Chroniques birmanes – Guy Delisle

chroniques-birmanes.jpgDe Delisle, j’avais déjà lu et beaucoup aimé « Chroniques de Jérusalem« .  Du coup, quand, après une journée de travail où tout-ce-qui-pouvait-mal-aller-a-mal-été (je suis certaine que vous en avez vécu, des comme ça…), je suis entrée comme une flèche dans ma librairie préférée (Marie-Laura, à Jonquière) et j’en suis ressortie avec ces « Chroniques birmanes » (et quelques autres trucs, of course). 

 

Chroniques birmanes est antérieur aux chroniques de Jérusalem.  Pour rappel, Guy Delisle est bédéiste et suis Nadège, sa femme, qui travaille pour Médecins Sans Frontières.  C’est donc au Myanmar (soit la Birmanie) qu’ils seront envoyés.  Ils ont un tout petit Louis et le rôle de Delisle est de s’en occuper.  Père au foyer, quoi.  Et ce n’est pas nécessairement de tout repos!

 

Nous découvrons donc la Birmanie à travers les yeux de cet « étranger-mais-pas-touriste » qui évolue à travers un petit monde d’expatriés d’un peu partout.    Ce tome est beaucoup plus quotidien, beaucoup moins politique que celui sur Jérusalem.  Soit, on voit la dictature, la difficulté des organismes à faire leur travail, ayant toujours des bâtons dans les roues.  On voit aussi la corruption, les magouilles.  Mais tout ça de loin.  C’est plutôt à travers la découverte de la culture, des gens, des façons de vivre que passe le message.  Il réussit à rendre le tout humain et, avec son regard candide, à nous faire voir des vraies personnes dans ce pays où règne la censure et la désinformation.   Car il restera malgré tout extérieur.

 

C’est aussi un papa dont la carrière n’est pas vraiment prise au sérieux par tout ce petit monde de diplomates et de médecins.  C’est la difficulté à entrer en contact, c’est la découverte des restrictions quotidiennes, des pannes, de la chaleur, de la clim (ou de l’absence de clim).  Ce sont ses petits projets, ses exaltations, ses frustrations… bref, un réel regard sur le pays, à mon niveau, qui m’a permis de m’y intéresser davantage… il faudrait d’ailleurs que j’aille voir comment la situation a évolué depuis…

 

Delisle touche sans dramatiser les situations déjà assez terribles du pays. Le VIH qui se répand à vitesse folle (la BD sur le sujet pour les enfants m’a réellement frappée), l’omniprésence de l’héroïne…  Il réussit à faire passer le message très simplement, sans donner de cours ou encore tenter d’endoctriner qui que ce soit.  Les images parlent d’elles-mêmes, que ce soit pour le régime militaire et ses failles ou encore les décisions limite loufoques (déménager une capitale au milieu de nulle part, really?)


J’ai toujours du mal à m’habituer aux dessins de Delisle au départ.  Simplicité des personnages, très grande beauté des décors.  Mais après quelques pages, on oublie et on se laisse emporter.  J’aime son humour, ses crises de nerfs… et les finales de planches qui laissent souvent pensif. 

 

J’ai encore une fois beaucoup aimé!

Et je lirai le prochain. Et Pyongyang!

38 Commentaires

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  1. J’ai beaucoup aimé, et comme toi j’avais eu un peu de difficulté avec le style de dessin au départ, à tel point que je l’avais remis sur l’étagère de la bibli municipale, pour changer d’idée quelques secondes après! Et là, j’ai justement celui sur Jérusalem dans ma PAL-bibli!

    1. Grominou: Ca surprend un peu, en effet… mais finalement, on oublie vite!  Et quand il se décide à faire un truc très travaillé, c’est réellement beau!

  2. Tu trouves que celui-ci est moins politique que « les chroniques de Jérusalem » ? ça ne m’a pas frappée. Il est vrai que la situation des deux pays est très différente. Je l’ai lu après « les chroniques de Jérusalem (pas fait encore de billet) et j’ai tout autant aimé son regard sur les gens et sur le pays. Il n’a pas son pareil pour faire « sentir » l’atmosphère d’un pays, ses contradictions, ses absurdités ..

    1. Aifelle: Je trouve également qu’il réussit à faire passer comment on se sent dans le pays… j’ai trouvé celui-ci un peu plus « famille » que politique, en fait.  Je lirai ses autres récits de voyage!

