Atmore, Alabama – Alexandre Civico

Le comment du pourquoi

C’est la faute à Séverine, de Ilestbiencelivre. Aucune autre raison. Elle est coupable. C’est sa faute.

De quoi ça parle

Il était une fois un professeur qui porte en lui un désespoir sans fond. Il arrive dans la petite ville d’Atmore, Alabama, on ne sait trop pourquoi et dans ces 30 et quelques jours, nous allons le suivre dans ses déambulations et ses rencontres avec trois femmes engluées dans ce trou-du-c… du monde.

Mon avis

Quel roman. Il est court, sombre, profondément glauque et déroutant. Mais c’est aussi une parfaite description de cette Amérique très loin du rêve américain. À Atmore, il y a un énorme casino. Il y a aussi une prison, une grande prison avec un couloir de la mort. Un portrait aussi de la douleur, de la souffrance et du désespoir, celui qui dépasse ce qui peut être exprimé. Nous ne saurons presque rien de cet homme, sauf qu’il a vécu l’enfer.

La ville est un personnage en soi. Elle représente pour moi tout ce que que l’Amérique profonde a de malsain. Racisme, intolérance, immigration, crime, préjugés et inactivité… tout ça dans sa forme la plus « ordinaire » et insidieuse. On ressent que l’état d’esprit de notre personnage principal est parfaitement en phase avec l’atmosphère pesante de la petite ville et les liens particuliers qu’il tissera avec les trois personnages féminins sont à la fois difficiles à saisir et évidents. Son désespoir à lui fait écho au leur… et le dépasse peut-être.

Nous ne saurons trop ce qui est arrivé en France. Par bribes, trois récits s’entrelacent et nous permettent d’avoir une petite idée. Une mélopée joue en sourdine vers cet homme irrésistiblement attiré vers la prison et la mort. C’est sombre, l’atmosphère est une vraie réussite et avec la fin, le lecteur prend réellement part à l’histoire.

Aurais-je aimé quelques détails de plus? Tout de suite après ma lecture, j’aurais dit oui. Mais maintenant, après y avoir réfléchi BEAUCOUP, je dirais non. Je ne saurai pas. Mais l’âme humaine est-elle assez simple pour que tout soit limpide, surtout lorsqu’elle a cette noirceur?

À découvrir, assurément. Pour le voyage. Au complet.

2 Commentaires

  1. Il regroupe tout ce que j’aime dans un polar. Je note.

    1. tu me diras. On aime ou on déteste, celui-là!

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