À crier dans les ruines – Alexandra Koszelyk

Le comment du pourquoi

J’ai envie de lire ce roman depuis sa sortie, mais il y a un « mais » : je n’ai jamais réussi à le trouver. Je l’ai commandé en grand format, jamais reçu. Danse de la joie quand il est sorti en poche… et jamais pu le commander non plus. Back order. J’ai tenté de le faire acheter à ma biblio et, deux ans plus tard, il est arrivé… mais en grands caractères! Bref, ce fut limite la quête du Graal!

De quoi ça parle

Léna est née à Pripyat, en Ukraine. Elle avait 13 ans en 1986. Ce fameux jour d’avil, elle a pris le train avec sa famille et n’est jamais revenue. Derrière elle, elle laissait son enfance, ses souvenirs, et surtout Ivan, son âme soeur. Vingt ans plus tard, elle va revenir.

Mon avis

Je connais un peu Alexandra Koszelyk. C’était l’une des blogueuses de la première heure (elle a débuté à peu près à la même époque que moi) et nous avons ensuite partagé une chasse aux trésors de folie et quelques soirées parisiennes arrosées. Je sais donc que sa famille vient d’Ukraine, qu’elle aime la littérature classique et les mythes. Ce sont des éléments que j’ai reconnus dans le roman et j’ai eu l’impression de passer une soirée avec elle. Du coup, ça m’a beaucoup plu. Pour ça, entre autres. Mais pas que, of course.

Nous avons ici un beau roman sur le déracinement, les premiers amour et sur les traumatismes transgénérationnels, sur fond de catastrophe nucléaire. Tchernobyl. Le monde a voulu se fermer les yeux et c’est à travers deux enfants qui s’aiment qu’elle va nous faire réaliser l’ampleur des conséquences sur les gens ordinaires. Ceux qui travaillaient à la centrale. Ceux qui ont dû éteindre le feu et que les familles ont à peine pu revoir. Léna et Ivan formaient une bulle à deux. Amis, âmes soeurs, s’abreuvant de contes et de légendes ukrainiennes. Pour eux, Pripyat (non mais OÙ va le « y »? Je n’arrive jamais à me souvenir), c’est l’univers de l’enfance, ce monde où tout est possible. Léna en sera brutalement arrachée, sans réponse à ses questions et Ivan va rester là.

J’aime beaucoup l’écriture, belle, remplie de références. Léna, ça pourrait être une dame-Ulysse qui revient, après 20 ans, à ses sources. Le chemin ne sera pas simple; ses parents ne lui faciliteront pas les choses en refusant de parler du passé. En effet, il y a plusieurs façons de tenter de survivre à l’exil. Léna, quant à elle, se cherche. Ivan, lui, l’attend. La première et la dernière partie sont magnifiques, les ruines, on les voit et on les ressent. Il est vrai que les lieux abandonnés me fascinent et j’ai toujours l’impression d’y voir et entendre les échos du passé. De plus, toutes les descriptions sont magnifiques et la forêt est vivante sous la plume de l’autrice.

Bémol toutefois pour les dialogues, qui m’ont semblé un peu longs et artificiels, parfois proches de l’exposé. Il y a aussi un petit coup de mou au milieu mais en général, cette histoire est extrêmement touchante. On ressent les influences antiques dans l’histoire et ça donne envie d’en connaître davantage sur l’histoire de l’Ukraine. Je lirai les autres ouvrage de l’autrice avec plaisir.

2 Commentaires

  1. Comme toi j’ai rencontré en vrai l’auteure, bien avant , quand elle était juste blogueuse. Beau parcours, depuis elle a un deuxième roman, qui fait la part belle à l’antiquité; mais je t’avoue que je ne l’ai jamais lue, en dépit du fait qu’ici on trouve ses romans aisément.

    1. C’est pour moi une découverte et je suis bien contente d’avoir finalement lu ce roman!

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