  3. Ah les journées horribles qui finissent à la librairie, ça fait du bien au moral et du mal au porte-monnaie !

    1. Gambadou: Des fois, c’est carréement une nécessité, les visites en librairie!

  4. Les Birmans ne sont pas les premiers à l’avoir fait. Les Brésiliens aussi.

    Le Papou

    1. Le Papou: « l » remplace quel nom, ici ??  Les fils de mon petits cerveau ne font pas le lien, en ce samedi matin!

  5. Je crois que c’est l’album de Guy Delisle que je préfère pour le moment.

    1. Midola: A postériori, je disais que c’est une égalité pour moi entre celui-ci et Jérusalem!

  6.  

    Le dessin… est moins bien que celui de la couverture, d’après ce qu’on voit sur le site officiel de Guy Delisle. Peut-être, c’est ce que tu dis, il faudrait s’habituer…

    En tout cas, je note : moins politique. Très bien ! Lou ne fait pas de politique, c’est connu mouaaarf ! pardon, ça m’a échappé.

     

    1. Lou: C’est un dessin moins détaillé, en effet… mais malgré tout, il réussit à faire vraiment ressentir l’atmosphère du pays.

  7. Je n’ai encore lu aucune BD de cet auteur mais je vais noter « Chroniques Birmanes ».

    1. Hilde: Il vaut vraiment le coup.  C’est un dépaysement et en même temps un regard vraiment différent sur le pays.  Souvent sans jugement.

  8. Bien aimé aussi (un poil moins que les chroniques de J, qui me parlaient plus, mais bon…)

    1. Keisha: Je pense que c’est une égalité pour moi!

  9. Je viens justement de le terminer!

    J’ai aussi beaucoup aimé! 🙂

    1. Lucie: Coïncidence!  J’aime vraiment ce qu’il fait.

  10. Tiens, je viens les finir aussi « les birmanes » … J’ai beaucoup aimé aussi, la simplicité des dessins ne me gêne pas, je dirais même au contraire, vu que je suis peu amatrice de BD, en plus, je trouve que même si il n’y a que quelques traits, la succession des vignettes en fait quelque chose d’assez efficace. J’ai quand même un chouya préféré celles de Jérusalem …

    1. Athalie: Je m’habitue assez vite à ces dessins.  En fait, plus je lis Delisle, plus me dis que ceux-ci servent parfaitement le rythme et le propos, sans en distraire. 

  11. Tu me donnes envie de lire celui-ci aussi ! (j’avais adoré les Chroniques de Jérusalem aussi !)

    1. Anne: Moi, j’ai envie de tous les lire!

  12. Je l’ai chez moi, ainsi que Chroniques de Jerusalem… y’a plus qu’à 🙂

    1. Cess: Mais il faut!  Bon, y a aucune romance, aucun sexe énorme et dressé… mais c’est super bien!  (D’ailleurs, il n’y a pas non plus de créature des marais ou de bonhomme de neige!)

  13. J’ai adoré aussi ce livre, et j’ai beaucoup aimé Pyongyang ! A lire absolument !

    1. Stéphanie; Je n’ai pas encore lu Pyongyang… mais ça ne saurait tarder.  J’adore le regard de Delisle sur les pays qu’il visite.

  14. j’ai adoré ! mon préféré !

    1. Theoma: Pour moi, celui-ci et Jérusalem son ex aequo!  J’adore!

  15. On sait déjà que je suis paresseux. l (une seule petite lettre pour ) déménager une capitale au milieu de nulle part.

    Pas mal flemmard non ?

    Le Papou

    1. Le Papou:  N’est-ce pas!

  16. Ah tiens une bd qu’il faudrait que je lise 🙂

     

    1. Yue: Je pense que ça te plairait, en plus.

  17. J’ai adoré les Chroniques de Jérusalem ! J’attends que mon Homme s’achète celui-ci pour le lire également ! 🙂

    1. Alys: Elles en valent le coup!

  18. Je viens de finir Pyongyang. Très bien comme toutes ses autres BD… J’ai du mal à croire qu’un tel pays existe !!

    J’ai lu pas mal de ce dessinateur : Shenzhen, Pyongyant, chroniques birmanes, chroniques de Jérusalem, guide du mais père… Je vais regarder ce qu’il a fait d’autre.

    1. Amandine: Je n’en ai lu que 2… mais  je poursuivrai certainement ma découverte avec ses autres récits de voyage!

  19. Je viens d’en terminer la lecture. Je crois que je m’habitue tranquillement au style de Delisle. J’ai préféré ce roman graphique à celui de Jérusalem, car relate davantage d’expériences quotidiennes plutôt que de faits politique. Un auteur que je relirai sûrement!

    1. Amiedeplume; Oui, tu as raison.  C’est plus au quotidien, plus personnel comme vécu.  J’ai aussi beaucoup aimé!

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