À l’ombre des jeunes filles en fleur (À la recherche du temps perdu #2) – Marcel Proust

À l'ombre des jeunes filles en fleurL’an dernier, je ne sais pas ce qui m’a pris, mais j’ai décidé de lire la Recherche.   J’ai lu « Du côté de chez Swann« , j’ai adoré, j’ai vibré, je suis tombée en amour avec l’écriture de Proust… puis je n’ai pas continué tout de suite.  En ayant la ferme intention de poursuivre, par contre.  Et c’est quand on m’a mis dans les mains le coffret de livres audio, je me suis dit que c’était l’occasion.   Et pour moi, c’était une fort bonne idée.

 

Il faut savoir que je suis très auditive.  La musique, les voix créent des images folles dans ma petite tête.  Quand j’ai lu le premier tome, je passais mon temps à m’arrêter pour lire les phrases à haute voix.  Et là, on le faisait pour moi.  Et merveilleusement, à part ça.  Ce n’est pas pour rien que je suis une très bonne cliente du livre audio.

 

Encore une fois, ça a été un charme.  J’aime le style de Proust, aussi emberlificoté qu’il soit.   Je ne voudrais y enlever aucune fioriture, aucune petite fleur, aucune broderie.  Parce qu’avec ses mots, il réussit à me transporter ailleurs.  Vraiment.  Chaque fois.  Que ce soit dans le salon de Mme Swann, aux Champs Élysées, au grand hôtel de Balbec (ville imaginaire) ou encore sur la plage, il m’emmène avec lui, me fait voir ce qu’il voit, ressentir ses espoirs, ses déceptions, ses angoisses et remises en question.  Et toujours, toujours, l’art qui pointe le bout de son nez.

 

Ok.  Petite récap pour moi-même.  Ce tome est séparé en deux parties.  La première, à Paris, où notre narrateur, toujours aussi languide et s’angoissant pour tout, est fasciné par Gilberte Swann, jeune fille qu’il admire et idéalise.   La deuxième partie nous amène à Balbec, station balnéaire, où il passe quelques mois avec sa grand-mère et est fasciné par un groupe de jeunes filles, d’abord indissociables, puis individualisées alors qu’il réussit à les approcher.  Et apparaît Albertine.   Vous vous direz donc : « tant de pages pour ça ».  Oui, je sais.  Mais c’est beau!  Et, quand on est une grande anxieuse comme moi, limite que ça rassure de voir qu’il est possible de sur-analyser encore PLUS que nous-mêmes.   Entre rêves et rêves devenus réels, les images et les gens se confrontent, la naïveté disparaît petit à petit, les masques commencent, graduellement, à s’écarter.   Et toujours, toujours, ce grand oeuvre qui attend d’être écrit.

 

Je sais que c’est un roman « à clés ».  Je sais qu’il y a tout plein de théories sur Albertine (et les autres) qui seraient en fait des hommes.  Je ne prétends pas analyser quoi que ce soit (même si je passe mon temps à questionner toutes mes amies prof, de peur de manquer quelque chose).  Mais comme, of course, j’en manque certainement… je me contente d’apprécier.  Et ça me suffit.   Presque.

12 Commentaires

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  1. T’affole pas, il te restera encore plein à découvrir à la relecture; Mais va jusqu’au bout, tout s’éclaire (ah le temps retrouvé!) D’ici là tu vas bien te régaler avec les livres intermédiaires.
    Hé oui, ce narrateur est le roi de l’analyse sans fin, il nous bat tous! ^_^

    1. J’en suis au milieu du tome 4. Mes billets deviennent de plus en plus fouillis avec le temps… et je sens que je vais vouloir en jaser. Dans le tome 4, c’est fou la vision de « l’inversion » qui est donnée, sachant que l’auteur était gay. Il faut le lire en ayant le cerveau bien ancré dans l’époque, disons.

  2. Un jour je lirai Proust, un jour…

    1. Moi, je l’écoute. Dans la voiture. Du coup, j’en suis au tome 4, et je me régale.

  3. Je me dis toujours que je le lirais pendant les vacances….

    1. Il va falloir de longues vacances 😉

  4. Je crois que c’est la cathédrale de Rouen que tu as sur ta couverture. Contrairement à toi, je ne suis pas très auditive, mais j’ai les quatre premiers CD chez moi, je vais les ressortir tôt ou tard.

    1. C’est officiel que je lirai la version papier un jour hein! Mais ça embellit franchement mes aller-retours au boulot.

  5. Il faut que je le lise. Je vais essayer de le trouver à la librairie tout à l’heure.

    1. Pour moi, c’est un régal!

  6. Il a failli venir à bout de ma patience, à force de se sur-analyser! Mais quel style, quelle beauté!

    1. Ah oui, pour sur-analyser, il est top! Genre, pire que moi. Je me suis limite sentie petite joueuse! Et tout se recoupe, tout est bien ramené dans le 7e tome… j’adore!

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