Another Brooklyn (Un autre Brooklyn) – Jacqueline Woodson

Sérieusement, je ne sais plus du tout pourquoi j’ai choisi de lire ce roman à ce moment précis, ni encore moins pourquoi il était dans ma pile. En fait, c’est peut-être juste à cause du mot « Brooklyn ». Bref, le mystère est et demeure total.

De quoi ça parle

August arrive à Brooklyn à la fin de l’enfance, avec son père et son petit frère. Sa mère n’a pas supporté la perte de son propre frère et elle n’a pas suivi la famille. Quand elle aperçoit trois jeunes filles dans la rue, elle est fascinée par elles et se demande comment elles ont réussi à seulement… être.

Mon avis

Je crois que ce roman est le meilleur roman jeunesse que j’ai lu cette année. Tout du moins dans le top 2. En fait, j’y réfléchis… et il pourrait aussi être classé en adulte car nous avons une narration passé présent qui nous fait aussi rencontrer August adulte. Un peu comme dans Sleepers, vous voyez? Les agressions dans les prisons en moins. Les prisons en moins, en fait. Bon, oubliez ça, c’est juste l’atmosphère enfant-adulte-amitié qui ressemble. L’histoire, c’est tout autre chose.

Nous sommes donc transportés dans un Brooklyn des années 70, un Brooklyn qui n’existe plus. Nous avons une jeune fille qui se cherche, en tant que jeune fille noire et en tant que fille tout court. D’abord de l’autre côté de la fenêtre, elle verra Gigi, Angela et Sylvia, qui semblent occuper vraiment l’espace et elle voudra êre comme elle ou du moins être avec elle. Quand la fenêtre va se fracturer, elle va tenter l’extérieur, les rencontrer et leur amitié sera intense, alors qu’elles traverseront ensemble la fin de l’ensemble.

C’est un récit par petites touches, tendre, auréolé de cette atmosphère idéalisée que j’aime tellement retrouver dans les récits passé-présent. Il y a une vraie fragilité dans le personnage principal (et dans les autres), une sensibilité à fleur de peau et l’autrice saisit tellement l’âme de cette période où on croit que tout est éternel et où les amitiés sont magnifiées. C’est délicat, réalistes, le portrait Brooklyn est extrêmement vivant. Le portrait passé-présent des quatre amies est aussi fort réussi et j’ai été très touchée. Impossible de ne pas songer à ces amis « bff » de la fin de l’enfance qu’on a perdus de vue et voilà, ça me parle tout de suite.

Une belle plume, un peu lyrique, une vraie exploration de la peine et du deuil… j’ai adoré.

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