (moi et le bon dieu…) et après y avoir rêvé toute la nuit, j’ai finalement décidé  que vraiment, j’avais beaucoup, beaucoup aimé.   En fait, bien que les deux histoires soient totalement différentes, j’y ai retrouvé beaucoup de ce qui m’avait plu dans « The secret history » (moins le meurtre).  Il y a ce narrateur désabusé, extérieur, ce regard avec un recul de plusieurs années sur une vie brillante et idéalisée qui a été la sienne, cette relation à la richesse, à la grandeur.

Ici nous sommes dans les années 20-30-40 et nous nous baladons entre Oxford et Brideshead, la demeure familiale de l’un des personnages principaux.  Charles Ryder étudie dans un collège Hertford d’Oxford quand il tombe sur Sebastian Flyte (ou plutôt que Sebastian vomit par la fenêtre de sa chambre… mais bon… c’est dans le personnage), un jeune homme flamboyant et fabuleusement riche.  Ils deviennent très proches et Charles va peu à peu connaître sa famille.  Lady Marchmain, femme catholique très pieuse, Bridey, le frère aîné ainsi que Julia et Cordelia, les deux jeunes soeurs.  Et il va aller à Brideshead.  Et il va être fasciné par ce monde-là.   Quand le roman s’ouvre, c’est la guerre et il se retrouve dans cette maison, délabrée car prise d’assaut par les soldats comme camp.   Et c’est là que les réminiscences vont commencer.

 

Il y a un côté très vintage à ce roman.  Un côté nostalgique, un charme désuet qui est amplifié par le fait que le roman a été écrit pendant la seconde guerre mondiale et que l’auteur était un peu privé de tout.  De plus, il était animé d’une certaine peur que toutes les belles demeures d’Angleterre disparaissent et soient laissées à elles-mêmes.  Du coup, le Brideshead qui revit sous sa plume est idéalisé, magique.   Et c’est ce qui fait que j’ai tant aimé.

 

Mais il n’y a pas que ça dans ce roman.  Il y a aussi le thème de la religion catholique qui est omniprésent, vu par les yeux de Charles, qui lui est agnostique et qui a du mal à comprendre ce qui anime cette famille, sur laquelle la foi a une si grande emprise.   C’est le côté qui m’a un peu dérangée à la fin du roman…  Mais je n’en dirai pas plus.  Il y a une notion de péché, de culpabilité qui plane sur l’histoire et les personnages.

 

J’avoue avoir une nette préférence pour la première partie du roman.  La relation entre Charles et Sebastian n’est pas clairement nommée mais on devine facilement que ce ne sont pas que des amis.   Ce dernier personnage est particulièrement fascinant, avec  sa relation ambiguë avec le catholicisme et sa famille, à laquelle il ne s’identifie pas vraiment et qu’il voit parfois comme une ennemie, une compétitrice.  C’est un peu crève-coeur de le voir s’enfoncer et j’ai trouvé l’évolution de la relation entre Charles et Sebastian fort triste mais réaliste aussi.

 

Ceci dit, il ne faut pas trop s’informer sur l’auteur hein…  je dis ça, je dis rien!

Mais j’ai quand même fort envie de lire ses romans moins « catholiques »!

2 Commentaires

  1. Pourquoi ne faut-il pas trop s’informer sur l’auteur ?

    Sinon, j’avais vu d’autres références dans ce livre. J’avais vraiment aimé, c’est un livre qui me hante encore.

    1. C’était un homme – paraît-il – très très désagréable, raciste, antisémite, converti au catholicisme extrême… bref, pas un mec de qui on voudrait être copain. Moi aussi j’ai beaucoup aimé et j’en garde un excellent souvenir. Quelles références as-tu vues?

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